10000Visions

10, 000 Chroniques de Disques, Lives & autres.

Jeudi 25 août 2011 à 11:13

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/opuseponymous.jpgGhost - Opus Eponymous (2010)
Par César
Et voilà que sa recommence, après avoir raté bloodbath au hellfest en 2010 je me permet de loupé l'excellent Ghost qui m'était inconnu pour le moment malgré le buzz qu'il crée autour de lui. La formation suédoise aux identités inconnues de tous (masqués en concert etc... très excitant, on a pourtant trouvé récemment celle du chanteur!) évolue dans un hard rock progressif 70's. Un nom d'album assez drôle qu'on traduit facilement par opus éponyme, bonne idée plutôt que de l'appeler bêtement ghost. Un album impressionnant très agréable a écouter on l'on croisera toutes sortes de choses comme une touche beatles une autre bien plus hard et un léger côté malsain.

L'album introduit par l'orgue, les déguisement de moine et de prêtre, l'artwork pas besoin d'être fin pour deviné le thème prédominant dans la tête de nos jeunes musiciens (jeunes.. on en sais rien!). Donc Deus Culpa débute l'opus, morceaux très court mais très bonne introduction au titre Con Calvi Con Dio, avec un début à la basse assez hard rock rejoint par le reste on découvre alors la magnifique voix du chanteur (très mcCartney etc). Quelques choeurs effectues des chants étrange mélange de messe accélérer. Ghost nous plonge dans son album brumeux, le groupe évoque par ailleurs le nom de satanas (nom qui ressort du reste des paroles vers les 2min 10). Chansons hypnotisante avec de nombreuses substance mélangées qui en font un titre très complet.

Viens ensuite la très mélodique Ritual avec ses touches beatles (en moins joyeux quand même), des couplets très impressionnant qui plonge dans leur univers vraiment sympathique avec un refrain juste excellent jusqu'à l'ambiance se brise sur cette voix rauque qui rappelle le côté sombre du projet suédois. Petit solos très mignons à la fin du titre qui nous laisse quand sur une impression joyeuse du titre en général. Elizabeth, plus hard/metal que les autres sur son introduction et bien plus sombre dans les parties de guitares et notamment la touche d'orgue sur le refrain. Les chanteurs et des choeurs se permette de chanter moitié en chuchotant donnant un côté très inquiétant à la chansons suivit d'un petit solo en milieu de chanson. Excellent! Moi qui suit très difficile avec ce genre de groupe par peur que les refrain soit trop niais etc la on a a faire a des professionnels qui maitrise vraiment tout avec une touche technique sur ce dernier titre, un vrai plaisir et oui car on a dèjà passé la moitié de l'album (9 titres...).

Stand by Him prend le relais encore une fois pas très rassurant comme titre c'est ce qui est génial, ce côté enterrement, funèbre sur les couplet et le refrain mélodique, et c'est a nous de le prendre comme on le sens soit joyeusement soit tristement, plusieurs façons d'interpréter cet album ce qui est assez rare en musique. Des ponts très bien placés, des parties jouées à l'orgue superbe idée! Ces titres peuvent plaire à n'importe qui qu'il aime le gros metal bien brutal ( moi par exemple mais je suis ouvert la preuve !) ou autres, Ghost cuisine plusieurs éléments musicaux et y mettent leur touche a eux ce qui donne se mélange subtile et plus qu'excitant.

Satan Prayer, elle aussi sombre sur l'intro avec un duos de guitare juste génialissime durant toute la chanson d'ailleurs, on retrouve ce refrain plus joyeux ou inversement... Superbe séquence vers la minutes trente avec des guitares plus rapide et un chant juste exemplaire. C'est aux 2 minutes 10 que vient un des moments d'anthologie de l'album indescriptible, il faut l'écouter c'est très dur a décrire... Je vais devoir passer su temps a mettre ces morceaux sur l'article. Bref une des meilleurs chansons de l'album sans aucuns doutes et sa en concert mes amis sa devait être ... Arrivée de nouveaux instruments dans les dernières 30 secondes pour une fin démentiel, on s'en souviendra!
http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/GHOSTBand.jpg
Viens Death Knell, assez lente et sombre sauf le refrain etc évidemment. On pourrait penser avoir à faire a des répétitions entre chaque titre mais absolument pas chaque titre est diffèrent sauf sur la structure mais sinon... L'orgue revient et dis donc joue un rôle très important dans la construction musicale de l'album. Par contre toute personne ne rentrant pas dans l'ambiance risque de sortir une bien mauvaise conclusion sur ce ... « chef d'oeuvre ». Prime Mover fait office d'avant dernier titre de l'album, la basse jouera un rôle important dans ce titre, pas plus que ce duos de guitare juste apocalyptiquement délicieux. Chansons sombre dans son intégralité quasiment rappelle qu'on arrive à la fin de la galette, le chanteur se permet quelque excès vocaux et prenant une voix ... un peu à la black metal en fin de phrase.

Genesis vient nous « achever », introduite au synthé il me semble, titre très hard rock sur ses débuts voir même avec une touche deep purple en bien plus sombre (juste sur l'intro hein). Titre instrumental où les musiciens se défoule et nous offre une conclusion digne du reste de l'album. Un article un peu plus court pour un album plus court aussi. En tout cas on a à faire à un best of d'hard rock prog, un vrai bijoux, album à avoir absolument, hâte de voir le prochain opus du groupe qui mérite bien plus qu'une simple attention de notre part! L'album me fait d'ailleurs penser au prochain Opeth qui sera surement du même genre !

Ghost - Ritual [4:29]

Ghost - Satan Prayer [4:38]


 

Vendredi 19 août 2011 à 17:01

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/PinkFairiesNeverNeverland.jpg
Pink Fairies - Never Neverland (1971)
Par Brieuc
Voilà un groupe et son premier disque qui méritent beaucoup plus de réputation postériori ! Pink Fairies découle de The Deviants, un groupe très important du Psyché anglais. En froid avec le leader de ce dernier, Mick Farren (suite à une bordélique tournée Nord-Américaine), trois membres prennent du recul, l'incroyable Paul Rudolph (Guitare et chant), Duncan Sanderson (basse) et le batteur Russel Rudolph. Ils ajoutent Twink (Paul ayant bossé pour lui sur son Think Pink de 1970) pour une deuxième batterie et au chant, un type qui a officié dans la courte existence du power-trio Stars formé avec Syd Barrett et Jack Monck ainsi que dans les légendaires The Pretty Things donc pas un rigolo.
 
Formation atypique nommé Pink Fairies (tirée d'une histoire de Jamie Mandelkau) qui digérera dans un climat underground fin 60's cultivant l'anarchie, un single 45' promu par Polydor The Snake/Do It. Et c'est justement d'entrée de jeu, qu'on a le droit à un Do It bien servi qui ouvre leur premier véritable opus en 1971, introduit pendant une minute par une exquise guitare classique qui sera vite discréditée par les riffs tueurs et le solo d'une prouesse Hard-Rock avec un discours plutôt simpliste mais convaincant grâce au chant gueulard. On est plus dans du Rock comme on le connaît à cette époque, est-on vraiment en 71 ? Never Neverland est purement hors des sentiers battus jusqu'ici, et a presque creusé les premiers kilomètres de nouveaux chemins. Parce que dans ce disque varié on y trouve des morceaux à la croisée du latino de Santana et un côté envoûtant à la The Doors (War Girl), entre un Rockabilly bourru et un punk soft avec un solo de batterie dantesque (Teenage Rebel) et que dire de ce court interlude instrumental aux allures apocalyptiques et accords de guitare bourdonnants, maléfique psychédélique Thor. Sans oublier la magnifique, posée et planante Heavenly Man aux envolées floydiennes (alors que ceux-là viennent n'ont pas encore sorti Meddle) et aux accents space-rock.
 
Fascinant aussi, comme l'éponyme féerique qui a dû donner la couleur de la pochette (à noter, méditer ce que fume le deuxième personnage en partant de la gauche. Honnêtement qui est étonné?). Très enjouée, la double batterie faisant son effet, quelques effets cosmiques pour combler le tout dans un condensé un peu folk rock progressif à la Wishbone Ash. Et que dire de ce solo final guitariste où le psychédélique est à son sommet ? Mais comme je le disais au début de la face A, Pink Fairies ce n'est pas qu'une croisée de styles, c'est des pures parties guitares tapageurs et accrocheurs, Say You Love Me en est un parfait exemple, pleine d'énergie et ne se relâchant pas une seule seconde. Ou alors la deuxième partie de la bien nommée Track One, Side Two dont la première était une jolie ballade avec un peu de piano et des choeurs posés. Enfin il y a cette prouesse de 10 minutes à savoir Uncle Harry's Last Freakout qui nous rappelle fortement que l'atout principal de ce genre de groupe, est de pouvoir jammer pendant une éternité. (un son de clavier wtf à 6:10 en revanche..) A écouter ça on dirait presque un morceau précurseur du grunge ou du stoner psyché.
 
Belle conclusion creusant dans le trip psyché aussi, The Dream is Just Beginning viendra terminer cet immense disque. Maintenant imaginons tous ces géniaux morceaux dans les sillons d'un disque rose sous une pochette en relief, premier pressage introuvable et heureusement que d'autres éditions ont été pressées la même année. Certes la qualité des studios suivants (What a Bunch of Sweeties en 1972, Kings of Oblivion en 1973 etc..) ne sera pas même que leur première oeuvre, et cela dû probablement à un lineup changeant peu à peu, à commencer par le départ de Twink qui a écrit une grande partie du contenu à lui tout seul mais je serais prêt à parier que ce disque underground a été la source d'inspirations de nombreux artistes et le qualifier de novateur ne serait qu'un doux euphémisme.

Pink Fairies - Do It [4:15]

Pink Fairies - Heavenly Man [3:41]

Pink Fairies - War Girl [4:34]

Pink Fairies - Uncle Harry's Last Freak-Out [10:51]

Jeudi 10 mars 2011 à 20:00

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/GentleGiantOctopusf.jpg
Gentle Giant - Octopus (1972)
Par Brieuc
Moins accessible que Free Hand (1975) ou Three Friends la même année mais plus supportable que The Power and the Glory (), Octopus reste incontestablement le chef-d'oeuvre du groupe de Rock Progressif Gentle Giant, qui marque une bonne fois pour toutes le savant fourni par celui-ci tant sur l'art électrique et l'écriture. Ce qui est perceptible dès les premiers abords, reste cette sublime pochette gatefold européenne dessinée par Roger Dean qui avait déjà forgée sa réputation en dessinant les couvertures de Yes. Comme vous l'aurez vu, elle représente une pieuvre, qui donne le nom au disque Octopus. Mais pas exactement car Octopus ne signifie pas juste pieuvre en anglais, il peut se décomposer Oct = huit / opus = oeuvres.
 

Huit oeuvres qui ferment la parenthèse conceptuelle de leur précédent album, d'une durée moyenne de 4 minutes et totalement indépendantes. Elles dissimulent un certain projet de concept sensées illustrer respectivement l'humeur de chacun des membres du groupe, les 6 musiciens et deux roadies. 

L'ouverture du disque par son The Advent of Panurge fait sonner une touche médiévale portée par une basse de Ray Shulman très groovy comme je les aime, et laisse le piano de Kerry Minear laissant apparaître subtilement de l'orgue et du Moog. Le parolier Phil Shulman revient en tout cas sur l'oeuvre de leur vénéré François Rabelais, deux ans après Pantagruel's navity (tant que ça parle de géant..). Raconteur Troubadour (comme son nom l'indique) ne fait que renforcer que l'aspect médiéval de leur progressif avec du tambourin et le violon de Ray d'une manière assez répétitive causée par le chant puis laisse les instruments en Free session avant de reprendre son cours. 

A Cry for Everyone (inspiré d'Albert Camus) crée une énorme rupture dans la musique, avec un Hard assez décalé typique des frères Shulman où la guitare foisonne comme elle ne l'a pas fait depuis le début du disque, et bien évidemment les musiciens tonitruants se font plaisir. Que serait ce classique sans citer les canons époustouflants composant les enchevêtrements vocaux de Knots, et de son solo de vibraphone de Kerry Minnear surréaliste laissant apparaître des petites ébauches de saxophone par Phil Shulman ou les percussions de Gary Green. Dog's Life est interprété comme une petite histoire soutenue par la guitare acoustique et les violons, tandis que Think of me with Kindness prouve que le gentil géant peut aussi être simplement beau, avec sa ligne de piano, sa trompette et son orgue créant une mélodie romantique étonnante. Enfin nous avons ce final River, aux rapides consonances aquatiques qui se retrouvent dans la pochette, et terminant ce voyage musical par le plus long morceau avec beaucoup de fascinants effets, avec quelques solos de John Weathers remplacant plutôt bien son prédécesseur Malcom Mortimore. 

 Le rire répété au moins une quinzaine de fois avant d'être mis dans la boîte, de l'ingénieur du son Martin Rushant introduisant The Boy in the Band est une simple preuve du grand travail fourni par les britanniques très exigeants mais qui savent se faire plaisir et cacher une certaine intelligence et subtilité nées d'une brillance malicieuse qui caractérise l'âme des progueux d'une manière générale. Ce qu'on pourrait comparer comme le dit très bien Frédéric Delage dans ses chroniques, « la substantifique moelle » de Rabelais. Car Octopus est bel est bien une référence du genre, et il gagne toujours à être écouté.

Gentle Giant - The Advent of Panurge [4:40]

Gentle Giant - A Cry for Everyone [4:02]


Mercredi 9 mars 2011 à 20:00

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/AncestorsOfSoundMind1.jpgAncestors - Of Sound of Mind (2009)
Par Brieuc
Je comptais vous parler de ce superbe disque avec le bonheur de voir le groupe - qui l'a enregistré -  au HF.. mais ils viennent d'annuler leur venue avec beaucoup de regrets pour ma part.. même si ils comptent revenir en Europe avant la fin de l’année. « C'est ce qui pourrait s'apparenter à du Pink Floyd si Roger Waters avait été un métalleux » c'est directement ce qui m'a attiré vers ce groupe américain qui nous vient de Los Angeles, très peu connu en France malheureusement (et puis il y a cet artwork sublime signé Derek Albeck). Les débuts de ces ricains se faisaient en 2006 sous forme de trio composé de Justin Maranga, Nick Long et Brandon Pierce, respectivement à la guitare, basse et batterie qui insistait pas mal sur les jams. Le groupe se vit rapidement recevoir deux nouveaux membres à quelques mois d’écarts, Chico Foley (maintenant remplacé par Matt Barks aux synthés, Moog, Mellotron) et le virtuose Jason Watkins qui imposera son orgue et ses compos de piano. On sent tout de suite leurs inspirations, leur musique est principalement un Stoner très lourd, éclairé par de petites touches psychédéliques à la sauce progressive. Ajoutez à cela un Doom qui renforce leur style de prédilection et qui leur permettent de vociférer sur certains moments peu appropriés.
 

Je prends par exemple la sublime The Ambrose Law et ses intenses 13 minutes qui clôturent l'album. Le chant très discret poursuit la ligne de guitare constante qui introduisait le morceau bercés par l'orgue Hammond, la basse jouant quelque chose de totalement différent qui se fait surtout entendre lors du sublime solo de guitare par Justin vers 1 minute 30 qui s'étire jusqu'à la 3e minute avant que le tempo ralentisse. Tous les instruments jouant à l'unisson sur les breaks afin de poursuivre sur ce tempo beaucoup plus posé mais moins léger où le chant devient gueulard 3 minutes durant et le mellotron de Matt prend place. Après une belle montée en crescendo, le morceau reprend son rythme de départ les paroles modifiées et un aboutissement différent pour la 7e minute. Le chant se transformera en vocifèrement, qui est là pour bien rappeler que les Ancestors sont là pour faire du métal et qu'ils sont inspirés par le Doom, ce qui est légèrement dommage. Mais dès la 8e minute, ils nous font rêver pendant près de 5 minutes jusqu'à la fin du morceau, en faisant ressortir une très grosse touche Floydienne en laissant la guitare se lanciner à la Gilmour sur les mélodies de ses compères pour donner quelque chose d'émouvant, de magnifique. 

The Ambrose Law est l'une des 4 « grosses » compositions du morceau, car l'album Of Sound of Mind est constitué de plus ou moins courts morceaux instrumentaux et à base de claviers ou d'effets variant de 1 à 6 minutes alternant avec ces longues écritures.


 http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/220pxAncestorsNeptuneWithFirecover.jpgParce que oui, les Ancestors rendent bien hommage à leurs ancêtres et n'ont pas peur d'étirer leurs morceaux du mieux qu'ils peuvent (ce qui n'est pas juste une qualité en soit, mais ça me plaît),  et ils le prouvaient déjà dans leur premier EP Neptune with Fire (2008). Ce premier EP proposait deux très bons morceaux. Un de près de 17 minutes Orcus’ Avarice dont certains reprochent une introduction plagiée de Gardenia avec des petits effets guitares à la 6e minute passionants puis passe à un registre presque free jazz très expérimental, ainsi qu’un autre portant le titre de l’album avec quasiment 22 minutes magnifiquement développées. C’était donc un concept sur des personnages métaphoriques (à savoir Neptune sur le morceau-titre et Orcus sur la première piste) et raconte leur voyage psychologique et « cosmique, écrit comme une personnification immortelle de l’homme mortel. Avec ce discours compliqué était accompagnée cette belle pochette dessinée par Arik Roper qui rappelle fortement les vieux disques progs d’où une forte influence de ce mouvement pour le groupe.. je me suis permis de vous faire une rapide chronique de cet EP afin de ne pas y revenir, car je ne pense pas avoir beaucoup de choses à redire à propos de celui-ci.

Ancestors - Orcus' Avarice [16:48]


From Nothing constituant de petits bruitages que l'on pourrait comparer à Speak to Me sur DSOTM annonce la douloureuse Mother Animal dans laquelle ressort le plus le Stoner que veut imposer le groupe, car le chant se rapproche énormément de Mr. Garcia du Kyuss. Après 3 lourdes minutes, on  laisse cours à quelques cours à quelques délires instrumentaux portés par la guitare avant que l'orgue vient calmer tout ce petit monde pour rendre un moment très mélodique, très posé pour revenir à la lourdeur du début. Comme une opposition entre le lourd et le mélodique, car pendant ses 14 minutes on à le droit à une alternance entre ces deux parties qui se cherchent avant de se trouver pour fournir un sublime final où ils se mettent d'accord. Le groupe veut aussi montrer qu'ils ont un claviériste d'exception, Not the Last Return et les 6 minutes de Challenging où celui-ci a carte blanche pour interpréter longuement ses compositions de piano et ne faisant ressortir que quelques notes de guitare acoustique sur le second. Et puis il y a A Friend conçu par des effets cosmiques qui fournissent la touche Space Rock donnant le Prog de la chose. Ces mêmes effets se poursuivent sur The Trial qui n'a aucun aucun rapport avec le morceau de leurs maîtres.

http://10000visions.cowblog.fr/images/Decouvertes/2830photoAncestors.jpg
 C'est sûrement sur ce morceau que le talent des américains à savoir progresser dans leurs morceaux, avec un niveau technique incroyable. Il est donc concis en 2 grandes parties, l'une de 11 minutes s'improvisant dans un psychédélique passionnant et fascinant avant d'enchaîner avec un Stoner précis que l'on ne peut pas écouter sans le comparer encore une fois à Kyuss... pour redonner un rythme semblable à celui du début de Mother Animal qui terminera le morceau par une basse vibrant de tout son saturé pendant 2 minutes et de reprendre les petits effets qui l'ont démarré. 

Je ne m'attarderais pas sur Bounty of Age qui a le droit à sa petite touche de beauté causée par la ligne de basse très mélodieuse, et qui encore une fois progresse et alterne passages tantôt violents tantôt doux, le tout étant d'une rare finesse surtout grâce à un sublime solo de guitare. 

Même si Ancestors a une grande tendance à vouloir rallonger leurs morceaux au maximum possible, ce qui peut écœurer certains, on sent quand même la motivation à vouloir faire renaître les cendres de leurs ancêtres, ceux sans qui ils ne seraient pas là. Mais au lieu de copier un peu partout, ce qui pourrait être le bilan de cette écoute, ils ont crée une sorte de fusion insolite à la croisée de Pink Floyd ou King Crimson et de Kyuss ou Neurosis  qui respectivement apportent la finesse et la mélodie progressive et  psychédélique opposées à l'excellent lourd Stoner. Ce qui donne un improbable mélange qui sonne juste avec des compositions construites de toutes pièces par des musiciens d'exception peut-être parfois inégales mais toujours passionnantes soulevées par de belles paroles contemplant les difficultés de psychologie humaine et ses effet sur le développement de société moderne..  Parce qu'une chose est sûre c'est qu'il y a de la matière dans ce qu'ils font et que leur boulot mérite bien d'y jeter une paire d'oreilles. 

On se retrouve à la sortie de leur prochain EP enregistré et masterisé, Invisible White.

Ancestors - Mother Animal [14:32]

Ancestors - The Ambrose Law [13:32]



Lundi 31 janvier 2011 à 17:00

Rétrospective 2010 #6
http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/BloodoftheEarth.jpgHawkwind - Blood Of The Earth (2010)
Par Brieuc
Honnêtement, qui se souvient encore de Hawkwind ? Pas beaucoup de gens malheureusement, le premier groupe de Lemmy de Motörhead reste pourtant selon moi l'un des plus grands groupes que la planète progressive n'ait jamais connu. Ou plutôt, le groupe de Dave Brock (seul membre permanent et fondateur au fil des années). Plus de 40 ans de carrière, malgré les hauts, les bas, les changements de nom - le groupe s'est fait appeler Psychedelic Warlords en 1995 mais surtout Hawklord pour une année afin enregistrer sans procès le formidable 25 Years On (1978) qui glissait un poster représentant la formation tumultueuse après 10 années actives bordéliques malgré les studios généralissimes comme l'éponyme de 1970, In Search of Space (1971) Warrior on the Edge of Time (1975) et un de mes disques préférés, un chef d'oeuvre incontournable : Hall of the Mountain Grill (1974) [Lire la chronique] je ferme cette parenthèse aussi bordélique que l'historique du Line-up du groupe – ...
 
mais Hawkwind c'est aussi une vingtaine de Studios plus ou moins bons, car le groupe a aussi su déçevoir (en 40 années de carrière c'est normal vous me direz). Et aussi cette puissance qu'il dégage en live, danseuses orientales en avant-scène et projections filmiques afin de renforcer l'aspect scénique de montrer leur talent. (Ritual Space (1973) restera le live parmis une dizaine qui reste indémodable, un double sensationnel). Et justement je m'étais dit de ne pas trop me pencher sur la carrière actuelle du groupe, me disant que le changement de formation depuis 1974 a dû le faire flancher dans un style technologique méprisable … Là je vois en cette journée splendide du 20 novembre 2010 lors des secondes annonces du Hellfest, que la bande à Dave Brock passera à mon festival de prédilection lors de la dernière journée ! Que de bonheur évidemment, même si on va pas tarder à arrêter de vous faire des salades sur le HF à chaque chronique de disque.
 
Blood of the Earth est donc pour le moment leur dernier disque, tout juste attirant par sa formidable édition vinyl aux 2 disques bleux, la pochette envoûtante et rassurante pour ne pas dire un peu kitsch et un bon gatefold. Nawel m'a permis de le possèder, posé maintenant sur la platine et tournant en boucle. Trois morceaux par face, c'est parti :
 
La 1ère face est talentueusement introduite par Seahawks. Après quelques voix radiophoniques « I Would become the Master of Universe » répété à maintes reprises, s'installe la batterie de Richard Chadwick sur la basse de Mr Dibs qui laisseront un rythme monotone pour donner libre cours dans un premier temps à des effets bizarroïdes rappelant toujours ce pourquoi le charme de la musique du groupe le qualifie de Rock Cosmique, le synthé d'un son agressif tel un orchestre de violons stridents nous claque et la guitare de Brock improvise son psychédélisme jusqu'à attendre une ligne d'accords portés par sa voix très discrète.
 
Dès l'achèvement de ce morceau inquiétant, on pénètre dans les 3 minutes planantes du Blood of the Earth, dont les voix sont assurées par Matthew Wright (un présentateur TV anglais). S'en suit Wraith qui provoque une rupture dans notre écoute, et redonne le son d'Hawkwind, ce son unique. Cette voix très écho, cette batterie ultra énervée, la guitare saturée et les solos de synthétiseur plus ou moins impressionnants guidés par les effets cosmiques. Le morceau paraît très long par ses 6 minutes écrites par le claviériste Tim Blake et Niall Hone (guitares, basses, clavier).
 
La 2e face reste celle qui a le plus tourné. A commencer par cet émouvant voyage dont les effets sont portés au summum de leur beauté grâce à son instrument rappelant vaguement le mellotron et le guitariste jouant quelques notes si bien choisies dont sort une beauté renforcées par différents synthétiseurs et modulateurs de son. J'ai nommé Green Machine (qui n'a pas plus de rapport avec le morceau de Kyuss que Wind of Change en 1974 à celui de Scorpions..), composé par Niall Hone en personne, à qui je dois tout mon respect. Le meilleur morceau de ce studio reste Inner Visions écrit par Blake, qui dégage un son très oriental avec des mélodies très familières et l'intégralité des musiciens amplifient une fascination de l'auditeur face à leurs instruments respectifs. Un passionant et envoûtant morceau...
 
On reste bien loin de la subtilité de la voix du précédent morceau montant tout en crescendo pour chanter son refrain éponyme, malgré son pompier ressortant qui rappelle aussi qu'Hawkwind et son leader compositeur du morceau Brock, a su aussi être un peu lourd, car le morceau a été enregistré pour son album solo Earthed of the Ground (1984). Sweet Obsession est tout de même riche musicalement même si un peu poussif. En revanche (et je suis peut-être le seul), les paroles ressortant de la voix habituelle, me rappelle sur un moment régulier le ton de David Gilmour et Roger Waters sur Brain Damage : I received your letter though the information's clear, I want to keep the feeling going, not let it disappear qui peut (mais vraiment presque pas) coincider avec And if the dam breaks open many years too soon and if there is no room upon the hill, and if your head explodes with dark forbodings too : I'll see you on the dark side of the moon mais vraiment vite fait.
 
Comfy Chair est rassurante, très douce avec une voix grave s'imposant posément sur une atmosphère inter-galactique soutenue par un violon omniprésent et un Orgue Hammond venant s'ajouter vers le final de cet excellent morceau. Prometheus ne l'est pas moins, car développe de son côté une ambiance indienne très exotique par la sitar l'introduisant. Un de leurs morceaux les plus efficaces en live, qui provoque la plupart du temps la venue de deux danseuses du ventre pendant que les guitares nous fait vibrer avec une voix très mélodieuse. La 3e face pourrait bien être la meilleure rien que pour ces deux morceaux sensationnels.
 
Moins original que ces merveilles, Dave Brock a choisi de remettre le classique You'd Better Believe It qu'on avait déjà entendu sur le chef-d'oeuvre Hall of the Mountain Grill très véloce pendant 3 minutes où tous les musiciens se déchaînent sur leurs instruments puis rentre dans une partie instrumentale de deux minutes et demie où les différents claviers, les machines inconnues outro-space et la guitare spatiale font une alliance d'une efficacité incroyable puis monte en crescendo jusqu'au refrain très sympathique You'd Better Believe It, It's so Easy to Say ! Et la fringante mélodie guitariste terminant le morceau.
 
Sentinel est de son côté très mélancolique voire émouvante sur le solo de guitare, lourde qui donne un sentiment d'achèvement à ce périple progressif qui se complète par deux très bons morceaux bonus présents sur certaines éditions : l'excellent instrumental Starshine et la relativement courte Sunship. L'édition limitée CD offre également un disque live, avec des interprétations de Space, Angels of Death, Levitation... ainsi que d'une formidable reprise du Dieu Syd Barrett, Long Gone.
 
Blood of the Earth fait renaître l'esprit cosmique des anglais d'Hawkwind qui avaient tenté de se pencher trop vers l'expérimentation sur leurs deux opus précèdents Take me To Your Leader (2005) / Take Me To the Future (2006). Cette fois-ci ils savent expérimenter tout en sauvegardant la fascination et l'attention de l'auditeur quant au psychédélisme des progressions effectuées par tous ces effets spatiaux-temporels portés par des instruments outro-space que personne ne saurait décerner et cette guitare sensationnelle de Dave qui sait toujours nous émerveiller. Ou comment réussir à tenir tête à son groupe, en continuant à faire vivre l'esprit d'une musique maintenant quadragénaire à la fois sauvage, riche et planante.
 
Hawkwind - Green Machine [4:05]
Hawkwind - Inner Visions [4:30]
Hawkwind - Prometheus [5:46]

 

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