10000Visions

10, 000 Chroniques de Disques, Lives & autres.

Mardi 8 mars 2011 à 20:00

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/1/10/Reek-op.jpgCarcass - Reek of Putrefaction (1988)
Par Brieuc
Ils sont jeunes, anglais, moches et dégueulasses : ils s'appellent Carcass. Nous sommes en 1988, les trois britanniques ont 4 jours pour enregistrer et seulement quelques heures pour mixer un album aussi dégueulasse que leur longue chevelure grasse dans un studio de Birmingham. Non on va pas viser la qualité, mais plutôt la quantité : après un peu de boulot et quelques impros, naît le disque Reek of Putrefaction qui va innover dans le métal, le nouveau genre Grindcore, ou plus précisément appelé Goregrind pour le groupe, ce genre associant un Crust et Death à la sauce gore et horreur dans le lyrisme sans vraiment approfondir le niveau musical. 

En effet, Carcass aime bien le sanguinolent, mais ils aiment bien aussi gentillement déconner et s'auto-parodier (même si ils devaient être bien foutraques dans leur mouille aussi) dans des textes ridicules, vulgaires voire malsains ayant pour principal thème le gore et la scatophilie. Même si ils ne parlent pas encore de santé, ils sont quand même bien renseignés sur le domaine médical, la pochette pas très jolie (celle ci dessus étant la version censurée de 1994) étant un assemblage de photos d'autopsie récupérées dans des journals médicaux.

Le trio ne s'est pourtant pas très amusé - « Everything but happy » du résultat final selon Bill Steer – malgré tous les titres de chansons d'une finesse implacable : Regurgitation of Giblets ou Vomited Anal Tract (Vos intestins sont à la hausse, en hausse vers la gorge, La bile s'échappe par votre nez ensanglanté, Votre côlon est digéré en gadoues d’acides, votre langue se gargarise sur votre anus disloqué). C'est typiquement le genre de disque à ne pas faire écouter à n'importe quel puriste de la musique qui n'hésitera pas à vous dire que Metallica c'est des connards qui beuglent et qui jouent tellement vite de leurs guitares qu'on se rend pas compte qu'ils font de la merde. Non le premier album des pionniers du Grindcore (qui je vous le rappelle, est du métal grand-n'importe quoi) est inégal comme tous les autres albums du genre, et pour ma part je trouve ça extrême de dire que j'adore vu le contenu de celui-ci. Mais malgré les genres du métal que je déteste – à savoir le Deathcore et le Black Métal – le Grindcore reste un style qui ne me déplaît pas forcèment.. 

On a cet excellent morceau, l'instrumental Genital Grinder introduisant l'album par un infrason qui monte et qui laisse les trois instruments s'éclater en contre-temps avant de s'essoufler pour passer au truc qui se répétera pendant tout l'album. C'est l'exception, j'adore ce morceau. Le reste est comme qui dirait spécial, même si les membres du groupes se font quand même un peu plaisir à foutre pas mal de second degré dans leur musique (en même temps, si ils intellectualisaient ce qu'ils jouent, ça me ferait mal). Il y a tout de même une saleté de sacré ambiance qui se développe avec ce lourd enregistrement de 21 morceaux. Ce serait ridicule de vous faire un commentaire sur chaque morceau puisque j'ai à peine commencé à écrire une phrase sur Festerday qu'on est déjà passé à la bonne Fermenting Innards (entrailles fermentées). Les plus longues sont la plupart du temps les plus sympas, comme Burn to A Crisp, Suppuration, Foeticide ou les 3 minutes de Oxidized Razor Masticator mais le tout se répète beaucoup bien évidemment, termine sur le bon Malignant Defecation. Niveau musical, c'est pas du death technique, la batterie de Ken Owen passe simplement du blast beat au rythme très rapide ne laissant aucune touche double grosse caisse, la guitare de Bill Steer incompréhensible et qui atteint quelques aïgus pour des solos pas très remarquables et enfin la basse  tellement basse si je puis dire, qu'elle risquait de ne pas se faire entendre (car atteignant les 25 hz lors de la masterisation). Les voix de leurs côtés, donnent vraiment l'impression d'une régurgitation parfois empruntant à des aboiements canins (sur Carbonized Eyesockets) et les cris de porcs qu'on égorge (Feast on Dismembered Carnage Banquet sur un carnage démenbré). Il reste bel et bien un classique du genre, et a subi une réedition en 2008 rajoutant une douzaine de morceaux pour la plupart issus de la démo Flesh Ripping Sonic Torment (1987) pour pouvoir s'amuser encore plus en famille. 

Et c'est sur scène que le Carcass prouve son efficacité, en se développant dans la fumée en diffusant des autopsies ou autres friandises glauques sur écran. Le peu que j'ai vu au HF, était en tout cas du gore absurde assez fascinant, mais je préférais amplement manquer ça, que le légendaire concert de jello Biafra.

 Je reste donc partagé sur cet album comme sur le style en lui-même, mais l'écoute de ce disque pour son ambiance réputée très bon goût (...) vaut toujours le coup, et puis il faut le replacer dans le contexte Underground 80's où la vague du métal extrême était en train de déferler dans les esgourdes du péteux de base pour le meilleur et pour le pire. Carcass pour le pire.

Carcass - Genital Grinder (instrumental) [1:32]

Carcass - Suppuration [2:19]

 Jouons ensemble ! : Parmis ces deux couvertures de l'artwork de Carcass sur ce disque, laquelle est la plus ignoble ?

  http://3.bp.blogspot.com/_905jdDr4JbI/SaSIc_ut7wI/AAAAAAAAAts/9mZ1iDStZZ8/s320/crop1.jpg   http://eclipse.bestweb.ru/covers/139/139.jpg


Dimanche 6 mars 2011 à 16:43

http://4.bp.blogspot.com/_W-KgSGm-Tbs/SSwRwKhBBtI/AAAAAAAAAo4/Qr64tbohYXg/s320/separatist_the_motionless_apocalypse_.jpg
Separatist – The Motionless Apocalypse (2008)
Par César 

Le death metal technique a été popularisé par des groupes comme Atheist venant de Floride ou encore des groupes plus récents comme Necrophagist. Et c'est en 2008 qu'en Australie le groupe Separatist se forme pour crée un death metal technique et apocalyptique méritant beaucoup d'attention. Jusqu'ici la formation n'a sortie qu'un album : The Motionless Apocalypse. On est d'accord l'album porte extrêmement bien son nom! On a ici du Devin Townsend jouant avec Meshuggah pour essayer de nous sortir du brutal death technique à la Decrepit Birth et autres. Un album excellent a part peut être certains détails que nous allons découvrir par la suite.

L'album débute sur un titre uniquement instrumental très calme simplement nommé Prelude, parfait pour introduire cet opus plus que chargé. Longue de 2 minutes 30 elle nous permet de se mettre dans l'ambiance pour ne pas subir de choc... Quelques bruit de portes, de pluie et de vent se font entendre vers la fin du morceau. Et oui enchainement avec The Reprieve qui débute très violemment et qui nous donne déjà une impression de la technique des musiciens, notamment celle du batteur Matt Carter. Le chanteur (San Dishington) parviens a effectuer des variations au niveau de son chant. Si l'on ne faisait que survoler cet album, certains titre ne ressembleraient a rien... Varition musicale au bout de trois minutes de destruction! On note l'absence d'un clavieriste dans le groupe pourtant présent dans l'album studio. Autre variation vers la quatrième minute. On découvre alors peut être un côté progressif du groupe. Dans la dernière minute le chanteur chante de façon à ce que l'on ne comprenne rien, c'est assez amusant, premier défaut niveau chant, ici le chanteur donne raison à tous les gens pensant que chanter dans un groupe de metal revient à régurgiter sur son micro...


Bref, voici Plagues, qui débute avec un riff ravageur très speed pour ensuite venir sur un riff plus lent et rythmé puis ensuite partir sur un plan meshuggah assez intéressant qui reviendra a quelques instants de la chanson. La formation nous sort un nouveau riff toutes les minutes c'est vraiment impressionnant! Très sympathique quand on aime le bordel. Des choeurs se joignent au chanteur lors des « refrains », petit pont à la moitié de la 2eme minute (très précisément), pour donner place à un passage plus mélodique avec une sorte de « solo » à la Opeth, donc très lent mais très joli. Et c'est reparti avec un riff très rapide, disons que c'est la clé du death metal remarque. Le chanteur lui se contente de brayer « DESTRUCTION!!!!!!!!! », j'ai vraiment envie de redire se mot juste pour le plaisir... apocalypse. Vraiment la bonne définition de ce début d'album en tout cas. Vient après A Gentle Reminder, avec un début bien rythmé et plus ou moins mélodique, évidemment suivit d'une partie violemment rapide, ensuite un refrain plus lent où le chanteur chante et ne vomit pas! Notons que leurs chansons sont relativement longue, allant de 4 à 6 minutes en moyenne, contrairement a des groupes comme Obscura qui généralement ne les font pas durer plus de trois minutes (premier album uniquement). La fin est de la chanson est vraiment superbe, une fois de plus Separatist nous offre un très bon titre mais ridicule à côté de celui qui vient!

J'ai nommé Anaclasis, un mélange d'Opeth et de Bloodbath. Chanson représentative de l'album avec à la suite un nouveau passage en mode Meshuggah pour repartir sur un death classique. Et le passage mythique vers les 2 minutes 30, classique mais tellement génial... Dommage que le passage de la 3eme minute trente soit gâche par un chant assez mauvais, heureusement il prend vite fin pour laisser un passage instrumental vraiment génialissime! Les trente dernièresminutes ressemble étrangement a rational gaze de meshuggah, mais peut importe vraiment super titre! La chanson qui suit porte le nom de beaucoup d'autre titre de pleins d'artiste différents, le fameux Untitled, le nom qui a un nombre de sens assez élevé pouvant allez du simple fait que le groupe n'a pas trouvé de nom jusqu'au point où sentiments et pensés se rejoignent. Peut importe, ici aucune idée de ce qu'il signifie. En tout cas la chanson, que je qualifie de réincarnation du chaos total en son, fait ressortir l'inspiration du groupe venant d'Opeth et de Meshuggah avec de multiple variations vraiment sublimes qui donne un charme fou à ce titre représentant la moitié de l'album. On a ici des musiciens vraiment très doués tout comme leur chanteur malgré ses quelques défauts qui ont tendances a froisser la chanson. Peut être une des seules chansons ne se terminent pas en queue de poisson d'ailleurs!


Attention voici maintenant
In Dissonant Silence [Part I – Censura], l'accalmie même vient nous offrir un moments pour laisser ses oreilles comprendre ce qui c'est passé avant! Le chanteur parvient à ne pas massacrer la chanson a certain moments même si c'est ce qu'il fait les trois quart du temps dommage... On remarquera que le groupe a un excellent son depuis le début de l'album, peut être que la batterie ressort trop parfois mais sinon... rien a redire. Evidemment suit la chanson « jumelle » malgré leurs grandes différences : In Dissonant Silence [Part II – Decessus]. Evidemment début génialissime suivit d'un riff polyrythmique à la meshuggah survoler par un petit solo de guitare vraiment léger. Jusqu'ici le chanteur se débrouille extrêmement bien dans cette chanson, ce qui fait d'elle un grand atout pour cet album. Une fois de plus le nombre de riff bordélique est assez impressionnant. Malheureusement le chanteur ne peut pas s'empêcher de faire son chant en mode les choriste ce qui ne convient pas du tout a la chanson, heureusement, à la 2eme 30 un riff dément relance la chanson, très impressionnant. C'est la chanson la plus longue de l'album et surement la meilleure après Anaclasis. Et encore passage 100% Meshuggah avant par contre un solo par dessus respectant le rythme rappelant certains albums de Gorod (dont je vais chroniquer un ou deux albums très prochainement!). Les dernières minutes se déroule magnifiquement bien avec des passages instrumentaux exceptionnels. Voilà pour le duo des In Dissonant Silence.


Un début très leger pour
The Earth Defiled, une suite classique déjà vue dans quasi toutes les chansons de l'album. Encore et encore des riffs saccadés rappelant le groupe de deah metal progressif suédois dont j'en ai marre de répéter le nom depuis le début de l'article! Rien a dire d'exceptionnel sur cette chanson, comme d'habitude des variations très régulières des riffs et du rythme... Ce titre montre vraiment le côté classique et toutes les inspirations du groupe, on a donc l'impression de répétition sur les titres précédents, voilà le second défaut après celui (ceux) du chanteur. En tout cas la fin est assez impressionnante! A écouter. On arrive vers la fin et voilà une de mes préférées : I Despise. Celle-ci garde un côté très progressif et fait ressortir la plupart des éléments que je vénère dans ce groupe et cet album. Beaucoup de passage, malgré leur rapidité et leur violence gardent un côté mélodique, ce qui donne tout le côté charismatique de ce titre.


Avant dernière chanson de l'album, Like Shattered Stars est très classique aussi et le chant commence vraiment a devenir lourd avec cet effet de deux voix superposées (une aiguë, une grave). Mais les guitariste effectuent des riffs vraiment spéciaux dont ici certains plus groovant et joyeux, on s'intéresse donc un peu plus a cette chanson. C'est alors qu'à la 2min30, une énorme variation faisant penser a l'incarnation d'un monstre qui sort des souterrains vient s'interposer entre deux passage très death. Une fin exemplaire qu'ils auraient du mettre à la fin de chaque titre. Et voici la dernière chanson The Harvest, titre exemplaire, tout simplement énorme, parfait pour clôturer un album de brutal death technique progressif... Les riffs du début sont plutôt thrash que death d'ailleurs mais peu importe, les musiciens restent exceptionnel jusqu'à la fin notamment sur ce passage superbe à la 2eme minute pile. Et un des guitariste glisse un solo très léger une fois de plus ce qui est parfait car un solo en branlette de 2 minutes n'aurait que fait alourdir ce titre déjà très pesant. La quatrième minute est apocalyptiquement superbe aussi. Et pas besoins de préciser que la dernière minute est... indescriptible... il faut l'écouter. Quelle fin!!!


Voilà le premier album des Separatist, les influences ressortes beaucoup, mais pour un premier album, les australiens font très fort et vise très haut. S'ils songent à changer le chanteur, alors ils auront une carrière exceptionnel en tant que que groupe de BDMTP (brutal death metal technique progressif), qui notons le n'est pas un genre très simple à abordé d'où le talent de ces quatre musiciens! Sur ce à bientôt pour de nouveaux articles sur des groupes de BDMTP cette fois ci français!

Separatist - The Reprieve  [6:11] 
Separatist - Anaclasis  [5:33]
                                                              

Separatist - The Harvest  [5:59]

                                                             

Lundi 31 janvier 2011 à 17:00

Rétrospective 2010 #6
http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/BloodoftheEarth.jpgHawkwind - Blood Of The Earth (2010)
Par Brieuc
Honnêtement, qui se souvient encore de Hawkwind ? Pas beaucoup de gens malheureusement, le premier groupe de Lemmy de Motörhead reste pourtant selon moi l'un des plus grands groupes que la planète progressive n'ait jamais connu. Ou plutôt, le groupe de Dave Brock (seul membre permanent et fondateur au fil des années). Plus de 40 ans de carrière, malgré les hauts, les bas, les changements de nom - le groupe s'est fait appeler Psychedelic Warlords en 1995 mais surtout Hawklord pour une année afin enregistrer sans procès le formidable 25 Years On (1978) qui glissait un poster représentant la formation tumultueuse après 10 années actives bordéliques malgré les studios généralissimes comme l'éponyme de 1970, In Search of Space (1971) Warrior on the Edge of Time (1975) et un de mes disques préférés, un chef d'oeuvre incontournable : Hall of the Mountain Grill (1974) [Lire la chronique] je ferme cette parenthèse aussi bordélique que l'historique du Line-up du groupe – ...
 
mais Hawkwind c'est aussi une vingtaine de Studios plus ou moins bons, car le groupe a aussi su déçevoir (en 40 années de carrière c'est normal vous me direz). Et aussi cette puissance qu'il dégage en live, danseuses orientales en avant-scène et projections filmiques afin de renforcer l'aspect scénique de montrer leur talent. (Ritual Space (1973) restera le live parmis une dizaine qui reste indémodable, un double sensationnel). Et justement je m'étais dit de ne pas trop me pencher sur la carrière actuelle du groupe, me disant que le changement de formation depuis 1974 a dû le faire flancher dans un style technologique méprisable … Là je vois en cette journée splendide du 20 novembre 2010 lors des secondes annonces du Hellfest, que la bande à Dave Brock passera à mon festival de prédilection lors de la dernière journée ! Que de bonheur évidemment, même si on va pas tarder à arrêter de vous faire des salades sur le HF à chaque chronique de disque.
 
Blood of the Earth est donc pour le moment leur dernier disque, tout juste attirant par sa formidable édition vinyl aux 2 disques bleux, la pochette envoûtante et rassurante pour ne pas dire un peu kitsch et un bon gatefold. Nawel m'a permis de le possèder, posé maintenant sur la platine et tournant en boucle. Trois morceaux par face, c'est parti :
 
La 1ère face est talentueusement introduite par Seahawks. Après quelques voix radiophoniques « I Would become the Master of Universe » répété à maintes reprises, s'installe la batterie de Richard Chadwick sur la basse de Mr Dibs qui laisseront un rythme monotone pour donner libre cours dans un premier temps à des effets bizarroïdes rappelant toujours ce pourquoi le charme de la musique du groupe le qualifie de Rock Cosmique, le synthé d'un son agressif tel un orchestre de violons stridents nous claque et la guitare de Brock improvise son psychédélisme jusqu'à attendre une ligne d'accords portés par sa voix très discrète.
 
Dès l'achèvement de ce morceau inquiétant, on pénètre dans les 3 minutes planantes du Blood of the Earth, dont les voix sont assurées par Matthew Wright (un présentateur TV anglais). S'en suit Wraith qui provoque une rupture dans notre écoute, et redonne le son d'Hawkwind, ce son unique. Cette voix très écho, cette batterie ultra énervée, la guitare saturée et les solos de synthétiseur plus ou moins impressionnants guidés par les effets cosmiques. Le morceau paraît très long par ses 6 minutes écrites par le claviériste Tim Blake et Niall Hone (guitares, basses, clavier).
 
La 2e face reste celle qui a le plus tourné. A commencer par cet émouvant voyage dont les effets sont portés au summum de leur beauté grâce à son instrument rappelant vaguement le mellotron et le guitariste jouant quelques notes si bien choisies dont sort une beauté renforcées par différents synthétiseurs et modulateurs de son. J'ai nommé Green Machine (qui n'a pas plus de rapport avec le morceau de Kyuss que Wind of Change en 1974 à celui de Scorpions..), composé par Niall Hone en personne, à qui je dois tout mon respect. Le meilleur morceau de ce studio reste Inner Visions écrit par Blake, qui dégage un son très oriental avec des mélodies très familières et l'intégralité des musiciens amplifient une fascination de l'auditeur face à leurs instruments respectifs. Un passionant et envoûtant morceau...
 
On reste bien loin de la subtilité de la voix du précédent morceau montant tout en crescendo pour chanter son refrain éponyme, malgré son pompier ressortant qui rappelle aussi qu'Hawkwind et son leader compositeur du morceau Brock, a su aussi être un peu lourd, car le morceau a été enregistré pour son album solo Earthed of the Ground (1984). Sweet Obsession est tout de même riche musicalement même si un peu poussif. En revanche (et je suis peut-être le seul), les paroles ressortant de la voix habituelle, me rappelle sur un moment régulier le ton de David Gilmour et Roger Waters sur Brain Damage : I received your letter though the information's clear, I want to keep the feeling going, not let it disappear qui peut (mais vraiment presque pas) coincider avec And if the dam breaks open many years too soon and if there is no room upon the hill, and if your head explodes with dark forbodings too : I'll see you on the dark side of the moon mais vraiment vite fait.
 
Comfy Chair est rassurante, très douce avec une voix grave s'imposant posément sur une atmosphère inter-galactique soutenue par un violon omniprésent et un Orgue Hammond venant s'ajouter vers le final de cet excellent morceau. Prometheus ne l'est pas moins, car développe de son côté une ambiance indienne très exotique par la sitar l'introduisant. Un de leurs morceaux les plus efficaces en live, qui provoque la plupart du temps la venue de deux danseuses du ventre pendant que les guitares nous fait vibrer avec une voix très mélodieuse. La 3e face pourrait bien être la meilleure rien que pour ces deux morceaux sensationnels.
 
Moins original que ces merveilles, Dave Brock a choisi de remettre le classique You'd Better Believe It qu'on avait déjà entendu sur le chef-d'oeuvre Hall of the Mountain Grill très véloce pendant 3 minutes où tous les musiciens se déchaînent sur leurs instruments puis rentre dans une partie instrumentale de deux minutes et demie où les différents claviers, les machines inconnues outro-space et la guitare spatiale font une alliance d'une efficacité incroyable puis monte en crescendo jusqu'au refrain très sympathique You'd Better Believe It, It's so Easy to Say ! Et la fringante mélodie guitariste terminant le morceau.
 
Sentinel est de son côté très mélancolique voire émouvante sur le solo de guitare, lourde qui donne un sentiment d'achèvement à ce périple progressif qui se complète par deux très bons morceaux bonus présents sur certaines éditions : l'excellent instrumental Starshine et la relativement courte Sunship. L'édition limitée CD offre également un disque live, avec des interprétations de Space, Angels of Death, Levitation... ainsi que d'une formidable reprise du Dieu Syd Barrett, Long Gone.
 
Blood of the Earth fait renaître l'esprit cosmique des anglais d'Hawkwind qui avaient tenté de se pencher trop vers l'expérimentation sur leurs deux opus précèdents Take me To Your Leader (2005) / Take Me To the Future (2006). Cette fois-ci ils savent expérimenter tout en sauvegardant la fascination et l'attention de l'auditeur quant au psychédélisme des progressions effectuées par tous ces effets spatiaux-temporels portés par des instruments outro-space que personne ne saurait décerner et cette guitare sensationnelle de Dave qui sait toujours nous émerveiller. Ou comment réussir à tenir tête à son groupe, en continuant à faire vivre l'esprit d'une musique maintenant quadragénaire à la fois sauvage, riche et planante.
 
Hawkwind - Green Machine [4:05]
Hawkwind - Inner Visions [4:30]
Hawkwind - Prometheus [5:46]

 

Dimanche 30 janvier 2011 à 10:32

Rétrospective 2010 #5
http://i.imagehost.org/0439/Living_Sacrifice_The_Infinite_Order.jpgLiving Sacrifice - The Infinite Order (2010)

Par César
Living Sacrifice est un groupe chrétien né aux Etats-Unis en 1989, réputé pour varier les genres dans leur carrière et dans leurs albums. A leur début, les Living Sacrifice se sont orientés vers un metalcore pour ensuite dérivé sur groove à la Sepultura avec tous ce qui est percussions tribales etc... C'est a peu près 8 ans apres leur dernier album Conceived In Fire que L.S nous sort un The Infinite Order a tendances death et thrash qui une fois de plus laisse ressortir toutes les influences du groupe dont j'ai pris le temps de citer un peu partout dans l'article!

On retrouve le chanteur Bruce Fitzhugh avec une voix bien plus stable qu'à l'époque. Début d'album sur un titre très death metal, Overkill Exposure, notamment avec un riff d'intro typique du genre. Petite dérivation vers un thrash brutal sur le refrain. La batterie (jouée par Lance Garvin) est extrêmement efficace sur le couplet, ce qui change du blast bit et de la double pédale présents sur quasi toutes les chansons de death metal. Nous voici sur Rules Of Engagement cette fois-ci plutot thrash, ressemblant énormément à du Lamb Of God. L'inspiration du groupe sur ce morceau est surement un peu trop visible, notamment sur le refrain. Mais un très bon morceau tout de même avec le changement à la deuxième minute pour laisser place à un léger solo. Retour sur un refrain pour clôturer cette chanson.

Nous nous dirigeons ensuite vers un death/black metal sur Nietzs Che's Madness. La batterie effectue un rythme saccadé à la double pédale sur le couplet, ce qui donne un léger côté technique à ce titre, retour des percussions tribales (donc un petit retour ou premiers albums de la formation) à la fin de la première minute. Evidemment le tout suivit d'un solo que je qualifierais de branlette étant donné que le guitariste effectue une descente de manche et une remontée assez rapide. Voici ensuite Unfit To Live, intro mélodique et lente vraiment très sympathique pour introduire un riff assez simple accompagné à la double pédale. Jusqu'ici 4 titres vraiment extra-ordinaires!

Sa continue sérieusement avec They Were One avec à nouveau un mélange thrash/death vraiment génial. Des riffs vraiment semblables à ceux de Lamb Of God toujours mais violence puissance 10. Un refrain qu'ils on essayés mélodique, sans dire que se soit raté, mais vraiment à la limite de la « douche ». Vient The Training, avec une intro cette fois à la Slayer assez intéressante niveau percussions. On reste ensuite dans les influences mais une chanson assez lente avec cette fois-ci la présence de choeurs. Vers la fin, le groupe s'offre un peit plan à la Soulfly avec une petite pose mélodique et lente mais bien-sur sans reaggae brésiliens à la Max Cavalera ( Soulfly, Cavalera Conspiracy et ex-Sepultura).

Organized Lie suit, une intro de 30 secondes précède la partie thrash cette fois-ci prise chez Machine Head, décidément on pourrait penser que ce n'est plus de la composition! On pourrait penser que chaque chanson est dédiée à un de leur artiste favoris. Des passages très agréables vers la moitié du morceau évidemment suivit du solo piqué à Phil Demmel (Machine Head). Mais contrairement à Machine Head, ce morceau ne dure que 3 minute, et oui une marge de progrès pour Living Sacrifice si ils veulent rejoindre la court des grands. Intro mélodique thrashisé, voici The Reckoning, enfin une chanson qui nous laisse douteux sur le groupe choisit pour être copié sur ce titre! On retrouve peut être un peut de Threat Signal ou de Circle of Contempt (groupes de death tech) avec toujours une touche de Lamb Of God, en tout cas Living Sacrifice sais prendre les bons ingrédient pour cuisiner un album et le rendre aussi délectable que celui-ci.

On reste dans le mélodique sur l'intro et le refrain avec Loves Forgives très semblable au titre précédent. Malheureusement celui la est assez barbant, ce qui est dommage lorsqu'on se trouve à deux titres de la fin. C'est pourtant bien les chansons calmes qu'ils choisissent de finir l'album car on a ici la lente God Is My Home. Variation au milieu de la chanson où le chant cesse (enfin!). C'est sur la splendide Apotasy que conclu la formation américaine. Le morceau le plus long de l'album qui devient intéressant à la minute trente avec un titre purement thrash encore à la Machine Head. Retour au calme à la 4eme minute avec un pont assez sympathique, C'est sur ces trois accords de gratte qui avaient ouvert le titre que se termine ce titre et donc l'album. Voilà l'album tant attendu des fans (bien qu'ils ne soit pas si nombreux), qui refais a peu près le tour de toutes les structures thrash/death classique du moment. Reste à voir maintenant combien de temps espacerons cet opus du prochain!


Living Sacrifice - Rules of Engagment [
3:27]


Living Sacrifice - The Trainning [3:19]

Living Sacrifice - They Were One [3:23]



Samedi 22 janvier 2011 à 22:38

Rétrospective 2010 #4
http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/BlackAngelsPhospheneDream.jpgThe Black Angels - Phosphene Dream (2010)
Par Brieuc
Black Angels restent l'un des groupes les plus encourageant dans le psychédélisme actuel. Oh oui languissons nous sur le sort de Jim Morrison et de son groupe, 13th Floors Elevator, des Jefferson Airplane, Janis Joplin et tous les autres pour ne pas citer Velvet Underground, dont ils ont copieusement saisi le nom du morceau The Black Angel's Death Song dans l'album à banane avec Nico. Ou plutôt penchons-nous sur ce nouvel aspect du rock psyché, les Black Angels sont là pour donner une nouvelle vision du genre, fraîche, agréable à écouter et jamais trop prise de tête lorsqu'on est assez tolérant et qu'on sait planer.

Phosphene Dream renoue d'avantage avec l'accessible, parce que leur deuxième opus deux ans auparavant (Directions to see a Ghost (2008) ) l'était beaucoup bien moins quand on écoutait leur premier Passover de 2006. D'ailleurs je me souviens de cette mémorable journée de l'été 2008 où j'ai découvert le sensationnel morceau Young Men Dead figurant dans la bande-annonce du chef-d'oeuvre No Country For Old Men des frères Coen, qui m'a révélé l'excellence du groupe. C'était la minute Brieuc on s'en fout de ta vie. Sauf toi là-bas au fond, c'est sympa de ta part.

Cet esprit, cette ambiance, on la retrouve dès le début sur les Bad Vibrations - guidance in avoidance -, la guitare atmosphérique provoquant les mauvaises vibrations du titre, nous fait pénètrer directement dans l'univers angélique du groupe directement distingué par la voix sensationnelle de Alex Maas qui nous permettrait de reconnaître rien que par son timbre le groupe. Et n'oublions pas que les groupes de psychédélique les plus renommés sont ceux dont la voix est particulière et facilement reconnaissable. Vers la 3e minute et 20e seconde, le morceau subit un violent changement de rythme par un cri d'Alex puis clame Inside, Outside en fond de manière incompréhensible.

De quoi bien démarrer son voyage, terminus de la face A : River BloodTranfusion, Confusion - après une entrée un peu laborieuse laisse les effets crées par les différents claviers sur les paroles bien élaborées. De quoi reprendre son souffle après un trip passé par les destinations accédées par le Yellow Elevator #2mankind's rebirth – ouvert par la mené tambour battant par la basse de Kyle Hunt et la batterie de l'icône féminine du groupe (Stéphanie Bailey) répétitifs toujours nuancées par la voix, les quelques accords d'orgue et les notes douloureuses de la guitare de Christian Bland... encore un changement de rythme mais cette fois-ci très agréable avec une transition vers un moment très posé vers 2 min 44 qu'on retrouvait par petites touches durant le morceau... puis pour être invité à un Sunday Afternoon très rythmé qui rappelle un tantinet les Kinks (même si je ne suis pas fan) par les paroles festives. Enfin il y a cette 2e piste courte, particulière, joyeuse et étonnante : Haunting at 1300 Mc Kinleyan uncomprehensible occurrence -.

5 morceaux passés, 5 à venir. On re-plane immédiatement dès les premiers sillons de la face B sur Entrance SongReveals a new perspective – qui laisse la guitare introduire cette chanson que j'adore en majeure partie grâce à sa structure. Le titre éponyme – describes kaleidoscopic visions - quant à lui est défoncé plus que jamais. Telephonedeals with numbers – est sous acide sur les paroles, mais le ton est bien sympathique. True Believers - explains the new direction - de son côté est transporté par quelques aspects orientaux (avec un harmonium par exemple je crois) et ce brillant moment de Trans qui démarre vers la 3e minute avec Sitar, harpe électrique... et enfin il y a ce final The Snipera warning to prepare pt 2 – qui se doit de terminer par un garage blues rock excellent un trip fascinant parfois lancinant mais la plupart du temps passionnant et agréable à écouter maintes et maintes fois...

Aussi je ne pourrais pas parler de cet album qui s'avère être ma plus grosse claque musicale 2010, sans faire l'éloge de cette magnifique édition galette noire (par rapport à une édition CD gaufrée) procurée par ceux à qui je dois déjà de m'avoir mis au monde au gatefold sublime très coloré et riche en caractères, avec les dessins de Wes Wilson dans un gros livret recueillant les paroles, et qui produisent des effets d'optiques étonnantes ! Cette pochette et cet artwork sublime que l'on doit toujours à Christian Bland (guitariste) qui ne font que renforcer l'aspect psyché du truc, qui met à jour ce genre extraordinaire et qui mérite d'être encore d'actualité. En plus de ça, Adam Detri se charge de réaliser des petits films projetés sur scène lors de leurs concerts. Les Black Angels restent pour moi l'un des meilleurs groupes du moment parce qu'ils sont forts sur le plan musical (c'est impressionnant de voir qu'un membre du groupe peut toucher à une basse, une guitare, un harmonium, des orgues Vox, Air et Mark VII ou à une harpe électrique automatique avec autant de finesse et de simplicité. et D'ailleurs je vais voir les Texans le 12 Février à l'Olympic, histoire de compléter mon voyage psyché que je vous invite fortement à vivre.

The Black Angels - Bad Vibrations [4:27]

The Black Angels - Entrance Song [3:39]

The Black Angels - True Believers [4:33]


(le clip est juste amusant, mais on voit tous les membres du groupe à un comptoir donc...)

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