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10, 000 Chroniques de Disques, Lives & autres.

Lundi 1er novembre 2010 à 23:27

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Neil Young - Le Noise (2010)
Par Brieuc
Après Avoir attendu 2 années pour un nouvel opus de Neil, poser son dernier disque sur la platine fut pour moi un excès de bonheur considérable.
 
Seulement, je ne m’attendais pas à entendre un homme seul avec sa guitare électrique totalement distordue et sa voix légendaire orchestrées par un ingénieur du son qui connaît son métier (le canadien Daniel Lannois, d’où le titre du disque). Le Noise est disons-le clairement, un pur chef-d’œuvre musical, écrit par un Dieu du milieu.
 
Dès le début, on est secoué par la brillante ouverture Walk with Me, qui donne directement avec le premier accord, le ton d’un album que l’on aime ou non. Celui qui écoute la première piste, et qui ne l’apprécie pas, peut mettre son exemplaire en vente sur ebay. Certaines critiques l’ont encensé (Le Point, Télérama..) et certaines l’ont descendu (comme la minable critique de Rock&Folk écrite par Nicolas Ungemuth, fidèle à lui-même.). Young n’a pas cherché à ressortir du fond de ses tiroirs, des mièvres compositions, mais tente encore une fois de se renouveler en (re)-grattant ses 6 cordes distordues qui l’ont adoubé Parrain du Grunge. Celles qu’il avait utilisées pour enregistrer Hey Hey My My ou la bande originale de Dead Man. Selon certains mauvais esprits, cela ferait 15 ans qu’il joue la même chose et se repose sur sa couronne de Lauriers. Ce qui est faux bien évidemment, Are You Passionnate, Living with War ou encore son précédent Forks In Road sont intéressants et toujours sympathiques à écouter.
 
Peut-être suggéré par Daniel, Young met énormément de Reverb dans sa voix, voire même un peu trop. Il ne perd pas pour autant son caractère hippie et pacifiste. Avec ses 64 ans (bientôt 65, le 12 novembre), il continue à militer pour la paix avec deux magnifiques ballades acoustiques les 6 émouvantes minutes Love And War et les 7 sublimes minutes de Peaceful Vally Boulevard.
 
Pour arriver à la première de ces délices unplugged, on passe par les deux morceaux suivants Walk with Me. Sign Of Love et Someone Gonna rescue You gardent le même esprit électrique pour faire durer l’ambiance disto un peu plus longtemps. Angry World est aussi là pour rappeler que Young a été la plupart du temps assez simple dans ses paroles (It’s an Angry World, for the businessman and the Fisherman) sur fond de deux samples de sa voix en écho répétant en boucle Edge Me d’un côté et de l’autre Love si je ne me trompe pas.
 
La Cerise sur le McDo de cet album est - considérée par la plupart des fans - Hitchiker, un morceau très rythmé qu’il avait déjà proposé en live lors de ses dates solos aux Etats-Unis. Enfin pour terminer son œuvre, il interprète un excellent morceau, qui n’aurait pas pu mieux clore son enregistrement : j’ai nommé Rumblin’ qui équilibre parfaitement la pure voix de Neil et sa guitare et les effets qui vont avec.
 
Le Truc de cet album est sûrement le fait qu’il soit très personnel. Presque émouvant, entraînant et jamais ennuyeux (beaucoup me contrediront évidemment). Ce disque fait office d’un film disponible, sur l’enregistrement de celui-ci mais aussi d’une tournée mondiale prévue pour 2011 dont les dates américaines sont décidées au moment où je vous écris ces lignes. Reste à voir ce que donnera le live : des musiciens ou Neil tout seul. Quoiqu’il en soit, même si il risque malheureusement d’être son testament mais je reste très optimiste là-dessus, son dernier disque est une très bonne surprise et je serais de la partie pour l’avenir.
 
Rock’n’Roll can Never Die ça tu l’as dit, Increvable Neil Young.

Neil Young - Walk with Me [4:26]

Neil Young - Peaceful Vally Boulevard [7:10]

Neil Young - Rumblin' [3:39]
 

Mercredi 22 septembre 2010 à 14:32

Ah bah oui! On peut se moquer des belges! N'empêche que c'est le Pays Européen le plus centré sur la musique! Pas plus tard qu'il y a deux mois, je passais mes vacances dans le Nord-Pas-de-Calais (pas de commentaires je vous prie) et j'apprends grâce à la SEULE et superbe radio Rock de France Classic 21 , Radio Belge dont les fréquences occupent les pauvres radios du Nord de la France, que NEIL YOUNG VA SORTIR UN NOUVEL ALBUM EN SEPTEMBRE/OCTOBRE!

Oui alors pour ceux qui ont lu un peu les précèdents articles sur Neil, ils sauront que c'est mon idole et que l'avoir manqué en concert y a deux ans à Nantes me fait manger mon poing. En effet, il y a à peu de choses près deux ans, sortait le 7 avril Neil sortait Forks in the Road (2009), un concept album rappelant Ragged Glory cool mais déçevant. S'en est suivie une tournée mondiale que j'ai manqué avec beaucoup de tristesse.

Mais là il revient, increvable ce Neil! Avec Le Noise, paraît-il est excellent, et une tournée mondiale est annoncée même qu'il est en train de programmer ses dates américaines. S'il passe à Nantes ou à Paris, qu'on me coupe une jambe, je le manquerais pas cette-fois ci. L'album sort en France le 30 septembre (soit dans une semaine) en CD à 20 € et en vynile 40 € pour les fans (pas besoin de vous préciser l'édition que je vais me procurer.

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[En plus la pochette est superbe]
Track-list :

Neil Young - Le Noise (2010)
01. Walk With Me
02. Sign Of Love
03. Someone’s Gonna Rescue You
04. Love And War
05. Angry World
06. Hitchhiker
07. Peaceful Valley Boulevard
08. Rumblin
 
Ca promet du très lourd ! Pour l'instant, je garde un oeil sur la page des dates de Neil Young et bien sûr, dès que je j'aurais le disque en question en main, je le pose sur la platine et vous en toucherais deux mots.

 


Mercredi 11 août 2010 à 18:03

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/BODeadManNeilYoung.jpgNeil Young - Dead Man (1995)
Par Brieuc
La bande originale Dead Man est le fruit des improvisations musicales du grand Neil Young, destinées à accompagner le film d’auteur de Jim Jarmusch ; Evocation cynique du poète William Blake - interprété par Johnny Depp aux côtés d’une panoplie de bons acteurs - dans un noir et blanc somptueux laissant court à une histoire sordide, d’une cruauté sans précédent et d’un glauque violent pourtant non-présents dans la filmographie du cinéaste.

Jim écoutait beaucoup de Crazy Horse et de Neil Young sur le tournage du film, et son fantasme reposait sur une musique de ce dernier pour donner ambiance à son œuvre. Les espoirs étaient vides, mais après visionnage d’une séquence du film, le guitariste en question a accepté sans hésitations. Ca donne la bande originale de Dead Man, renforçant son caractère mystérieux.

 En majeure partie, le contenu est représenté par six solos de guitare électrique où Neil n’y va pas de main morte sur la distorsion, allant d’une durée de 2 minutes à 14 minutes (Sachant que j’ai une grande préférence pour le 3e). Un atmosphérique solo d’orgue d’une minute trente prend place tel un fantôme, puis se fond dans un dialogue symbolisant la rencontre entre William et Nobody (pour ceux qui ont pas vu le film, c’est un Indien rendant philosophie sur la destinée de Blake, et qui est sensé réveiller son âme de poète, et le convaincre qu’il est le poète mort du même nom). Justement, la BO est surtout constituée d’interminables dialogues incroyablement bien ficelés où Neil s’immisce minutieusement avec quelques notes accrocheuses… Souvent revient les magnifiques lignes de William Blake If the Doors of Perception  were Cleansed, Everything would appear to man as it is… infinite lues par Johnny Depp en personne.

Neil Young joue de la guitare électrique, acoustique, de l’orgue et parfois du piano défectueux, parvenant à donner un style unique pour l’ambiance du film. Il pourrait jouer du biniou ou du triangle, le film aurait toujours la même beauté car Young a pigé comment le réalisateur ressentait son long-métrage et savait pertinemment comment il devait improviser sa musique, sûrement inspiré en partie par l’excellence de l’image. Jim Jarmusch et Neil Young forment un duo improbable, et cette collaboration se reproduira lors de Year of the Horse, documentaire sur la tournée du guitariste/chanteur avec les Crazy Horse, respectivement filmé par le réalisateur.

Il ne faut pas oublier que c’est le film/l’album/la musique qui m’a révélé à quel point Neil Young était grand, quand je m’étais pris une claque phénoménale propulsant Dead Man dans mes films cultes. Grâce à lui et à sa bande son, j’ai commencé à m’intéresser à Neil, qui est depuis devenu un de mes idoles.

Neil Young (with Johnny Depp) - Dead Man Theme [3:01]
 

Vendredi 19 février 2010 à 18:54

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/tonightsthenight.jpg
Neil Young - Tonight's The Night (1975)
Par Brieuc
Il y a certains artistes, que j'aime encore plus chaque jour passant. On peut compter les Pink Floyd, King Crimson, Yes mais surtout Neil Young. Il a une de ces capacités, à faire des choses différentes, changer d'humeur, de style, de voix (même si elle reste exceptionnelle à l'oreille). Ce qui donne un registre audible par tout le monde, et personne pourrait rejeter un bon vieux 33 T du old-school Neil.

"Tonight's the Night" est le sixième album solo du grand Neil, il a été enregistré à Reprise Records (sa bonne vieille maison de disques) en 1975. Après enchaîné les succès de "After the Gold Rush" ou encore "Harvest" puis après le live "Time Fades Away" issu de la tournée du même nom, la sortie de l'album "On the Beach" est remplacée par "Tonight's the night"

Mais Tonight's the night est de loin, l'album le plus noir, le plus sombre et le plus triste de Neil Young. C'est justement ce qui donne son charme. En 1974, Neil Young est choqué par la mort du guitariste de son groupe (Crazy Horse) Danny Whitten, décédé d'une overdose.
Pour la petite histoire, Neil Young savait que Danny ne serait pas bon pour la prochaine tournée qu'il organisait. Il lui a donc donné un billet de 50 dollars, pour qu'il puisse rentrer chez lui par avion. Danny achète avec cet argent, de la drogue qui le conduira à la morgue.
Comme si ça ne suffisait pas, le roadie de Neil, Bruce Berry décède d'une overdose d'héroïne dans la même période.

Perdant deux membres de son équipe, Neil Percival Young décide d'enregistrer un album à leur mémoire, pour leur rendre hommage. Il décide de nommer son album "Tonight's the Night".

En référence au morceau en deux parties "Tonight's the Night" qui se situent au début et à la fin de l'album tels "My My Hey Hey" et "Hey Hey My My" dans l'album "Rust Never Sleeps".Elle est exceptionnellement en hommage à Bruce Berry. On le remarque par ses paroles "Bruce Berry was a Working Man, He use to load Econoline Van. A Sparkle was in his eyes, But his Life was in his hands" ("Bruce Berry était un travailleur était un travailleur, il chargeait son fourgon Econoline, une étincelle était dans ses yeux, mais sa vie était dans ses mains")
Ce morceau est joué au piano par Neil Young (car non seulement d'être un brillant harmoniciste, chanteur et guitariste, c'est un brillant pianiste) accompagné par une collaboration des Crazy Horse (avec à la basse Billy Talbot et aussi Ralph Molina à la batterie).
Ces deux parties quelques peu progressives, sont réunies en une chanson, avec cette expression qui demeura dans la légende de Neil Young

J'accroche encore plus avec les morceaux suivants : "Speakin Out" où Neil Young continue à maîtriser le piano, puis on enchaîne avec "World on a String" plus dans le style Crazy Horse dans la continuité des guitares. 
Mais après la magnifique "Borrowed Tune" où Neil joue en solo, du piano tout en chantant puis en jouant de l'harmonica : "Come On Baby Let's go Downtown" morceau spécialement dédié à Danny Whitten. Elle est extraite d'un live au Filmore East, où jouaient les Crazy Horse (Ralph Molina, Bill Talbot...) et Danny Whitten y chante. J'aime beaucoup ce morceau pour son esprit Grateful Dead. Car, cette prestation et cette musique me font extremement penser à celles qu'offraient les Grateful Dead lors de leur passage au Filmore West, jouant "St Stephen". La structure musicale et les choeurs sont presques les mêmes. Et la voix de Danny Whitten, passant après celle de Neil est carrêment géniale. Il tire sur ses cordes vocales et chante grave.

A partir de ce morceau, l'album prend une nouvelle dimension, et la face 2 contient plusieurs morceaux qui ont chacun un esprit ou un registre différent. Juste après ce morceau, on a "Mellow My Mind", magnifique morceau où Neil peine à souffler dans son harmonica et à chanter. Il se trompe, il va trop dans les aïgus et il est fatigué comme je ne sais quoi. Je pense plus particulièrement, au passage de 1 minute et 12, 13 secondes, où Neil se casse royalement la gueule, en essayant de chanter le refrain au plus haut. Ca fait rire, mais au fond c'est horrible. "Mellow My Mind", qui est dans un registre plus Harvestien (ex :Heart Of Gold), est le morceau qui représente le plus la peine et la tristesse qu'a ressenti Neil, lors de l'enregistrement de son album.

Le morceau suivant est "Roll Another Number (For the Road)", plus dans un registre Country style "Are You Ready For the Country?". Le genre de morceaux, dont je ne suis pas particulièrement fan, mais c'est toujours un plaisir d'en entendre un du genre.
Puis on enchaîne avec ma préférée de l'album : "Albuquerque", au nom quelque peu horrible, mais au contenu magnifique, sorte de mélange entre les solos de Dead Man avec Lapstyles et une touche d'Harvest.

Je ne vais pas m'étendre sur des années lumières, mais les morceaux qui suivent sont tous différents. On a la ballade intimiste ("New Mama"), le Rock Crazy Horsien ("Lookout Joe"), et une veine classique ("Tired Eyes") puis on termine comme je l'ai décrit au début de l'article, avec la deuxième partie de Tonight's the Night.

Cet album de 12 pistes pistes est exceptionnel. Car il montre une face cachée de Neil Young : Triste, Obnubilé, abattu, fatigué, à la limite de la non-chalance (c'est d'ailleurs pourquoi la maison de disque a d'abord refusé que l'album paraisse, pour ne pas déçevoir les fans). Avec le peu d'énergie qui lui reste, Neil Young tente d'atténuer le choc qu'il a eu en apprenant la mort de ses deux coéquipiers. Et essaye de combler le vide, et leur rendre hommage par la musique. Chaque fois que Neil prononce une parole, souffle dans son harmonica, on l'impression qu'il va s'effondrer, s'écraser, s'étaler par terre... Mais c'est justement ce qui fait le charme sombre de cet album, qui n'est pas une tache dans la carrière de Neil, comme diraient certains. Les quelques ballades qui ornent l'album essayent de cacher un peu la tristesse de l'artiste canadien portant le deuil de ses camarades. Mais rien y fait, l'album est sordide mais magnifique.

Un des albums les plus sombres de l'histoire du rock



Neil Young - Tonight's the Night (Part One) [4:43]

Neil Young & Crazy Horse - Come On Baby Let's Go Downtown (Live) [3:36]

Neil Young - Mellow My Mind [3:08]

Neil Young - Albuquerque [4:02]



Vendredi 24 juillet 2009 à 20:52

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Neil Young & Crazy Horse - Rust Never Sleeps (1979)
Par Brieuc
Après mon escapade interminable dans "Harvest" (note à mes-lectures et photographe-perdu, j'ai oublié de citer cette magnifique chanson A man needs a main, mais je vous le répéte, toutes les chansons sont énormes!), je me suis lancé dans la carrière que Neil à eu avec le fameux trio des Crazy Horse.
  Mon père m'a offert cet album, pas forcèment celui que je désirais mais je me suis rendu compte que celui-là est meilleur que mes autres demandes. L'album est un Live des quatres monsieurs, enregistré sans le son du public, ce qui est donc considéré comme un album studio.
 
Il commence par "My, My, Hey, Hey (out of the blue)" et fini par "Hey, Hey, My, My (Into The Black)", deux chansons dont les paroles ont été reprises par le chanteur Kurt Cobain dans une lettre qu'il a écrite (note : merci à Photographe-perdu pour sa remarque qui m'a fait corrigé cette vilaine faute). Deux magnifiques chansons qui sont loin d'être oubliées dans l'histoire du Rock. Surtout My My Hey Hey, avec son solo de fin de chanson d'harmonica inoubliable et ses guitares acoustiques silmutannées. Mon morceau préféré de Neil Young.

S'en suivent d'autres magnifiques chansons comme "Trasher", "Ride My Lama" (les deuxiemes et troisiemes chansons de l'album) ou encore la magnifique  "PowderFinger".
 
J'ai été vraiment content de connaitre cet énorme album qui n'arrive peut-être pas au niveau d'Harvest mais qui est de loin, un des meilleurs album du grand Neil. Note à voir, "Year of the Horse", un film mi documentaire, mi concert qui retrace une tournée de Neil Young & Crazy Horse, réalisé par le fabuleux Jim Jarmusch (Egalement réalisteur de Dead Man), on peut entendre "Sedan Delivery" qui fait parti d'ailleurs de Rust Never Sleeps. Fabuleux album, surement le meilleur des Crazy Horse presque égal à Everybody Knows this is Nowhere




Playlist "Rust Never Sleeps"

Neil Young & Crazy Horse - My My Hey Hey (Out Of the Blue) [3:48]

Neil Young & Crazy Horse - Sedan Delivery [4:40]

Neil Young & Crazy Horse - Hey Hey My My (Into the Black) [5:14]



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