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Emerson, Lake & Palmer - Tarkus (1971)
 
Par Brieuc
Mes Chers Amis, comme promis le blog continue et continuera jusqu'au plus loin possible (du moins, mon compère et moi l'ésperons). J'aimerais commencer cette année 2010 avec un groupe que je ne connaissais pas très bien mais il était obligé que je vous en parle.
Il s'agit d'un trio, non pas Crosby, Stills & Nash mais le fameux Emerson, Lake & Palmer.

Nous sommes en 1969 à San Francisco dans le Filmore West. En ce jour, The Nice et King Crimson se partagent l'affiche. Greg Lake, le premier bassiste-chanteur de King Crimson rencontre Keith Emerson, qui lui est le clavieriste de The Nice. Emsemble, ils imaginent déjà une collaboration future, un duo. Celle-ci prend forme l'année suivante, en effet les deux musiciens se réunnisent et cherchent un batteur : Ginger Baker (Cream) ou encore Mitch Mitchell (The Jimi Hendrix Experience) ont auditionné, mais la légende est restée gravée au sein des baguettes du jeune batteur des Crazy World of Arthur Brown puis d'Atomic Rooster : Carl Palmer. Le trio est formé et sortent un premier album en 1970 sobrement appelé de manière éponyme au nom de leur groupe. Jimi Hendrix s'est interessé à ceux que faisaient le trio britannique au point même qu'il envisagea d'être leur guitariste (imaginez ça). Les journalistes fantasmaient donc sur un éventuel quatuor appelé HELP (Hendrix, Emerson, Lake & Palmer), ça aurait dépoté mais en fait non ça s'est pas fait.

En 1971, ils sortent la perle de leur carrière Tarkus album à la pochette très kitsch et à la musique très kitsch aussi. Si vous possedez un jour le vynil, n'ouvrez surtout pas le Gatefold, un des plus affreux qu'on puissent voir. L'album relate l'histoire d'un rapace hérisson tank appelé le Tarkus, né d'une éruption dans un volcan. Il terrasse tous les affreux mi-monstres-mi-dinos-mi-animaux-mi-humains-mi-robots
Malgré cette pochette de mauvais goût et cette histoire carrêment affligeante, le contenu de l'album s'avère délicieux.
A commencer par la 1ere face, qui contient un seul morceau TARKUS découpé en plusieurs morceaux non très visibles par leur transition impeccable ne donnant aucun signe de changement. Ce qui est bizarre dans ce morceau, c'est qu'on passe d'une partie à l'autre de deux styles différents... je m'explique : On commence par exemple avec un morceau apocalyptique assez pompier puis on passe à une merveille, apocalyptique, merveille ect... Ce qui donne un morceau d'une vingtaine de minutes quelque peu illégale qui contient trois merveilles dûs à la voix de Greg Lake et 4 apocalypses dûs à la puissance du clavier d'Emerson.

Eruption
démarre le morceau bien dans le style de E.L.P avec claviers à mi chemin entre insupportable et excellents de Emerson. Il symbolise la naissance du Tarkus, né d'une eruption de volcan, qui provoque l'éclosion de son Oeuf. Stone Of Years est sensationnelle, elle enchaîne Eruption avec brio, et on se concentre plus sur la basse/batterie, car Emerson ne nous fait pas part de ses galipettes sur ses claviers mais se contente de quelques gammes. Mais surtout Greg Lake avec sa voix me faisant écho à In the Court of the Crimson King, ceci donnant une beauté sensationelle au morceau. Rhhhhaaaa quel gâchis, on passe de Stone of Years à l'Iconoclast qui lui est pas très long mais très pompant. Mais non surprise! Mass revient (2eme morceau merveilleux) avec ses airs à la Hendrix mélangé à du KC, qui enchaîne sur des sortes de Whahaa que nous joue avec puissance Emerson, suivant la voix de Lake. Manticore est le morceau suivant avec lequel j'ai beaucoup de mal car il reprend l'aspect acopalyptique qui disparaît en fondu à l'apparition du fabuleux Battlefield 3 minutes de pur bohneur mélangeant cette fois ci toujours du KC mais avec du Pink Floyd (grâce à la guitare de Greg Lake faisant penser aux intenses solos de David Gilmour). Elle fait penser à des rémiscences aux pompes funêbres. On termine mal malheureusement avec Aquatarkus qui reprend le thème du début, un style qu'il faut apprécier, mais que moi-même j'ai du mal à apprécier. Tarkus est donc un morceau inégal, passant en fonction des parties (1 fois sur deux) du merveilleux à l'apocalyptique. 

La deuxième face n'a plus rien à voir avec la 1ere. On peut compter le honky-tonk Jeremy Bender et surtout les superbes The Only Way, Infinity Space mais surtout A Time and a Place morceau où semble condensée toute l'énergie du trio afin qu'il puisse trouver son équilibre. Surprise qu'est, le dernier morceau de l'album est Are You Ready Eddy? clin d'oeil à l'ingénieur du son des E.L.P le fameux Eddie Offord. Le piano fou d'Emerson cherche au fin fond d'un tiroir des ambiances rock'n'roll bourrain à la Chuck Berry. Ce qui donne un morceau non du tout progressif mais qui prouve comme le dit si bien Mr Prog "Qu'ils savaient déconner en studio".

La musique de E.L.P se caractèrise surtout par les solos infernaux de Keith Emerson, et sa continuité de rouler sur le claver synthétiseur mélant du YES à du Alan's Parsons Project par l'utilisation de différents claviers, comme le Moog, l'orgue Hammond ou encore l'orgue d'église. La basse, la guitare acoustisque et électrique et la fabuleuse voix de Greg Lake, qui est pour moi le meilleur chanteur-bassiste que King Crimson, mieux que Boz, John Wetton et Gordon Askell réunis. Il a prouvé son talent surtout dans le premier opus de KC dont je vous ai tant parlé. Et enfin le virtuose Carl Palmer, qui joue très bien mais son jeu est quelque peu caché par les claviers de son collègue.

N°1 en Angleterre et n°9 aux States, "Tarkus" confirme le statut commercial des Emerson, Lake & Palmer sur la planète Progressive/Pop en ce début des années 1970.

D'autres albums des E.L.P sont plutôt renommés tels que Brain Salad Surgery, Pictures at an Exhibition ou encore le fameux Trilogy à la pochette ultra culte. Mais cet album est très satisfaisant, interessant à écouter, à analyser... reste la pochette avec son gatefold affreux mais ça c'est un détail parmis tant d'autres. Ce n'est mes amis, que le début du spectacle des Progueux Keith Emerson, Greg Lake et Carl Palmer... Progressif oui mais plus kitsch tu meurs.



Playlist "Tarkus"

Emerson, Lake & Palmer - Stone of Years (Tarkus) [3:45]

Emerson, Lake & Palmer - Mass (Tarkus) [3:12]

Emerson, Lake & Palmer - Battlefield (Tarkus) [3:52]

Emerson, Lake & Palmer - Jeremy Bender [1:50]