10000Visions

10, 000 Chroniques de Disques, Lives & autres.

Vendredi 20 avril 2012 à 1:35

http://10000visions.cowblog.fr/images/Roadburn2012ArtworkbyMichelAwayLangevin2.jpg http://10000visions.cowblog.fr/images/Afterburner2012.jpg

Par Brieuc
Même si elle est unique, cette journée au Roadburn à l'occasion de l'Afterburner reste pour moi un pur moment de légende. Pour rappel, ce festival se tient dans le complexe du 013 à Tilburg en Hollande et tend à faire les choses différemment. Quatre jours pour voir en live des dizaines d'artistes Doom/Stoner/Sludge/Drone/Psyché/Black/Thrash et avant gardistes en général. L'occasion d'admirer dans un format salle les groupes les plus rares et de voir des performances légendaires que sont des disques joués dans leur intégralité ou des sets ne finissant plus. Légèrement moins riche que l'édition 2011 (parrainée par Sunn O))), c'est dire), c'est Voivod qui incarnait l'artiste associé, donnant une programmation encore plus éclectique que d'habitude avec leur journée Au delà du Réel. Cependant les classiques n'en étaient pas moins négligés, avec les shows de Sleep, Om, Church of Misery, Dopethrone... tout au long, et j'en passe. Et ce line-up du dimanche était juste parfait.
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Enfin bref, ici ça sent le bière, l'herbe et le burger, un côté festival Metöl dominant mais une ambiance qui l'est moins. Ça déconne moins et c'est un peu plus sérieux et relax que le Hellfest (en gros). Mais en tout cas la population est cool (et écoute de la bonne musique, ça va de soit) et on sait pourquoi le festival fait un sold-out en 7 min pour 2500 places au prix assez coûteux. Le Roadburn est un événement de luxe mais qu'on peut pas regretter, on en voit des rarement des aussi faciles d'accès et agréables. On a donc deux salles (La Het Patronaat, l'église constituant une autre salle, est fermée), et on navigue entre les deux tranquillement pour être sûr d'avoir une excellente place alors que le concert vient de commencer, même si la Green Room est plus étroite.

http://10000visions.cowblog.fr/images/MFDJC.jpgOn commence en beauté (Attention cet article contient de nombreux éléments épidictiques, à vous de savoir quelle valeur est prônée !) avec The Mount Fuji Doomjazz Corporation. L'alter-ego très réent (ou la suite, j'en sais rien) de The Kilimandjaro Darkjazz Ensemble, qui était présent l'année précédente. Outre les noms à rallonge, la formation Hollandaise va vers le Drone Doom et le Jazz pour livrer un truc au final très dérangeant mais ô combien planant. Une oeuvre ambient/noise d'une heure sans interruption du nom d'Antrhopomorphic enregistrée en 2011(référence à Lewis Caroll ?) sera développée devant les festivaliers. S'ils ne se font pas chier, ils peuvent être sensible à la bruitiste fusion entre le bourdonnement et la finesse respectifs aux genres qu'ils allient. L'oppressante ambiance appuyée par le sequencer de Jason Kohnen qui donne le Beat, tandis que le son pachydermique sort du trombone d'Hilary Jeffrey, étiré vers l'aigü par le strident frottement des cordes du violoncelle de Nina Hitz. La stéréo fait son effet sur certains moments pour nous déstabiliser complètement.
 
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Encore plus convaincant que la musique à mon goût, on a le droit à un concept vidéo d'exception animé en noir et blanc. Tout simplement indescriptible, complètement barré et absurde. Un mélange entre les animations de Bob Orilee (le culte Doo Doo Caca) et les fondateurs du cinéma surréaliste des années 1920 comme Fernand Léger (Ballet Mécanique) ou Marcel Duchamp (Anemic Cinema). Ces derniers pouvant être vraiment des références pour ces gens-là, puisque le guitariste Eelco Bosman et le bassiste Jason Kohnen ont démarré par faire des bandes originales pour des vieux films muets. Après quelques recherches, ce travail semblerait se rapprocher de l'oeuvre de Jan Svanjmaker On peut y déceler les inventions d'un petit bonhomme génie vêtu façon XIXe et qui expérimente des choses foutraques avec des visages connus, des femmes et machines en tout genre. Ce concept original qui se développe pendant l'intégralité du concert, fait un parallèle avec le groupe, c'est à dire tendre à la fois vers le pur délire de défoncé et l'intelligence expérimentale, subtile et avant-gardiste. Totalement emporté...

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http://10000visions.cowblog.fr/images/ElectricOrange4-copie-1.jpgOn passe à la détente devant Electric Orange, ce combo allemand est en train de jouer un set hallucinant d'une heure et demie pur psychédélique/Krautrock bordélique comme on l'aime qui fait honneur à Can ou Amon Düll II, afin de fêter leur 20e anniversaire sur les planches. Formation trop peu connue, comme ses collèges Vibravoid ou Electric Moon, elle écume pourtant les soirées Psyché de Belgique et d'Allemagne avec un bagage discographique très conséquent, comportant de longues compos, jams et impros aériens qui partent dans le cosmos lointain sans jamais redescendre. Elles sont souvent terminées par une touche de chant un peu foiré à cause de problème de son durant le concert. Celui-ci ne se dispense pas pour autant d'expérimentation totalement réussies, de curiosités scéniques (une mini-télé surveillance avec des guirlandes, une poupée, un mannequin avec un collant sur le crâne etc..) et d'un concept vidéo un peu déconcertant puisqu'on passe d'hippocampes à des images d'archives de vieux évènements hippies. Les musiciens sont à fond, en particulier le chanteur/guitariste Dirck Bittner (et tapoteur de congas à mi-temps) ainsi que Georg Munheim qui tape comme un dingue sur sa batterie comme tout bon psych drummer. Sans omettre le matériel vintage de Dirk Jan Müller (Hammond, Mellotron, Minimoog et consorts). Tout ces éléments parviennent à donner une classe très vintage au son et au visuel de leur show, bien que marginal, en tout cas il conquit totalement le public, qui n'a pas hésité à sortir en lousedé leurs pipes durant le show. On se croirait perdus à la fin des 60's, trop bon !

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On saute un peu d'époque et on lorgne plus vers un bon vieux Sabbath jusqu'aux fondateurs du Doom/Heavy traditionnel des 80's. Formé dans les mêmes années qu'un Saint Vitus ou Cathedral, Internal Void n'a pourtant pas connu la même notoriété que ses influences. Pourtant c'est propre en live (avec un chanteur à part entière, J.D Williams, qui n'était pas sur scène à 50% du set pour aller boire derrière les amplis). En fait, Internal Void a toutes les qualités requises pour faire un bon groupe de Doom, la seule chose qui manquait était peut-être une ambiance développée par leur musique une heure durant, pas assez sombre pour être convaincante sur certains moments. Au final la balance de la crédibilité a penché vers les passages Heavy/Hard plus entraînants que les grandes phrases déclamées par un chanteur au tambourin entre le sérieux et l'instable. C'est ce qui, en tout cas, a mis d'accord un public qui ne comportait pas de « gros » fans (que  les Doomeux n'y voient pas de la provocation) pour un groupe un peu oublié, qui avait sorti en 1992 Standing on the Sun vraiment savoureux enregistré par la formation originale qui est en train de jouer devant nous.
 
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On comprend peut-être mieux la dure tâche d'Internal Void pour chauffer la Mainstage lorsqu'on voit arriver les quatre jeunots de Bongripper qui s'apprêtent à livrer leur deuxième set du festival. Après un concert au Het Patronaat, ce n'est ni plus ni moins que l'intégralité du géniaaaaallissime Satan Worshipping Doom de 2010 qui sera joué devant nous par les types de Chicago. Sa pochette dépliée en deux dorant la magnifique scène. Une prouesse jouissive, une œuvre instrumentale qui mêle habilement Stoner/Doom/Sludge dans un délire Noise/Drone qui donne un magnifique massacre passionné et ininterrompu d'une heure entière séparé en quatre parties. Hail démarre la performance dans son introduction infernale où les guitaristes nous balancent leur instruments vers le mur d'amplis. Car non content d'avoir une œuvre de 53 minute, le groupe ne va pas hésiter à pourfendre le carnage en étirant les transitions expérimentales pour en arriver à une heure de set.

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La meilleure partie de cette prestation envoûtante sera de loin le fameux Satan qui reste LE morceau qui m'a conquis sur ce dense recueil bruitiste, partant du Black dans les trois premières minutes vers le Stoner cradingue et consonances mais malheureusement touché par le pazuzu sur la 4e minute puisqu'un mini-problème de pédale d'un des guitaristes va perturber une superbe transition. Possédés par leur déluge de décibels, le groupe enchaîne riffs répétés sur riffs incroyables saupoudrés des pires larsens de votre existence sans oublier de nous laisser prendre notre pied sur des moments qu'on avait déjà maintes fois apprécié en studio. C'est là époustouflant d'entendre en live un tel bordel joué à la note près et comme m'a avoué un sympathique suédois posté à côté de bibi au premier rang, il faut vraiment apprécier ce groupe pour pouvoir rester tout le concert. Et c'est clair que si on ne rentre pas dans le truc, ça peut être le pire des supplices pour un spectateur. J'en reste pas moins subjugué, une véritable claque qui s'achèvera sur un Doom de toute beauté, après un Worship dont le solo final foutait des frissons parmis cette nappe de bruit. Il va falloir attendre que les lumières se rallument pour que les amplis soient coupés de leurs interminables boucles noise incessantes, et quelques années pour se remettre d'une performance intense aussi géniale qu'apocalyptique

Setlist :
Hail
Doom
Worship
Satan

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« We're gonna perform the record Catharsis, it's the first time since about... three years » tout est dit par Mike Scheidt après avoir introduit par le début d'Aeons, la prestation que j'attends le plus quand bien même je ne pensais pas y assister. Avant-hier c'était The Unreal Never Lived mais Catharsis est pour moi le meilleur disque de YOB. En déplaise certains, c'est un des skeuds que j'ai le plus écouté dernièrement et l'afterburner sera une rareté (voire même une occasion unique) d'écouter en live cette oeuvre. Inutile de présenter les morceaux, j'ai chroniqué le disque ici. Le trio d'Eugene n'ennuie absolument personne alors que cette première piste est vraiment répétitive, elle prend toute sa puissance lorsque Mike bascule vers la distorsion qui transperce le public et nous permet de voir que les deux membres qui accompagnent le leader permanent de YOB sont vraiment excellents. Je parle de Travis Foster et Aaron Reiseberg à la fois concentrés, enthousiastes et subtils. Mike est un homme d'exception, à la fois méditant sa musique, énergique et buvant son pinard en remerciant le public entre chaque morceau de manière très sincère.

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La pièce phare de 23 minutes va faire voyager l'intégralité du public, tout le monde sans exception semble saisi par leur musique en devenant ainsi eux-mêmes les spectateurs de la catastrophe scénique que Aristote avait inventé. Catharsis laissera des séquelles notamment vers la fin qui part dans tous les sens. Entre temps on a eu le droit à l'interlude Ether, mon morceau de prédilection du combo, jamais joué en live. Première performance époustouflante de ce morceau, donc, qui fait un grand effet sur le public qui a voté Sleep et YOB comme les meilleurs concerts du week end. Il reste naturellement du temps de jeu, le groupe sort donc la superbe rentre-dedans Upon the Sight of the Other Shore extrait de leur dernier album en date Atma (2011)malheureusement pas aussi profonde que le précédent morceau. J'aurais largement préféré entendre Adrift in the Ocean, du même album, qui a clôturé leur premier set, deux jours avant. Mais de quoi se plaint-on, cette prestation, unique, a propulsé le trio comme un de mes groupes favoris. Parce que plus qu'un show, je trouve qu'il y a une sincère communication spirituelle entre le public et le groupe, de quoi méditer ce son cosmique. Il me tarde de reprendre ma claque sous un autre set à Clisson !
Setlist
1. Aeons
2. Ether
3. Catharsis
4. Upon the Sight of the Other

Voir des Vidéos du Set
 

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Que sait-on vraiment de Dragged Into Sunlight ? Un sludge blackeux des plus violents que je connaisse, les Anal Nathrakh du Sludge formés à Liverpool en 2006. En fait je saurais pas poser d'étiquette sur musique de ces cinq hooligans cagoulés, à part si un style se nommait Violence Metal, je sais pas. Artwork malsain (signé par le controversé Mike Diana) et amour de l'humain (Hatred For Mankind, premier album sorti en 2011) sont leurs qualités. La Green Room est bondée, si bien que je pourrais pas rester voir leur prestation plus de 10 minutes, le temps d'un de leurs morceaux hurlé, suffocants et emprunts d'une folie indescriptible. Ça me laissera quand même le temps de voir … j'ai dis voir? Ah bah non désolé, le groupe joue de dos dans une salle noire, avec des légers effets stroboscopiques toutes les trente secondes. On pourrait dire que c'est débile, mais honnêtement, visuellement parlant ça en jette. Le show en devient encore plus malsain et fatiguant. Niveau musical, son effet rouleau-compresseur et ses aïgus qui dérange et perce les tympans, marche encore mieux en live. Un espèce de vomissement d'épais décibels métalliques prônant la haine et les choses extrêmes, bref des valeurs ancrées dans le programme de Christine Boutin (voilà voilà)

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Ron Royce (Chant, Basse), Tommy T. Baron (Gratte) et Marky Edelmann arrivent sur une mainstage bien chauffée avec pour fond un dialogue cinématographique enfumé avant de lancer juste le début de Golden Cashmere Sleeper. Accompagnés par un intermittent très concentré qui en plus de faire les chœurs, va saupoudrer de samples sur leur musique afin de lui donner encore plus de charme. On ne présente les seigneurs Suisses du Thrash 80's Coroner qui ont parfaitement leur place sur la programmation tant la classe incarnée de leur trio a réussi à traverser les années malgré 15 ans d'absence. Un certain choix cornélien m'avait amené à manquer leur prestation remarquable au hellfest dernier au profit d'un autre légendaire combo nommé Bad Brains. Le set d'une heure et demie que je m'apprête à reçevoir aurait peut-être changé la donne à l'époque vu l'intensité de leurs prestations comparé à un H.R endormi par le joint et le jah. Enfin bon, une douzaine de titres balancés sans relâche, et sans perdre le rythme et l'attention du public. A la fois technique, classieux et plein de jazz, prog et groove quasi-dansant lorsque la basse/guitare insiste bien sur l'espace entre les notes pendant que la batterie continue (rappelant presque le meilleur de Carcass ou un bon Primus pour faire large). Des titres comme Serpent Moves ou Semtex Revolution, de leur bon Mental Vortex (1991) m'ont tué. Et puis cette guitare qui prend aux tripes lorsqu'elle s'y met sérieusement... Coroner fait justice aux trois instruments, jusqu'à les faire galérer au plus haut point (Ron semblait un peu dans le mal sur certains moments et l'assumait complètement).

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Le set s'enfile tous les albums de leur courte carrière sans exception. En partant de la fin par un petit Internal Conflitcs tiré de leur dernier disque Grin (1993) en terminant par le culte Reborn Through Hate au rappel, extrait de leur premier, R.I.P de 1987.Autant profiter de leur superbe discographie puisque cette reformation sera uniquement sur les planches et non en studio ! La vidéo change d'image à chaque morceau pour mieux illustrer le concept sobre (mais pas morbidomaniaque !) des gars vêtus de t-shirt noirs uniformes, que l'artwork a toujours réussi à exprimer. Elle arrivera même à donner une certaine forme planante grâce à des effets hypnotiques à un petit break expérimental que la formation s'est faite vers la fin. Impossible de reculer devant ce bon vieux son old-school et unique (qui n'est pourtant pas la qualité principale du thrash en général !) qui résonne encore mieux en live, on prend assurément son pied.

intro - Golden Cashmere Sleeper http://10000visions.cowblog.fr/images/Coroner.jpg
1. Internal Conflitcs
2. Serpent Moves
3. Masked Jackal
4. Still Thinking
5. Metamorphosis
6. Die by My Hand
7. The Lethargic Age
8. Semtex Revolution
9. Gliding Above
10. Divine Step
11. Grin
Encore:
12. The Invicible
13. Reborn Through Hate

Voir les Vidéos du Set


 
 
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Unique (?) choix douloureux mais luxueux qui se présentera à moi pour cette journée, à savoir les ragga-droneux illuminés de Bong, et le duo guitare/batterie Black Cobra qui va me botter le cul dans une vingtaine de minutes. Hé oui, je n'aurais que 20 petites minutes pour apprécier le sombre et dépressif psychédélisme des longues expérimentations de Bong. Non seulement d'être celui qui s'est attribué le nom propre du didjeridoo sans pré/suffixes, alors qu'il est émergent parmis tous les groupes qui se sont formés ces derniers temps dans le milieu des ondes psychés (Bongripper, Bongmoth, Belzebong, Space Bong, King Bong ou les cultes Bongzilla... et j'en passe), c'est aussi cinq jeunes chevelus perchés qui ont sorti quelques superbes galettes sur si peu d'années. (Merci Sonerobixxx !) Notamment leur s/t (2009) ou leurs premiers essais sur Bethmoora (2008) qui compte une étonnante reprise de Set the controls for the heart of the sun des Pink Floyd. La quinzaine de minutes est le strict minimum pour installer une ambiance désespérée à base de deux guitares et basse vibrantes et une sitar électrique accompagnées d'une batterie des plus lentes et un chant d'un lama agonisant. Serrés comme des sardines sur la scène de cette Green Room (qui est bien verte en effet), le groupe va gratter 10 minutes de plus sur son set : à peine ils ont règlent leurs amplis, ils commencent déjà à jammer hypnotiquement. Il faut dire que le volume audio était tentaculaire et presque intenable. Moment en tout cas très plaisant malgré son nihilisme triste à en mourir (si ils ne sont pas boudhistes du moins), en espérant les revoir plus longtemps... mais le Roadburn reste l'un des seuls événements adéquats ou plutôt cette mine d'or pour ce genre de groupes secrets.
 
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Encore un grand plaisir avant de laisser ses acouphènes en paix. Black Cobra, est au Sludgecore ce que les Black Keys sont au Blues et Pneu au Math-Rock. C'est le jeune duo incontournable qui défonce tout, formé par Jason Landrian à la guitare et Rafael Martinez à la batterie. Un tel challenge est impressionnant voire épuisant, les deux gars se comprennent complètement et torturent leurs compositions en live en défendant leur nouvel album Invernal (2011) qui dore le fond de la scène. Justement, c'est ce disque presque joué dans son intégralité, ainsi que Chronomega (2009) et une mini-présence d'un Feather and Stone (2007) avec Five Daggers qui vont dominer ce set enflammé. Malheureusement pas de trace de leur premier génial Bestial (2006), mais ce n'est pas ça qui va changer la brutalité de leur prestation. Rafael ne semble pas connaître ni le frisé, le moulin ou quoique ce soit, son truc c'est taper. Les notes sont uniformes, la grosse caisse continue, bref il a un jeu très particulier qui relève du pur bucheron qui martèle le crâne de l'auditeur. De son côté, Jason monte le son de sa gratte pour tout niquer. Le seul bémol comparé à ce que peuvent faire ces maîtres en studio, c'est peut-être le chant qui devient moins fort naturellement en live, jusqu'à être basique. Mais la puissance de leur musique couvre ce problème. Des riffs bestiaux qui tronçonnent le cerveau, un semblant de rythme « normal » qui apparaît en de très rares occasions pour ressembler à un Eyehategod bien lêché, et on note un interlude plus posé nommé Abyss, vraiment excellent. Mike Scheidt et sa copine (Stevie Floyd de Dark Castle!) sont sont à côté et apprécient bien mais Black Cobra achève de la manière la plus barbare des festivaliers burinés, ne tenant plus debout parce qu'ils ont entendu trop de bonne musique quatre jours durant. Et c'est bien ça le meilleur, encore un putain de concert qui termine cette journée parfaite.
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Setlist (Correcte ?)
1. Avalanche
2. Somnae Tenebrae
3. Chronosphere
4. Five Daggers
5. Corrosion Fields
6. The Crimson Blade
7. Beyond
8. Erebus Dawn
9. Abyss
10. Negative Reversal
11. Obliteration



Sinon l'année prochaine y a ça :
 
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Le Leader d'Electric Wizard qui propose une journée d'orgie de Stoner/Doom à base de de lumières qui grillent le cerveau, de projections vidéos et de séries B diffusées dans un cinéma ? Bon bah va falloir économiser...

Vendredi 19 août 2011 à 17:01

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Pink Fairies - Never Neverland (1971)
Par Brieuc
Voilà un groupe et son premier disque qui méritent beaucoup plus de réputation postériori ! Pink Fairies découle de The Deviants, un groupe très important du Psyché anglais. En froid avec le leader de ce dernier, Mick Farren (suite à une bordélique tournée Nord-Américaine), trois membres prennent du recul, l'incroyable Paul Rudolph (Guitare et chant), Duncan Sanderson (basse) et le batteur Russel Rudolph. Ils ajoutent Twink (Paul ayant bossé pour lui sur son Think Pink de 1970) pour une deuxième batterie et au chant, un type qui a officié dans la courte existence du power-trio Stars formé avec Syd Barrett et Jack Monck ainsi que dans les légendaires The Pretty Things donc pas un rigolo.
 
Formation atypique nommé Pink Fairies (tirée d'une histoire de Jamie Mandelkau) qui digérera dans un climat underground fin 60's cultivant l'anarchie, un single 45' promu par Polydor The Snake/Do It. Et c'est justement d'entrée de jeu, qu'on a le droit à un Do It bien servi qui ouvre leur premier véritable opus en 1971, introduit pendant une minute par une exquise guitare classique qui sera vite discréditée par les riffs tueurs et le solo d'une prouesse Hard-Rock avec un discours plutôt simpliste mais convaincant grâce au chant gueulard. On est plus dans du Rock comme on le connaît à cette époque, est-on vraiment en 71 ? Never Neverland est purement hors des sentiers battus jusqu'ici, et a presque creusé les premiers kilomètres de nouveaux chemins. Parce que dans ce disque varié on y trouve des morceaux à la croisée du latino de Santana et un côté envoûtant à la The Doors (War Girl), entre un Rockabilly bourru et un punk soft avec un solo de batterie dantesque (Teenage Rebel) et que dire de ce court interlude instrumental aux allures apocalyptiques et accords de guitare bourdonnants, maléfique psychédélique Thor. Sans oublier la magnifique, posée et planante Heavenly Man aux envolées floydiennes (alors que ceux-là viennent n'ont pas encore sorti Meddle) et aux accents space-rock.
 
Fascinant aussi, comme l'éponyme féerique qui a dû donner la couleur de la pochette (à noter, méditer ce que fume le deuxième personnage en partant de la gauche. Honnêtement qui est étonné?). Très enjouée, la double batterie faisant son effet, quelques effets cosmiques pour combler le tout dans un condensé un peu folk rock progressif à la Wishbone Ash. Et que dire de ce solo final guitariste où le psychédélique est à son sommet ? Mais comme je le disais au début de la face A, Pink Fairies ce n'est pas qu'une croisée de styles, c'est des pures parties guitares tapageurs et accrocheurs, Say You Love Me en est un parfait exemple, pleine d'énergie et ne se relâchant pas une seule seconde. Ou alors la deuxième partie de la bien nommée Track One, Side Two dont la première était une jolie ballade avec un peu de piano et des choeurs posés. Enfin il y a cette prouesse de 10 minutes à savoir Uncle Harry's Last Freakout qui nous rappelle fortement que l'atout principal de ce genre de groupe, est de pouvoir jammer pendant une éternité. (un son de clavier wtf à 6:10 en revanche..) A écouter ça on dirait presque un morceau précurseur du grunge ou du stoner psyché.
 
Belle conclusion creusant dans le trip psyché aussi, The Dream is Just Beginning viendra terminer cet immense disque. Maintenant imaginons tous ces géniaux morceaux dans les sillons d'un disque rose sous une pochette en relief, premier pressage introuvable et heureusement que d'autres éditions ont été pressées la même année. Certes la qualité des studios suivants (What a Bunch of Sweeties en 1972, Kings of Oblivion en 1973 etc..) ne sera pas même que leur première oeuvre, et cela dû probablement à un lineup changeant peu à peu, à commencer par le départ de Twink qui a écrit une grande partie du contenu à lui tout seul mais je serais prêt à parier que ce disque underground a été la source d'inspirations de nombreux artistes et le qualifier de novateur ne serait qu'un doux euphémisme.

Pink Fairies - Do It [4:15]

Pink Fairies - Heavenly Man [3:41]

Pink Fairies - War Girl [4:34]

Pink Fairies - Uncle Harry's Last Freak-Out [10:51]

Samedi 16 juillet 2011 à 15:38

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/SpiralShadow.jpgKylesa - Spiral Shadow (2010)
Par Brieuc
Nous ne sommes plus dans cette optique totalement crust dans laquelle Kylesa avait plongé son public en 2001 sur son self titled mais dans un style beaucoup plus varié que l'on doit entre autres à la formation atypique à deux batteries (Carl McGinley, Tyler Newberry) à laquelle on nous a habitué depuis Time Will Fuse It's Worth (2006). Le combo géorgien nous sort donc un 5e opus qui poursuit dans l'humanisme de Static Tensions (2009) toujours un peu plus nuancé par la psychédélisme comme le signale les pochettes magnifiques qui se sont suivies en particulier ces barbelés en spirale. Tired Climb nous plonge déjà dans celle-ci avec une sublime (et je pèse mes mots) introduction commencée au clavier planant de Corey Barhorst qui laisse sa basse le temps d'un magnifique tapping par la guitariste Laura Pleasants soutenu par la double batterie insistant sur les toms. Philip Cole donne quelques accords échappés de sa guitare avec des effets comsiques sortis de nulle part ailleurs, on se croirait dans du Hawkwind. Le morceau prend tout de suite un autre tempo, les toms accélèrent frénétiquement à 0:40 pour donner à 0:52 le meilleur sludge qu'ils puissent nous offrir.un sludge parfait comme ils savent faire. D'abord la voix gueularde du guitariste puis celle la douce de la guitariste qui nous souffle des beaux mots associés. La 3e minute sera un stoner déchaîné qui reprend des éléments de ses paroles avant de nous laisser à la merci de quelques accords clean pour les 20 dernières secondes. Cette première piste est pour moi franchement parfaite, Cheating Synergy reprendra à peu près le même schéma mais suivi d'un crust beaucoup plus violent jusqu'à ce que s'échappent des notes de guitare solo strastophériques entre deux couplets à partir de la 2e minute et nous emmènera dans cette ambiance psychédélique qui se bat toujours avec le violent crust/sludge qui aura le dernier mot alors que la basse de Corey déchire tout.

Kylesa élargit son horizon, parfois postcore avec des éléments pop ou shoegaze (l'étonnante Don't Look Back que Laura chante avec enthousiasme) qui donne des morceaux très aboutis comme l'excellent Drop Out presque progressif dont les arpèges graves rappellent un Black et Laura se met à crier comme son collègue. Arrivés à la moitié du disque, à partir de la belle Distance Closing In on aura le droit à beaucoup de morceaux plutôt softs par rapport à ce que la formation nous donnait avant et ça on le doit à une sorte de style qui donnaient en partie leur puissance, avec lequel ils rompent progressivement au profit d'une seconde moitié dont les mélodies seront beaucoup plus mises en avant. To Forget donne le signal planant, le chant repose sur des épaules féminines et les guitares trouvent une opposition parfaite avec des sons totalement différents. Elles jouent à l'unisson sur Forsaken qui poursuit la lignée psychédélique/stoner et prend un air apocalyptique à partir de 2:00 où les chanteurs crieront de toutes leurs forces avant de reprendre un couplet comme si de rien n'était et terminer le morceau de manière sublime.

Tuez moi, l'éponyme est juste mageunifique séparés en deux parties respectivement post-rock/psyché puis plus stoner : les guitares des plus mélodiques et planantes sont juste parfaites (rien que cette ligne du début sur laquelle se rajoute ce génial solo), la batterie (euh pardon) les batteries n'ont jamais été aussi subtiles et la voix ondulante renforce le principe de spirale engendré par le concept.
Back and Forth est beaucoup moins profonde mais d'un space-psychédélisme sur lequel Philip reprendra le chant. Et on terminera brillamment le disque sur Dust où la voix prend beaucoup plus de recul et de discrétion pour mettre au devant les batteries, les notes ultra-saturées de guitare avec une autre très clean et tout se termine en crescendo puis sur une note aigüe noise.

Static Shadow est donc un album adapté à la situation de Kylesa dont la réputation monte beaucoup depuis 2, 3 ans : il ne fait ni de l'ombre à son précédent et s'inscrit dans le même registre en moins bourru et beaucoup plus psychédélique sur des riffs la plupart du temps toujours aussi sludgy pour donner une sorte de continuité avec un disque très accessible (parfait pour ceux qui veulent se lancer dans le genre) par rapport aux autres car on a le droit à 40 minutes. Personellement cet album ne me lasse pas, il gagne à être écouté et des morceaux comme Tired Climb ou Spiral Shadow me rendent addict. En tout cas la formation actuelle est plus que réussie (on pourrait presque dire qu'elle gagne en expérience et maturité rien qu'à la vue du chant ondulant de Laura qui passait son temps à gueuler sur le premier album et à la subtilité des compositions) et on souhaite qu'elle dure encore et encore.

Kylesa - Cheating Synergy [2:52]

Kylesa - Spiral Shadow [5:13]

Kylesa - Dust [3:45]




Aussi le blog vient d'avoir 2 ans il y a une semaine, merci encore à tous ceux qui prennent le temps d'y aller et de nous lire ;)

Mercredi 9 mars 2011 à 20:00

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/AncestorsOfSoundMind1.jpgAncestors - Of Sound of Mind (2009)
Par Brieuc
Je comptais vous parler de ce superbe disque avec le bonheur de voir le groupe - qui l'a enregistré -  au HF.. mais ils viennent d'annuler leur venue avec beaucoup de regrets pour ma part.. même si ils comptent revenir en Europe avant la fin de l’année. « C'est ce qui pourrait s'apparenter à du Pink Floyd si Roger Waters avait été un métalleux » c'est directement ce qui m'a attiré vers ce groupe américain qui nous vient de Los Angeles, très peu connu en France malheureusement (et puis il y a cet artwork sublime signé Derek Albeck). Les débuts de ces ricains se faisaient en 2006 sous forme de trio composé de Justin Maranga, Nick Long et Brandon Pierce, respectivement à la guitare, basse et batterie qui insistait pas mal sur les jams. Le groupe se vit rapidement recevoir deux nouveaux membres à quelques mois d’écarts, Chico Foley (maintenant remplacé par Matt Barks aux synthés, Moog, Mellotron) et le virtuose Jason Watkins qui imposera son orgue et ses compos de piano. On sent tout de suite leurs inspirations, leur musique est principalement un Stoner très lourd, éclairé par de petites touches psychédéliques à la sauce progressive. Ajoutez à cela un Doom qui renforce leur style de prédilection et qui leur permettent de vociférer sur certains moments peu appropriés.
 

Je prends par exemple la sublime The Ambrose Law et ses intenses 13 minutes qui clôturent l'album. Le chant très discret poursuit la ligne de guitare constante qui introduisait le morceau bercés par l'orgue Hammond, la basse jouant quelque chose de totalement différent qui se fait surtout entendre lors du sublime solo de guitare par Justin vers 1 minute 30 qui s'étire jusqu'à la 3e minute avant que le tempo ralentisse. Tous les instruments jouant à l'unisson sur les breaks afin de poursuivre sur ce tempo beaucoup plus posé mais moins léger où le chant devient gueulard 3 minutes durant et le mellotron de Matt prend place. Après une belle montée en crescendo, le morceau reprend son rythme de départ les paroles modifiées et un aboutissement différent pour la 7e minute. Le chant se transformera en vocifèrement, qui est là pour bien rappeler que les Ancestors sont là pour faire du métal et qu'ils sont inspirés par le Doom, ce qui est légèrement dommage. Mais dès la 8e minute, ils nous font rêver pendant près de 5 minutes jusqu'à la fin du morceau, en faisant ressortir une très grosse touche Floydienne en laissant la guitare se lanciner à la Gilmour sur les mélodies de ses compères pour donner quelque chose d'émouvant, de magnifique. 

The Ambrose Law est l'une des 4 « grosses » compositions du morceau, car l'album Of Sound of Mind est constitué de plus ou moins courts morceaux instrumentaux et à base de claviers ou d'effets variant de 1 à 6 minutes alternant avec ces longues écritures.


 http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/220pxAncestorsNeptuneWithFirecover.jpgParce que oui, les Ancestors rendent bien hommage à leurs ancêtres et n'ont pas peur d'étirer leurs morceaux du mieux qu'ils peuvent (ce qui n'est pas juste une qualité en soit, mais ça me plaît),  et ils le prouvaient déjà dans leur premier EP Neptune with Fire (2008). Ce premier EP proposait deux très bons morceaux. Un de près de 17 minutes Orcus’ Avarice dont certains reprochent une introduction plagiée de Gardenia avec des petits effets guitares à la 6e minute passionants puis passe à un registre presque free jazz très expérimental, ainsi qu’un autre portant le titre de l’album avec quasiment 22 minutes magnifiquement développées. C’était donc un concept sur des personnages métaphoriques (à savoir Neptune sur le morceau-titre et Orcus sur la première piste) et raconte leur voyage psychologique et « cosmique, écrit comme une personnification immortelle de l’homme mortel. Avec ce discours compliqué était accompagnée cette belle pochette dessinée par Arik Roper qui rappelle fortement les vieux disques progs d’où une forte influence de ce mouvement pour le groupe.. je me suis permis de vous faire une rapide chronique de cet EP afin de ne pas y revenir, car je ne pense pas avoir beaucoup de choses à redire à propos de celui-ci.

Ancestors - Orcus' Avarice [16:48]


From Nothing constituant de petits bruitages que l'on pourrait comparer à Speak to Me sur DSOTM annonce la douloureuse Mother Animal dans laquelle ressort le plus le Stoner que veut imposer le groupe, car le chant se rapproche énormément de Mr. Garcia du Kyuss. Après 3 lourdes minutes, on  laisse cours à quelques cours à quelques délires instrumentaux portés par la guitare avant que l'orgue vient calmer tout ce petit monde pour rendre un moment très mélodique, très posé pour revenir à la lourdeur du début. Comme une opposition entre le lourd et le mélodique, car pendant ses 14 minutes on à le droit à une alternance entre ces deux parties qui se cherchent avant de se trouver pour fournir un sublime final où ils se mettent d'accord. Le groupe veut aussi montrer qu'ils ont un claviériste d'exception, Not the Last Return et les 6 minutes de Challenging où celui-ci a carte blanche pour interpréter longuement ses compositions de piano et ne faisant ressortir que quelques notes de guitare acoustique sur le second. Et puis il y a A Friend conçu par des effets cosmiques qui fournissent la touche Space Rock donnant le Prog de la chose. Ces mêmes effets se poursuivent sur The Trial qui n'a aucun aucun rapport avec le morceau de leurs maîtres.

http://10000visions.cowblog.fr/images/Decouvertes/2830photoAncestors.jpg
 C'est sûrement sur ce morceau que le talent des américains à savoir progresser dans leurs morceaux, avec un niveau technique incroyable. Il est donc concis en 2 grandes parties, l'une de 11 minutes s'improvisant dans un psychédélique passionnant et fascinant avant d'enchaîner avec un Stoner précis que l'on ne peut pas écouter sans le comparer encore une fois à Kyuss... pour redonner un rythme semblable à celui du début de Mother Animal qui terminera le morceau par une basse vibrant de tout son saturé pendant 2 minutes et de reprendre les petits effets qui l'ont démarré. 

Je ne m'attarderais pas sur Bounty of Age qui a le droit à sa petite touche de beauté causée par la ligne de basse très mélodieuse, et qui encore une fois progresse et alterne passages tantôt violents tantôt doux, le tout étant d'une rare finesse surtout grâce à un sublime solo de guitare. 

Même si Ancestors a une grande tendance à vouloir rallonger leurs morceaux au maximum possible, ce qui peut écœurer certains, on sent quand même la motivation à vouloir faire renaître les cendres de leurs ancêtres, ceux sans qui ils ne seraient pas là. Mais au lieu de copier un peu partout, ce qui pourrait être le bilan de cette écoute, ils ont crée une sorte de fusion insolite à la croisée de Pink Floyd ou King Crimson et de Kyuss ou Neurosis  qui respectivement apportent la finesse et la mélodie progressive et  psychédélique opposées à l'excellent lourd Stoner. Ce qui donne un improbable mélange qui sonne juste avec des compositions construites de toutes pièces par des musiciens d'exception peut-être parfois inégales mais toujours passionnantes soulevées par de belles paroles contemplant les difficultés de psychologie humaine et ses effet sur le développement de société moderne..  Parce qu'une chose est sûre c'est qu'il y a de la matière dans ce qu'ils font et que leur boulot mérite bien d'y jeter une paire d'oreilles. 

On se retrouve à la sortie de leur prochain EP enregistré et masterisé, Invisible White.

Ancestors - Mother Animal [14:32]

Ancestors - The Ambrose Law [13:32]



Lundi 31 janvier 2011 à 17:00

Rétrospective 2010 #6
http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/BloodoftheEarth.jpgHawkwind - Blood Of The Earth (2010)
Par Brieuc
Honnêtement, qui se souvient encore de Hawkwind ? Pas beaucoup de gens malheureusement, le premier groupe de Lemmy de Motörhead reste pourtant selon moi l'un des plus grands groupes que la planète progressive n'ait jamais connu. Ou plutôt, le groupe de Dave Brock (seul membre permanent et fondateur au fil des années). Plus de 40 ans de carrière, malgré les hauts, les bas, les changements de nom - le groupe s'est fait appeler Psychedelic Warlords en 1995 mais surtout Hawklord pour une année afin enregistrer sans procès le formidable 25 Years On (1978) qui glissait un poster représentant la formation tumultueuse après 10 années actives bordéliques malgré les studios généralissimes comme l'éponyme de 1970, In Search of Space (1971) Warrior on the Edge of Time (1975) et un de mes disques préférés, un chef d'oeuvre incontournable : Hall of the Mountain Grill (1974) [Lire la chronique] je ferme cette parenthèse aussi bordélique que l'historique du Line-up du groupe – ...
 
mais Hawkwind c'est aussi une vingtaine de Studios plus ou moins bons, car le groupe a aussi su déçevoir (en 40 années de carrière c'est normal vous me direz). Et aussi cette puissance qu'il dégage en live, danseuses orientales en avant-scène et projections filmiques afin de renforcer l'aspect scénique de montrer leur talent. (Ritual Space (1973) restera le live parmis une dizaine qui reste indémodable, un double sensationnel). Et justement je m'étais dit de ne pas trop me pencher sur la carrière actuelle du groupe, me disant que le changement de formation depuis 1974 a dû le faire flancher dans un style technologique méprisable … Là je vois en cette journée splendide du 20 novembre 2010 lors des secondes annonces du Hellfest, que la bande à Dave Brock passera à mon festival de prédilection lors de la dernière journée ! Que de bonheur évidemment, même si on va pas tarder à arrêter de vous faire des salades sur le HF à chaque chronique de disque.
 
Blood of the Earth est donc pour le moment leur dernier disque, tout juste attirant par sa formidable édition vinyl aux 2 disques bleux, la pochette envoûtante et rassurante pour ne pas dire un peu kitsch et un bon gatefold. Nawel m'a permis de le possèder, posé maintenant sur la platine et tournant en boucle. Trois morceaux par face, c'est parti :
 
La 1ère face est talentueusement introduite par Seahawks. Après quelques voix radiophoniques « I Would become the Master of Universe » répété à maintes reprises, s'installe la batterie de Richard Chadwick sur la basse de Mr Dibs qui laisseront un rythme monotone pour donner libre cours dans un premier temps à des effets bizarroïdes rappelant toujours ce pourquoi le charme de la musique du groupe le qualifie de Rock Cosmique, le synthé d'un son agressif tel un orchestre de violons stridents nous claque et la guitare de Brock improvise son psychédélisme jusqu'à attendre une ligne d'accords portés par sa voix très discrète.
 
Dès l'achèvement de ce morceau inquiétant, on pénètre dans les 3 minutes planantes du Blood of the Earth, dont les voix sont assurées par Matthew Wright (un présentateur TV anglais). S'en suit Wraith qui provoque une rupture dans notre écoute, et redonne le son d'Hawkwind, ce son unique. Cette voix très écho, cette batterie ultra énervée, la guitare saturée et les solos de synthétiseur plus ou moins impressionnants guidés par les effets cosmiques. Le morceau paraît très long par ses 6 minutes écrites par le claviériste Tim Blake et Niall Hone (guitares, basses, clavier).
 
La 2e face reste celle qui a le plus tourné. A commencer par cet émouvant voyage dont les effets sont portés au summum de leur beauté grâce à son instrument rappelant vaguement le mellotron et le guitariste jouant quelques notes si bien choisies dont sort une beauté renforcées par différents synthétiseurs et modulateurs de son. J'ai nommé Green Machine (qui n'a pas plus de rapport avec le morceau de Kyuss que Wind of Change en 1974 à celui de Scorpions..), composé par Niall Hone en personne, à qui je dois tout mon respect. Le meilleur morceau de ce studio reste Inner Visions écrit par Blake, qui dégage un son très oriental avec des mélodies très familières et l'intégralité des musiciens amplifient une fascination de l'auditeur face à leurs instruments respectifs. Un passionant et envoûtant morceau...
 
On reste bien loin de la subtilité de la voix du précédent morceau montant tout en crescendo pour chanter son refrain éponyme, malgré son pompier ressortant qui rappelle aussi qu'Hawkwind et son leader compositeur du morceau Brock, a su aussi être un peu lourd, car le morceau a été enregistré pour son album solo Earthed of the Ground (1984). Sweet Obsession est tout de même riche musicalement même si un peu poussif. En revanche (et je suis peut-être le seul), les paroles ressortant de la voix habituelle, me rappelle sur un moment régulier le ton de David Gilmour et Roger Waters sur Brain Damage : I received your letter though the information's clear, I want to keep the feeling going, not let it disappear qui peut (mais vraiment presque pas) coincider avec And if the dam breaks open many years too soon and if there is no room upon the hill, and if your head explodes with dark forbodings too : I'll see you on the dark side of the moon mais vraiment vite fait.
 
Comfy Chair est rassurante, très douce avec une voix grave s'imposant posément sur une atmosphère inter-galactique soutenue par un violon omniprésent et un Orgue Hammond venant s'ajouter vers le final de cet excellent morceau. Prometheus ne l'est pas moins, car développe de son côté une ambiance indienne très exotique par la sitar l'introduisant. Un de leurs morceaux les plus efficaces en live, qui provoque la plupart du temps la venue de deux danseuses du ventre pendant que les guitares nous fait vibrer avec une voix très mélodieuse. La 3e face pourrait bien être la meilleure rien que pour ces deux morceaux sensationnels.
 
Moins original que ces merveilles, Dave Brock a choisi de remettre le classique You'd Better Believe It qu'on avait déjà entendu sur le chef-d'oeuvre Hall of the Mountain Grill très véloce pendant 3 minutes où tous les musiciens se déchaînent sur leurs instruments puis rentre dans une partie instrumentale de deux minutes et demie où les différents claviers, les machines inconnues outro-space et la guitare spatiale font une alliance d'une efficacité incroyable puis monte en crescendo jusqu'au refrain très sympathique You'd Better Believe It, It's so Easy to Say ! Et la fringante mélodie guitariste terminant le morceau.
 
Sentinel est de son côté très mélancolique voire émouvante sur le solo de guitare, lourde qui donne un sentiment d'achèvement à ce périple progressif qui se complète par deux très bons morceaux bonus présents sur certaines éditions : l'excellent instrumental Starshine et la relativement courte Sunship. L'édition limitée CD offre également un disque live, avec des interprétations de Space, Angels of Death, Levitation... ainsi que d'une formidable reprise du Dieu Syd Barrett, Long Gone.
 
Blood of the Earth fait renaître l'esprit cosmique des anglais d'Hawkwind qui avaient tenté de se pencher trop vers l'expérimentation sur leurs deux opus précèdents Take me To Your Leader (2005) / Take Me To the Future (2006). Cette fois-ci ils savent expérimenter tout en sauvegardant la fascination et l'attention de l'auditeur quant au psychédélisme des progressions effectuées par tous ces effets spatiaux-temporels portés par des instruments outro-space que personne ne saurait décerner et cette guitare sensationnelle de Dave qui sait toujours nous émerveiller. Ou comment réussir à tenir tête à son groupe, en continuant à faire vivre l'esprit d'une musique maintenant quadragénaire à la fois sauvage, riche et planante.
 
Hawkwind - Green Machine [4:05]
Hawkwind - Inner Visions [4:30]
Hawkwind - Prometheus [5:46]

 

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