10000Visions

10, 000 Chroniques de Disques, Lives & autres.

Jeudi 23 décembre 2010 à 16:16

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/TheWayofAllFlesh-copie-1.jpgGojira - The Way of All Flesh (2008)
Par Brieuc (et César)
Restons en 2008. Tout comme Kyuss (rien à voir, mais qui cependant planche sur un nouvel album avec la nouvelle formation !), autant commencer par le dernier album de Gojira, même si il ne sera bientôt plus très récent vu qu’il date de 2008. Mais The Way of All Flesh est bel et bien le chef-d’œuvre du groupe, la confirmation de leur death metal progressif technique particulier et de leur style unique qui ne se retrouve nulle part ailleurs. Qui est justement mon groupe métal de prédilection. Alors, autant en parler maintenant.
 
L'animosité se présente sur ce premier titre Oroborus (amalgame de fluidité et de brutalité). Une ouverture comme celle-ci ne se retrouve selon moi qu’en 2001, avec Clone ouvrant Terra Incognita qui possède une structure semblable. Le chant riche et désespéré est emporté par notamment les formidables parties Tapping de Joe Duplantier et la batterie de son Dieu frère Mario. Toute la splendeur de la musique du groupe se retrouve dans ces 5 minutes qui introduit l’heure Gojiresque que l’on vit. Le morceau se termine sur un petit moment clavier assez beau, s’en suit Toxic Garbage Island ayant pour thème la pollution (d’où le Plastic Bag in the Sea ! gueulé par Joseph en fin de morceau pour bien nous rappeler l’engagement du groupe quant au sauvetage de notre belle planète Terre) avec des passages très différents où l’on distingue la pure mélodie, le répétitif et le bordélique tenu par les contretemps à la Meshuggah s’alternant tour à tour et laissant les paroles s’incruster dans ce magnifique morceau où se retrouve par petites touches la ligne de clavier qu’on avait entendue sur Oroborus.
 
A Sight to Behold reste pour sûr le morceau que j’ai le plus écouté sur cet album, pourtant non apprécié par tout le monde. Ses mesures au Micro-Korg (remplacées par la basse de Jean-Michel Labadie en concert) et sa voix modifiée au Vocoder pour souffler des paroles incroyablement bien écrites. Mais je me tue à répéter que les paroles de Gojira sont incroyables, donc je vais arrêter de prendre le critère lyrique de leur musique. Mais ce morceau est purement génial.
Sur la violente Adoration For None arrive une voix qui nous est familière sans pour autant être celle de notre Joe adoré mais celle abominable du chanteur du Lamb of God: Randy Blythe, dont l’invitation n’est que additive au génial Thrash de ce morceau (ce caractère est visible grâce au jeu de guitare semblable a celui du duo Mark Morton – Willie Adler : guitaristes de Lamb Of God).
 
The Silver Chord renoue avec la tradition commune aux opus précèdents des 4 français, c'est-à-dire de se calmer un peu, de se poser pour rendre un instrumental répétitif ambiance toujours émouvant et jamais ennuyant (cf : Unicorn sur From Mars to Sirius, 04, 1990 quatrillions de tonnes ou le Ghost Track de Terra Incognita).
 
Yama’s Messengers, porte son message au Dieu Hindou sur la double pédale et la mélancolie d’une répétition très inquiétante. Mélancolique, comme deux autres très bons morceaux de l’album, à savoir Vacuity (qui devient maintenant le morceau le plus facile d’accès de Gojira) avec son rythme très saccadé, inspire presque au suicide jusqu’au refrain Borrow this body for a lifetime !. Tout comme All the Tears, qui donne presque des frissons par son agressivité tant par la batterie à la double/cymbales à foison et Blasbeat. Deux beaux morceaux, qui méritent bien leurs clips officiels, qui ne le sont pas moins.
 
The Art Dying est juste divine, 10 minutes époustouflantes - introduites par des petites percussions tribales rappelant le début du morceau éponyme de The Link (on remarque un énorme progrès depuis cet album, parfois apathique) – soutenues par un niveau de progression dans la musique à couper le souffle. Et pour ce qui est de Esoteric Surgery et de son You have the power to heal Yourself ! placé sur une mélodie répétitive particulièrement accrocheuse puis passant à un rythme au groove que j’adore carrément.
Sans trop m’étendre, l’album termine sur le morceau titre The Way of all Flesh (après être passé sur Wolf Down the Earth ) qui démarre en trombe avec la basse de Jean Michel et la batterie véloce de Mario pour nous laisser baver sur un morceau très cinglant terminant au bout de 6 bonnes minutes, afin de laisser l’album s’éclipser sur une note larsenifiée puis après 10 minutes de long silence sur des improvisations ambient à la guitare faisant office de Ghost Track.
 
C’est sur ce climat que se termine ce recueil de 12 morceaux parfaits dans tous les recoins de Gojira, clôturant ainsi leur 4e album au service de leur Death Metal Ecolo unique et magnifique. Un album fascinant – tout comme l’artwork réalisé par les frères Duplantier - que je ne me lasse d’écouter, tant par sa richesse dans les paroles traitant de la vie et de la mort qui ne méritent juste que d’être publiées dans un livret de poèmes, et de leur musique technique qualifiant le niveau musical exceptionnel de 4 musiciens extraordinaires.

Gojira - Oroborus [5:21]

Gojira - A Sight to Behold [5:09]

Gojira - Esoteric Surgery [5:44]





 

Jeudi 23 décembre 2010 à 11:11

http://cdn.7static.com/static/img/sleeveart/00/002/799/0000279931_350.jpgSoulfly - Conquer (2008)
Par César
Après en avoir parlé avec notre cher Brieuc, il est vrai qu'il est extremement dur de piocher le meilleur album de Soulfly parmis tous ceux qu'ils ont fait (Omen étant hors competition pour la simple et bonne raison qu'il est composé de deux reprises dont une de Sepultura... De plus leur formation lors de cet enregistrement est semblable a celle de Cavalera Conspiracy mis a part le batteur...). Peu importe! Cette fois j'ai choisi Conquer et ses 3 chansons bonus. On retrouve un album extremement violent qui nous rappel « Dark Ages » pour sa structure et ses implantations mélodique comme sur Babylon par exemple.

 Max Cavalera choisi de commencer par un Blood Fire War Hate, qui, comme son nom l'indique est un titre ravageur parfait pour démarrer un tel album. Enchainement avec « Unleash » où l'on retrouve le « riff » cliché du thrash métal sur la corde de mi grave (ou do...). Heureusement le généreux Cavalera nous fait don d'un moment de repos en fin de chanson avec de multiples instruments donnant un côté « psychedelic »! On retrouve ce genre de chose sous différentes formes dans Paranoia, Sailing On, Fall Of The Sycophants tous aussi destructeurs les uns que les autres!

N'oublions pas Warmageddon avec l'antique intro à la batterie en crescendo puis rejoint par les guitares donnant vie a un morceau bien lent et groovant, on noteras que le chant ne viendra ce joindre aux musiciens qu'a partir de 2 minutes où le rythme va augmenter, par la suite Marc Rizzo (guitariste) glisse des passages à échos très bien logés pour laisser place à un refrain simplement démentiel. Vient un peu après un « Doom » qui commence par une fin... Mais suivit d'un « riff » (mot très souvent utilisé par Marc Rizzo lors de ses masterclass) rapide mais tout aussi groovant que le Warmageddon précédent, avec un refrain a tendance punk où Max hurle des « Sream mothafucker! », phénoménaux! Chanson suivit d'un petit morceau de reaggae a la Brésilienne.

Bref, on parvient a se réfugié sous un Soulfly IV (très étrange d'ailleurs) pour échapper à la devastation totale causé par des morceaux comme Rough ou Touching The Void. C'est pourquoi je déconseille les titres bonus aux personnes déjà agonisantes car un « My Path » corrosif et le « Sailing On » déprédateur donnent le coup de grace. C'est alors que l'on vient à la rencontre de peut-être la seule déception de cet album: The Beautiful People de Marilyn Manson (et oui je sais). Version pourtant largement mieux que l'original!

En résumé un album bien structuré et bien apocalyptique, d'ailleur renforcer par un artwork chaotique (édition spéciale).

Soulfly - Blood Fire War Hate [4:59]

Soulfly - Unleash [5:10]

Soulfly - Warmageddon [5:22]


Samedi 4 décembre 2010 à 22:29

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/KyussAndTheCircusLeavesTownfront.jpgKyuss - ...And the Circus Leaves Town (1995)
Par Brieuc

Compliqué de décerner le meilleur album de la discographie de Kyuss, ils s’égalent tous par un ou plusieurs morceaux dans leurs opus respectifs qui méritent à eux seuls d’être vénérés. Autant démarrer par quelques chose, autant commencer par la fin. 

…And the Circus Leaves Town met un terme à la carrière du groupe de Stoner Californien, avec un nouveau line-up qui sera le dernier du groupe officiel : Après le départ du bassiste original Nick Olivieri laissant Scott Reeder assumer son rôle sur Welcome to Sky Valley, c’est au tour du batteur Brant Björk de se faire la malle, parti rejoindre Fu Manchu en se faisant remplacer par Alfredo Hernàndez. 

Il ne reste donc que la moitié du Line-up original, soit la voix fascinante et agressive de John Garcia et le roux gratteux Josh Homme. L’esprit de Kyuss n’est pas pour autant réduit à moitié, Hurricane ouvre son dernier album par un rythme effrené soutenu par la batterie introduisant la basse et la guitare jouant à l’unisson et laissant la voix de Garcia mener le morceau comme il le souhaite. Le single One Inch Man ne nous laisse pas sur notre faim, avec un groove parfait laissant enfin Homme se lâcher sur des fuckings solos qu’il sait si bien développer. 

Et que dire de l’enchaînement des deux morceaux les plus posés de l’album, Phototropic laissant une boucle de guitare suivie par la batterie et la basse sur laquelle Homme (compositeur à part entière du morceau fait ce qu’il veut pour installer une ambiance particulièrement planante, avant que Garcia reprenne le chant de sa voix la plus rauque. Pour sa part, la ligne de guitare d’El Rodeo est devenu la raison d’être de Kyuss, son hymne mexicanos. Les instruments restent à contre-temps pendant 2 minutes avant d’éclater en un pur Kyuss Gardenia où le lyrisme nous sort du « Jooooohny !!! » et du « Rodeooooo !!! ». 

Même si Tangy Ziggle - avec un court monologue  faisant écho par la suite à l’album Song for the Deaf  (2002) - et Jumbo Blimp Jumbo (instrumental spécial enregistré rien que pour sa guitare totalement dérisoire) sont parfaitement Kyussien, Size Queen quand il n’est pas à son refrain, annonce la couleur du groupe futur de Josh Homme, QOTSA. Et bizarrement elles sont toutes deux des compositions de Josh Homme. Pour sa part, la suivante Catamaran est l’unique morceau non composé par Kyuss, mais emprunté aux Yawning Man, potes d’Hernàndez.  

La répétitive Gloria Lewis nous montre un Garcia avec une voix mélodique caressant les tympans (ce qui n’est pas sa principale caractéristique) avant de brutalement sombrer dans son rauque habituel tandis que Thee Ol' Boozeroony est enregistré telle quelle, avec un instrumental démesuré et sans censure du quatuor composé par Reeder en personne. L’album termine sur le dernier morceau officiel du groupe, les 11 minutes spatiales composées par Homme de Spaceship Landing (qui ne dure pas une demie-heure, rassurez-vous) mais en fait contenant un morceau caché à la 32e minute, de Reeder, dédié aux deux membres survivants de Nirvana portant le nom de Day One. 

Finalement le silence entre ce dernier morceau, et ce caché est bien représentatif de ce qui se passera par la suite. Le disque sortira en Juillet 1995 avant que le groupe se sépare en Octobre 1995.

A partir du Split-album Queen of the Stone Age/Kyuss de 1997, chacun des membres de la formation originale trouvera son chemin : Josh Homme fera QOSTA, Eagles of Death Metal et arrive maintenant à l’apothéose de sa carrière en formant Them Crooked Vultures. Tandis Nick Olivieri construira son propre groupe Mondo Generator, en passant par des participations avec les deux premiers groupes de son pote Homme (même si son long bouc fut rejeté par ce dernier, suite à la révélation terrible : Nick battait sa femme). Brant Björk fera une carrière solo et John Garcia préfèrera rendre hommage au groupe de sa vie, avec son groupe récent Garcia Plays Kyuss reprenant exclusivement du Kyuss. 

Et c’est en cette soirée du 20 Juin 2010 à Clisson, petite bourgade près de Nantes lors du festival de l’enfer, que Nick et Brant reprendront respectivement la basse et la batterie de Kyuss pendant un concert de Garcia dans la Terrorizer Tent, sur un Gardenia fraîchement interprété. Seul Homme n’est pas de la partie, mais grâce à cette réunion surprise, les trois membres originaux se remettent ensemble pour former Kyuss Lives tournant actuellement en concert, qui fera revivre l’esprit de Kyuss mais sans 5e album studio pour autant. Non non, la carrière studio de Kyuss se termine sur ce 4e album excellent qui clôturera l’histoire de ces 4 jeunes californiens, qui ont inventé le Stoner Rock.

Kyuss - Hurricane [2:41]

Kyuss - Phototropic [5:13]

Kyuss - El Rodeo [5:35]






Lundi 1er novembre 2010 à 23:27

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/NeilYoungLeNoise.jpg
Neil Young - Le Noise (2010)
Par Brieuc
Après Avoir attendu 2 années pour un nouvel opus de Neil, poser son dernier disque sur la platine fut pour moi un excès de bonheur considérable.
 
Seulement, je ne m’attendais pas à entendre un homme seul avec sa guitare électrique totalement distordue et sa voix légendaire orchestrées par un ingénieur du son qui connaît son métier (le canadien Daniel Lannois, d’où le titre du disque). Le Noise est disons-le clairement, un pur chef-d’œuvre musical, écrit par un Dieu du milieu.
 
Dès le début, on est secoué par la brillante ouverture Walk with Me, qui donne directement avec le premier accord, le ton d’un album que l’on aime ou non. Celui qui écoute la première piste, et qui ne l’apprécie pas, peut mettre son exemplaire en vente sur ebay. Certaines critiques l’ont encensé (Le Point, Télérama..) et certaines l’ont descendu (comme la minable critique de Rock&Folk écrite par Nicolas Ungemuth, fidèle à lui-même.). Young n’a pas cherché à ressortir du fond de ses tiroirs, des mièvres compositions, mais tente encore une fois de se renouveler en (re)-grattant ses 6 cordes distordues qui l’ont adoubé Parrain du Grunge. Celles qu’il avait utilisées pour enregistrer Hey Hey My My ou la bande originale de Dead Man. Selon certains mauvais esprits, cela ferait 15 ans qu’il joue la même chose et se repose sur sa couronne de Lauriers. Ce qui est faux bien évidemment, Are You Passionnate, Living with War ou encore son précédent Forks In Road sont intéressants et toujours sympathiques à écouter.
 
Peut-être suggéré par Daniel, Young met énormément de Reverb dans sa voix, voire même un peu trop. Il ne perd pas pour autant son caractère hippie et pacifiste. Avec ses 64 ans (bientôt 65, le 12 novembre), il continue à militer pour la paix avec deux magnifiques ballades acoustiques les 6 émouvantes minutes Love And War et les 7 sublimes minutes de Peaceful Vally Boulevard.
 
Pour arriver à la première de ces délices unplugged, on passe par les deux morceaux suivants Walk with Me. Sign Of Love et Someone Gonna rescue You gardent le même esprit électrique pour faire durer l’ambiance disto un peu plus longtemps. Angry World est aussi là pour rappeler que Young a été la plupart du temps assez simple dans ses paroles (It’s an Angry World, for the businessman and the Fisherman) sur fond de deux samples de sa voix en écho répétant en boucle Edge Me d’un côté et de l’autre Love si je ne me trompe pas.
 
La Cerise sur le McDo de cet album est - considérée par la plupart des fans - Hitchiker, un morceau très rythmé qu’il avait déjà proposé en live lors de ses dates solos aux Etats-Unis. Enfin pour terminer son œuvre, il interprète un excellent morceau, qui n’aurait pas pu mieux clore son enregistrement : j’ai nommé Rumblin’ qui équilibre parfaitement la pure voix de Neil et sa guitare et les effets qui vont avec.
 
Le Truc de cet album est sûrement le fait qu’il soit très personnel. Presque émouvant, entraînant et jamais ennuyeux (beaucoup me contrediront évidemment). Ce disque fait office d’un film disponible, sur l’enregistrement de celui-ci mais aussi d’une tournée mondiale prévue pour 2011 dont les dates américaines sont décidées au moment où je vous écris ces lignes. Reste à voir ce que donnera le live : des musiciens ou Neil tout seul. Quoiqu’il en soit, même si il risque malheureusement d’être son testament mais je reste très optimiste là-dessus, son dernier disque est une très bonne surprise et je serais de la partie pour l’avenir.
 
Rock’n’Roll can Never Die ça tu l’as dit, Increvable Neil Young.

Neil Young - Walk with Me [4:26]

Neil Young - Peaceful Vally Boulevard [7:10]

Neil Young - Rumblin' [3:39]
 

Vendredi 24 septembre 2010 à 23:46

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/LINNCOUNTY.jpg
Linn County - Proud Flesh Scootsheer (1967)
Par Brieuc
On va pas se mentir, une découverte aussi mystérieuse et excellente, ça ne pouvait pas venir de moi et j'ai même plus besoin de citer le nom de celui qui m'a forgé ma culture musicale (d'ailleurs il nous a quitté de Cowblog pour s'installer sur Wordpress : http://16hz.wordpress.com/). Ce genre de disque est presque introuvable dans son genre, et le maître en question (allez savoir pourquoi...) l'a vendu à notre disquaire commun, ce qui m'a permis de le récupérer et de le (re)-découvrir car il me l'avait déjà fait entendre lors d'un passage dans son humble demeure.

Du Progressif/Jazzy/Psychédélique/Soul/Blues Américain? des années 1960 qui plus est?  Vous en connaissez beaucoup vous? Bon en matière de Prog à ce moment, y avait les Pink Floyd avec The Piper at the Gates of Dawn la même année et les Grateful Dead qui démarrent en 1965. C'est mignon tout ça! Mais que faisons nous de tous ces groupes oubliés des années 60, que l'on trouve par pur hasard, qui n'ont même pas été édités en CD!
 
Composé de Stephen Miller à l'orgue et au chant, Fred Walk à la guitare et sitare électrique, Snake Mc Andrew à la Batterie, Dino Long à la basse et Larry Easter aux Saxophones et Flûtes, Linn County est donc un groupe de Rock Progressif et Psychédélique par la même occasion et qui puise dans le Blues et le Jazz. Assez classique, mais très très bon! Enregistré à San Fransisco, Proud Flesh Scootsheer se révèle être le premier album du quintet originaire du comté de Linn (d'où le nom), qui sera suivit d'un autre album Fever Shot (1969)

La reprise ambitieuse de James Brown Think ouvre cet album avec beaucoup de sincérité, tout réside dans le morceau, une sorte de synthèse de l'album.
On est emporté dans une écoute hypnotique, une batterie appocalyptique, un orgue avec son Son Hammond bien familier et la guitare qui balance des solos à tout bout de champs. Mais ce n'est pas grand-chose comparé à ce qui va suivre, les trois morceaux qui termineront la face seront beaucoup plus aboutis que celui-ci, avec l'arrivée de Larry qui nous emmène presque dans une dimension orientale grâce à sa flûte et son saxophone, très présents sur le reste de la face 1.

Surtout sur Moon Food, où il se lâche sur sa flûte tel que le fera Ian Mc Donald deux ans plus tards dans le révolutionnaire In the Court of the Crimson King et ne fera qu'un avec la sitare de Fred dans certains passages. Cave Song, qui termine la première face, est un véritable morceau sous acides dominé par le saxophone et guitare électrique qui feront respectivement un solo - particulièrement époustouflant pour ce qui est du saxophone - entre les couplets chantés par le charismatique chanteur méconnu du groupe, Stephen Miller qui nous transporte parallèlement avec son orgue. Enfin il y a Lower Elemons, un vrai repos au milieu de cette barbarie progressive, où les 5 musiciens soutiennent la voix de Stephen à merveille et laisse encore une fois libre-cours au talent de Larry pour un solo de flûte.

La consécration reste sur la deuxième face, un morceau de plus de 14 minutes Protect & Serve/Bad Things morceau ouvert par la batterie puis la basse afin de leur donner un peu d'importance. Du courage, c'est ce qu'ils ont dû avoir pour enregistrer un pareil morceau en 1967. En alternant passages classiques (par rapport à ce qu'on à pu écouter avant) et Free-Jazzs, le groupe reste sur un esprit très Funk/Soul grâce à la puissance des cuivres et bois. Puis quelques notes de grattes au milieu de rien, jusqu'à se lancer dans un vrai Blues où la voix se ressent presque féminine durant, stagnant jusqu'à la fin du morceau. Un morceau véritablement monotone mais pas plus désagréable pour autant, laissant donc place à d'orgue, de saxophone, de guitare si ce n'est pas déjà fait depuis le début de l'album. Un bel acte de bravoure!

Impossible de mal terminer un album aussi bon, pour conclure, on retrouve le même esprit que la reprise de Mr. Brown avec Fast Days très électrique où tous les instruments s'en donnent à coeur joie pour constituer un brillant final, terminant à la manière du thème des Blues Brothers et laissant le saxophone et la batterie dans leurs délires sur les derniers sillons du disque.

Linn County - Lower Elemons [4:08]

Linn County - Moon Food [6:32]

Linn County - Protect & Serve/Bad Things [14:14]

     
 

<< Chroniques précédentes | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | Chroniques suivantes >>

Créer un podcast