Neil Young - Le Noise (2010)
Par Brieuc
Après Avoir attendu 2 années pour un nouvel opus de Neil, poser son dernier disque sur la platine fut pour moi un excès de bonheur considérable.
Seulement, je ne m’attendais pas à entendre un homme seul avec sa guitare électrique totalement distordue et sa voix légendaire orchestrées par un ingénieur du son qui connaît son métier (le canadien Daniel Lannois, d’où le titre du disque). Le Noise est disons-le clairement, un pur chef-d’œuvre musical, écrit par un Dieu du milieu.
Dès le début, on est secoué par la brillante ouverture Walk with Me, qui donne directement avec le premier accord, le ton d’un album que l’on aime ou non. Celui qui écoute la première piste, et qui ne l’apprécie pas, peut mettre son exemplaire en vente sur ebay. Certaines critiques l’ont encensé (Le Point, Télérama..) et certaines l’ont descendu (comme la minable critique de Rock&Folk écrite par Nicolas Ungemuth, fidèle à lui-même.). Young n’a pas cherché à ressortir du fond de ses tiroirs, des mièvres compositions, mais tente encore une fois de se renouveler en (re)-grattant ses 6 cordes distordues qui l’ont adoubé Parrain du Grunge. Celles qu’il avait utilisées pour enregistrer Hey Hey My My ou la bande originale de Dead Man. Selon certains mauvais esprits, cela ferait 15 ans qu’il joue la même chose et se repose sur sa couronne de Lauriers. Ce qui est faux bien évidemment, Are You Passionnate, Living with War ou encore son précédent Forks In Road sont intéressants et toujours sympathiques à écouter.
Peut-être suggéré par Daniel, Young met énormément de Reverb dans sa voix, voire même un peu trop. Il ne perd pas pour autant son caractère hippie et pacifiste. Avec ses 64 ans (bientôt 65, le 12 novembre), il continue à militer pour la paix avec deux magnifiques ballades acoustiques les 6 émouvantes minutes Love And War et les 7 sublimes minutes de Peaceful Vally Boulevard.
Pour arriver à la première de ces délices unplugged, on passe par les deux morceaux suivants Walk with Me. Sign Of Love et Someone Gonna rescue You gardent le même esprit électrique pour faire durer l’ambiance disto un peu plus longtemps. Angry World est aussi là pour rappeler que Young a été la plupart du temps assez simple dans ses paroles (It’s an Angry World, for the businessman and the Fisherman) sur fond de deux samples de sa voix en écho répétant en boucle Edge Me d’un côté et de l’autre Love si je ne me trompe pas.
La Cerise sur le McDo de cet album est - considérée par la plupart des fans - Hitchiker, un morceau très rythmé qu’il avait déjà proposé en live lors de ses dates solos aux Etats-Unis. Enfin pour terminer son œuvre, il interprète un excellent morceau, qui n’aurait pas pu mieux clore son enregistrement : j’ai nommé Rumblin’ qui équilibre parfaitement la pure voix de Neil et sa guitare et les effets qui vont avec.
Le Truc de cet album est sûrement le fait qu’il soit très personnel. Presque émouvant, entraînant et jamais ennuyeux (beaucoup me contrediront évidemment). Ce disque fait office d’un film disponible, sur l’enregistrement de celui-ci mais aussi d’une tournée mondiale prévue pour 2011 dont les dates américaines sont décidées au moment où je vous écris ces lignes. Reste à voir ce que donnera le live : des musiciens ou Neil tout seul. Quoiqu’il en soit, même si il risque malheureusement d’être son testament mais je reste très optimiste là-dessus, son dernier disque est une très bonne surprise et je serais de la partie pour l’avenir.
Rock’n’Roll can Never Die ça tu l’as dit, Increvable Neil Young.
Neil Young - Walk with Me [4:26]
Neil Young - Peaceful Vally Boulevard [7:10]
Neil Young - Rumblin' [3:39]