Rétrospective 2010 #4
http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/BlackAngelsPhospheneDream.jpgThe Black Angels - Phosphene Dream (2010)
Par Brieuc
Black Angels restent l'un des groupes les plus encourageant dans le psychédélisme actuel. Oh oui languissons nous sur le sort de Jim Morrison et de son groupe, 13th Floors Elevator, des Jefferson Airplane, Janis Joplin et tous les autres pour ne pas citer Velvet Underground, dont ils ont copieusement saisi le nom du morceau The Black Angel's Death Song dans l'album à banane avec Nico. Ou plutôt penchons-nous sur ce nouvel aspect du rock psyché, les Black Angels sont là pour donner une nouvelle vision du genre, fraîche, agréable à écouter et jamais trop prise de tête lorsqu'on est assez tolérant et qu'on sait planer.

Phosphene Dream renoue d'avantage avec l'accessible, parce que leur deuxième opus deux ans auparavant (Directions to see a Ghost (2008) ) l'était beaucoup bien moins quand on écoutait leur premier Passover de 2006. D'ailleurs je me souviens de cette mémorable journée de l'été 2008 où j'ai découvert le sensationnel morceau Young Men Dead figurant dans la bande-annonce du chef-d'oeuvre No Country For Old Men des frères Coen, qui m'a révélé l'excellence du groupe. C'était la minute Brieuc on s'en fout de ta vie. Sauf toi là-bas au fond, c'est sympa de ta part.

Cet esprit, cette ambiance, on la retrouve dès le début sur les Bad Vibrations - guidance in avoidance -, la guitare atmosphérique provoquant les mauvaises vibrations du titre, nous fait pénètrer directement dans l'univers angélique du groupe directement distingué par la voix sensationnelle de Alex Maas qui nous permettrait de reconnaître rien que par son timbre le groupe. Et n'oublions pas que les groupes de psychédélique les plus renommés sont ceux dont la voix est particulière et facilement reconnaissable. Vers la 3e minute et 20e seconde, le morceau subit un violent changement de rythme par un cri d'Alex puis clame Inside, Outside en fond de manière incompréhensible.

De quoi bien démarrer son voyage, terminus de la face A : River BloodTranfusion, Confusion - après une entrée un peu laborieuse laisse les effets crées par les différents claviers sur les paroles bien élaborées. De quoi reprendre son souffle après un trip passé par les destinations accédées par le Yellow Elevator #2mankind's rebirth – ouvert par la mené tambour battant par la basse de Kyle Hunt et la batterie de l'icône féminine du groupe (Stéphanie Bailey) répétitifs toujours nuancées par la voix, les quelques accords d'orgue et les notes douloureuses de la guitare de Christian Bland... encore un changement de rythme mais cette fois-ci très agréable avec une transition vers un moment très posé vers 2 min 44 qu'on retrouvait par petites touches durant le morceau... puis pour être invité à un Sunday Afternoon très rythmé qui rappelle un tantinet les Kinks (même si je ne suis pas fan) par les paroles festives. Enfin il y a cette 2e piste courte, particulière, joyeuse et étonnante : Haunting at 1300 Mc Kinleyan uncomprehensible occurrence -.

5 morceaux passés, 5 à venir. On re-plane immédiatement dès les premiers sillons de la face B sur Entrance SongReveals a new perspective – qui laisse la guitare introduire cette chanson que j'adore en majeure partie grâce à sa structure. Le titre éponyme – describes kaleidoscopic visions - quant à lui est défoncé plus que jamais. Telephonedeals with numbers – est sous acide sur les paroles, mais le ton est bien sympathique. True Believers - explains the new direction - de son côté est transporté par quelques aspects orientaux (avec un harmonium par exemple je crois) et ce brillant moment de Trans qui démarre vers la 3e minute avec Sitar, harpe électrique... et enfin il y a ce final The Snipera warning to prepare pt 2 – qui se doit de terminer par un garage blues rock excellent un trip fascinant parfois lancinant mais la plupart du temps passionnant et agréable à écouter maintes et maintes fois...

Aussi je ne pourrais pas parler de cet album qui s'avère être ma plus grosse claque musicale 2010, sans faire l'éloge de cette magnifique édition galette noire (par rapport à une édition CD gaufrée) procurée par ceux à qui je dois déjà de m'avoir mis au monde au gatefold sublime très coloré et riche en caractères, avec les dessins de Wes Wilson dans un gros livret recueillant les paroles, et qui produisent des effets d'optiques étonnantes ! Cette pochette et cet artwork sublime que l'on doit toujours à Christian Bland (guitariste) qui ne font que renforcer l'aspect psyché du truc, qui met à jour ce genre extraordinaire et qui mérite d'être encore d'actualité. En plus de ça, Adam Detri se charge de réaliser des petits films projetés sur scène lors de leurs concerts. Les Black Angels restent pour moi l'un des meilleurs groupes du moment parce qu'ils sont forts sur le plan musical (c'est impressionnant de voir qu'un membre du groupe peut toucher à une basse, une guitare, un harmonium, des orgues Vox, Air et Mark VII ou à une harpe électrique automatique avec autant de finesse et de simplicité. et D'ailleurs je vais voir les Texans le 12 Février à l'Olympic, histoire de compléter mon voyage psyché que je vous invite fortement à vivre.

The Black Angels - Bad Vibrations [4:27]

The Black Angels - Entrance Song [3:39]

The Black Angels - True Believers [4:33]


(le clip est juste amusant, mais on voit tous les membres du groupe à un comptoir donc...)