Attendre depuis 2009 de les voir jouer dans la ville de Nantes et... et bah non j'avais un exam le lendemain. Mais hé cochon malade, as-tu cru que ce triste épisode allait m'arrêter là ? Nous sommes le 17 Mai en covoiturage direction Vannes, un grand jour puisque je vais voir pour la première fois de ma vie Gojira. C'est mon tour après César qui dit avoir pris une énorme claque au Stereolux de Nantes ! Et on le comprend, des plus ultimes, intenses, hypnotiques et énergiques, nos Landais sont de loin les meilleurs et ils savent se faire attendre dans leur Pays bien comme il faut. La soirée est ensoleillée, le temps de pique-niquer avec un public bien chaud, on rentre dans la salle de L'Echonova. Une salle toute jeune ma foi particulièrement bien foutue et agréable !
Le public des autres dates se sont tapés One-Way Mirror en ouverture, d'autres ont pu savourer Gorod, la veille du concert je découvre avec satisfaction que c'est Trepalium qui ouvrira les festivités. Un groupe que j'ai beaucoup apprécié pendant un petit moment avant qu'il m'écoeure un peu par ses accents jazz/fusion parfois un peu superficiels qui donnent un petit côté ridicule. Pourtant ils sont bons sur scènes, emprunts d'un groove sympathique (mais pas le type que j'adore le plus). Kéké l'est pas moins, avec ses dreads et son tatouage Carpe Diem, mais devient assez vite ennuyeux. C'est le risque des chanteurs à part entière... J'avais peur d'un univers clown auquel j'accroche pas du tout, mais bon on est pas dans Bawdy Festival non plus. C'est sur Sick Boogie Murder de leur Alchemik Clockwork Disorder qu'un vieux guest avec un nez de clown viendra twister sur le refrain, assez délire en fait. Je reste quand même convaincu par cette prestation, loin d'être transcendante mais sincère. Pour ce qui est de leur prochain album H.N.P est déjà prononcé par deux extraits assez savoureux (Insane Architect et Let the Clown Rise) qui ont fait leur effet sur un public déjà fond. Il y a du Trepalium mais ça manque de charme pour moi, il manquait quelque chose. Qui sait si je pourrais le retrouver au Hellfest ou au Motocultor ?
Des relents de Link Alive dans le bide, on voit le groupe arrive sur Space Time avant d'enchaîner avec Clone, retour sur Terra Incognita sorti déjà depuis une dizaine d'années. Mon dieu quelle pétée... Ce n'est même plus la peine de décrire les morceaux, on les connaît tous. Gojira c'est quelque chose de tentaculaire, on ne peut pas écouter qu'à moitié ! Bon et là (et bien avant) ça devient flou...une grosse heure qui enchaîne que des titres que j'ai écouté en boucle dès les premières heures où je me suis mis aux musiques extrêmes. Chaque morceau fut un moment intense au premier rang où tout le monde ne lésinait pas sur les paroles et la rythmique, comme une rencontre constante au sommet. Imaginez par exemple un peu le pétage de câble sur la fin de Rememberance ou l'hypnose sous l'intro de Flying Whales. En plein sur ce dernier Joe se lâche complètement et fait un slam que le public ne saura réceptionner (il se moquera bien d'eux). Tant de moments intenses en un seul concert que ce soit Joe qui aide un petit jeune à slammer, le groupe entier qui bouge le public en gueuland comme des tarés... Quelle expérience d'être happé dans l'artwork diffusé sur le fond, qui nous plonge dans la spiritualité et le concept du groupe. On notera Kéké de Trepalium qui viendra faire des accolades à son ami Joe (qui les a aidé à enregistrer leur premier skeud Through the Absurd) après avoir growlé en duo sur la gargantuesque Wisdom Comes.
Entre Oroborus et Toxic Garbage Island (j'ai rarement vu une fin de morceau aussi épique en concert)/Vacuity qui fait rétrospective sur The Way Of All Flesh, on s'écoute le premier extrait de L'enfant sauvage. L'album que nous attendons le plus pour 2012 et dont le titre éponyme passe extrêmement bien en live, moi qui le trouvais un peu linéaire. Gojira quitte la scène avant de revenir très vite pour laisser une impression de From Mars To Siriusqui domine clairement ce set parfait déjà illuminé par la puissance de Heaviest Matter of the Universe de Backbone. C'est donc la sincère Ocean Planet qui est jouée devant nous, j'en ai encore des frissons. Mario est à bout mais fait signe à ses compères pour enchaîner sur un deuxième morceau (chose qu'ils ne font jamais). On peut donc s'estimer heureux que ça ne s'arrête pas là et que nous avons la chance de planer sur les sept minutes de Where Dragons Dwell, une oeuvre parfaite pour nous achever. Le son s'arrête net, Unicorn résonne dans la sono. Dingue, Jean-Mi et Mario slamment dans une foule qui a dépensé 10 litres de sueur pour être à la hauteur de l'énergie que leurs idoles dégagent sur scène. Je choppe un médiator de Joe, encore dans les vapes avec les cervicales en compote.
A l'aftershow, nous sommes allé voir Christian qui a trouvé cette soirée incroyable. Je découvre à travers lui quelqu'un de très simple qui vivait la musique qu'il jouait sans l'écouter. « Jme met un peu de musique classique à la radio le matin, c'est tout ». On s'écoute ses impressions de tournées et on se tape la discute avec lui pendant un bon petit moment. Il nous a aussi dit qu'ils écumeraient les grandes villes de France en novembre pour défendre leur nouvel album, on a hâte de les revoir... Il nous reste L'Enfant Sauvage et Flesh Alive pour patienter. Une soirée parfaite, y a pas d'autres mots !
1. Space Time
2. Clone
3. Backbone
4. Remembrance
5. Flying Whales
6. The Heaviest Matter of the Universe
Tron
7. Wisdom Comes
8. Oroborus
9. L'Enfant sauvage
10. Toxic Garbage Island
11. Vacuity
Encore :
12. Ocean Planet
13. Where Dragons Dwell
Unicorn
Et tant qu'on est chaud, le clip de L'enfant sauvage qui vient d'être mis en ligne !