10000Visions

10, 000 Chroniques de Disques, Lives & autres.

Mercredi 23 mai 2012 à 16:20

http://10000visions.cowblog.fr/images/AfficheVannes.jpgAttendre depuis 2009 de les voir jouer dans la ville de Nantes et... et bah non j'avais un exam le lendemain. Mais hé cochon malade, as-tu cru que ce triste épisode allait m'arrêter là ? Nous sommes le 17 Mai en covoiturage direction Vannes, un grand jour puisque je vais voir pour la première fois de ma vie Gojira. C'est mon tour après César qui dit avoir pris une énorme claque au Stereolux de Nantes ! Et on le comprend, des plus ultimes, intenses, hypnotiques et énergiques, nos Landais sont de loin les meilleurs et ils savent se faire attendre dans leur Pays bien comme il faut. La soirée est ensoleillée, le temps de pique-niquer avec un public bien chaud, on rentre dans la salle de L'Echonova. Une salle toute jeune ma foi particulièrement bien foutue et agréable !

Le public des autres dates se sont tapés One-Way Mirror en ouverture, d'autres ont pu savourer Gorod, la veille du concert je découvre avec satisfaction que c'est Trepalium qui ouvrira les festivités. Un groupe que j'ai beaucoup apprécié pendant un petit moment avant qu'il m'écoeure un peu par ses accents jazz/fusion parfois un peu superficiels qui donnent un petit côté ridicule. Pourtant ils sont bons sur scènes, emprunts d'un groove sympathique (mais pas le type que j'adore le plus). Kéké l'est pas moins, avec ses dreads et son tatouage Carpe Diem, mais devient assez vite ennuyeux. C'est le risque des chanteurs à part entière... J'avais peur d'un univers clown auquel j'accroche pas du tout, mais bon on est pas dans Bawdy Festival non plus. C'est sur Sick Boogie Murder de leur Alchemik Clockwork Disorder qu'un vieux guest avec un nez de clown viendra twister sur le refrain, assez délire en fait. Je reste quand même convaincu par cette prestation, loin d'être transcendante mais sincère. Pour ce qui est de leur prochain album H.N.P est déjà prononcé par deux extraits assez savoureux (Insane Architect et Let the Clown Rise) qui ont fait leur effet sur un public déjà fond. Il y a du Trepalium mais ça manque de charme pour moi, il manquait quelque chose. Qui sait si je pourrais le retrouver au Hellfest ou au Motocultor ?

Des relents de Link Alive dans le bide, on voit le groupe arrive sur Space Time avant d'enchaîner avec Clone, retour sur Terra Incognita sorti déjà depuis une dizaine d'années. Mon dieu quelle pétée... Ce n'est même plus la peine de décrire les morceaux, on les connaît tous. Gojira c'est quelque chose de tentaculaire, on ne peut pas écouter qu'à moitié ! Bon et là (et bien avant) ça devient flou...une grosse heure qui enchaîne que des titres que j'ai écouté en boucle dès les premières heures où je me suis mis aux musiques extrêmes. Chaque morceau fut un moment intense au premier rang où tout le monde ne lésinait pas sur les paroles et la rythmique, comme une rencontre constante au sommet. Imaginez par exemple un peu le pétage de câble sur la fin de Rememberance ou l'hypnose sous l'intro de Flying Whales. En plein sur ce dernier Joe se lâche complètement et fait un slam que le public ne saura réceptionner (il se moquera bien d'eux). Tant de moments intenses en un seul concert que ce soit Joe qui aide un petit jeune à slammer, le groupe entier qui bouge le public en gueuland comme des tarés... Quelle expérience d'être happé dans l'artwork diffusé sur le fond, qui nous plonge dans la spiritualité et le concept du groupe. On notera Kéké de Trepalium qui viendra faire des accolades à son ami Joe (qui les a aidé à enregistrer leur premier skeud Through the Absurd) après avoir growlé en duo sur la gargantuesque Wisdom Comes.

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   Entre Oroborus et Toxic Garbage Island (j'ai rarement vu une fin de morceau aussi épique en concert)/Vacuity qui fait rétrospective sur The Way Of All Flesh, on s'écoute le premier extrait de L'enfant sauvage. L'album que nous attendons le plus pour 2012 et dont le titre éponyme passe extrêmement bien en live, moi qui le trouvais un peu linéaire. Gojira quitte la scène avant de revenir très vite pour laisser une impression de From Mars To Siriusqui domine clairement ce set parfait déjà illuminé par la puissance de Heaviest Matter of the Universe de Backbone. C'est donc la sincère Ocean Planet qui est jouée devant nous, j'en ai encore des frissons. Mario est à bout mais fait signe à ses compères pour enchaîner sur un deuxième morceau (chose qu'ils ne font jamais). On peut donc s'estimer heureux que ça ne s'arrête pas là et que nous avons la chance de planer sur les sept minutes de Where Dragons Dwell, une oeuvre parfaite pour nous achever. Le son s'arrête net, Unicorn résonne dans la sono. Dingue, Jean-Mi et Mario slamment dans une foule qui a dépensé 10 litres de sueur pour être à la hauteur de l'énergie que leurs idoles dégagent sur scène. Je choppe un médiator de Joe, encore dans les vapes avec les cervicales en compote.

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A l'aftershow, nous sommes allé voir Christian qui a trouvé cette soirée incroyable. Je découvre à travers lui quelqu'un de très simple qui vivait la musique qu'il jouait sans l'écouter. « Jme met un peu de musique classique à la radio le matin, c'est tout ». On s'écoute ses impressions de tournées et on se tape la discute avec lui pendant un bon petit moment. Il nous a aussi dit qu'ils écumeraient les grandes villes de France en novembre pour défendre leur nouvel album, on a hâte de les revoir... Il nous reste L'Enfant Sauvage et Flesh Alive pour patienter. Une soirée parfaite, y a pas d'autres mots !

1. Space Time
2. Clone
3. Backbone
4. Remembrance
5. Flying Whales
6. The Heaviest Matter of the Universe
Tron
7. Wisdom Comes
8. Oroborus
9. L'Enfant sauvage
10. Toxic Garbage Island
11. Vacuity
Encore :
12. Ocean Planet
13. Where Dragons Dwell
Unicorn


Et tant qu'on est chaud, le clip de L'enfant sauvage qui vient d'être mis en ligne !

Lundi 18 juillet 2011 à 19:04

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/TerraIncognita.jpgGojira - Terra Incognita (2001)
Par Brieuc
J'envie les gens, qui en Mars 2001, ont découvert ce groupe et ce disque qui a donné naissance à un son exceptionnel. Celui qui a posé le CD qu'il venait d'acheter à la Fnac et qui écoute sûrement pour la première fois la musique de Gojira. 4 EP depuis 1996, les bayonnais se lancent enfin dans leur premier album studio Terra Incognita (Terre inconnue en Latin) alors qu'ils avaient déjà sorti la plupart des morceaux sur leurs deux derniers EPs... Quand j'ai découvert leur premier disque et leur musique en général, j'ai observé la pochette, l'homme nu et chauve recroquevillé qui regarde « en lui-même » et je me suis aventuré dans ce territoire encore jamais exploré et que j'explore sans relâche depuis longtemps maintenant. Une esthétique sombre et insolente que l'on doit sûrement à la famille de Joe (guitare) et Mario (Batterie) Duplantier dont le formidable photographe Alain Duplantier fait partie. Quand j'ai entendu les premiers bruitages machinaux de Clone qui est la représentation même de la pochette et du concept de l'album et qu'ils paufinaient depuis 1999 puisqu'une version plus métallique était déjà présente sur l'EP Saturate. Une introspection de l'homme lui-même, de son âme et sa relation avec mère nature (Mother Nature so far away : Why?). Tout est saccadé, les rythmiques très complexes et on ressent déjà la précision et les nuances de la batterie de Mario qui est la plus perceptible de tout. Joe growle (le meilleur que je connaisse) des paroles torturées, en particulier au passage aux arpèges Clean et au chant clair puis cette reprise pour le final. Je ne pensais pas tomber autant sous le charme d'un morceau au point de devenir l'un des morceaux les plus lus dans mon juke-box.
 
Lizard Skin monte en puissance, que ce soit le son de la guitare qui monte ou la batterie dont la double-grosse caisse arrivera dans un second temps. Tout se calme ensuite dans des larsens et Mario donne des signaux minimalistes sur ses cymbales. Et à 2:30 (Après Re-double, sûrement le morceau qui en contient le plus) un morceau qui donnait un tempo très lourd se transforme en Blast-Beat et se termine en reprenant l'architecture du morceau à l'envers. Satan is a Lawyer est sûrement l'introduction la plus étonnante de l'album, un chant quasi-clair et une rythmique très légère, puis place aux lourdeurs de riffs et de double déchainée. A 2:20 donne le meilleur de ce morceau après un rapide solo de batterie et une voix d'animale à la fin rendant le morceau diaboliquement apocalyptique. Une touche de douceur et d'émotion, 04 est le très beau solo de tapping à la basse du génial Jean-Michel Labadie introduit par des sons de répondeur téléphonique (avec le producteur du groupe) qui se fondera dans l'époustouflante Blow Me Away You(Niverse) qui m'a toujours tué. Le groupe insiste sur ces petits moments de calme (ou pas) comme ils le feront à la suite de leur discographie. Comme ce court morceau 5988 Trillions De Tonnes avec des petites percussions de Mario (ré-utilitsées à la fin de la superbe Rise) qui annonce la couleur de tout le reste de la discographie que l'on connaît (The Art of Dying, Connected, The Link..). Calme n'est pas forcèment synonyme de bien, puisque 1990 Quatrillions De Tonnes en avant-dernier morceau et une collection de cris de désespoirs et de malheurs imités avec beaucoup de crédibilité (pour la plupart) par des proches du groupes (mentionnés dans le booklet) posés sur une mélodie dépressive et répétitive de 4 minutes. Un appel au désespoir, triste à en mourir mais franchement sublime.
Gojira - 04 (solo de Jean-Michel Labadie) [2:10]

 
La malsaine Deliverance est plus que puissante, dédiée aux nostalgiques de l'époque où le groupe se nommait Godzilla dont le clip série B a été réalisé en 1999 et Space Time groove sévèrement avec tous ses contre-temps et slides. Si il est un morceau subtil que je passe mon temps à écouter (même si cet un album est un tout, une oeuvre à écouter de bout en bout) c'est On the B.O.T.A où Mario produit un rythme technique tout en retenue alors que Christian Andreu et son acolyte proposent une ligne de guitare très froide et Joe scandant des paroles tel un possédé et tout termine comme un air frais sur les douces notes précises de cymbale comme notre batteur adoré sait si bien faire.
 
Après la boucherie Fire is Everything qui se réduit en cendres, Love est sûrement le morceau le plus particulier de ce disque qui a donné lieu au clip sublime réalisé donc par Alain Duplantier en stop-motion entièrement conçu de sublimes photographies en noir et blanc qui constituent l'un des plus beaux clips jamais vu pour thèmes la folie et la remise en question de l'homme. Le procédé plus que réussi permet donc de faire un clip qui s'accorde parfaitement avec la musique compliquée de Gojira et ainsi d'y insérer un tas d'images subliminales et le rendre plus mystérieux et d'un sombre infini. Foutrement prodigieux, pas pour rien que le bonhomme est très demandé pour des pubs et des clips ainsi que des portraits de stars. Enfin pour terminer, la cerise sur le gâteau. L'immense, la plus complexe, la plus fascinante : In the Forest. Déjà là les bayonnais avaient saisi leur intérêt pour mère nature et démarrent déjà un concept écolo proéminent qui n'est pas apparu pour faire joli (car les gestes sont venus par la suite). I want to live in the forest forever, Between the roots and the branches i lay, On the moss i sit : i want to rest by the river! Après ces mots placés sur une instru impeccable qui fout des frissons (avec laquelle ils allongent de longues introductions à la batterie en live) ils ont tout bonnement réussi à trouver les meilleures rythmiques de tout l'album, les plus complexes digne d'un bon Meshuggah. A ce moment le niveau musical est à son comble et l'écriture du groupe est juste par-fai-te, expérimentations et techniques impeccables au service d'un morceau profond dont on ne se lasse pas de l'écouter. Et après quelques minutes d'attente, le Ghost Track (portant le nom de Terra Inc. Joué souvent en live) pendant 3 minutes va nous bercer de sa mélodie et de son rythme effréné de batterie. Elle servira de parfaite transition à l'album suivant The Link (2003) qui sera relativement moins excellent que ce premier studio.
 
Parce qu'en une heure, Gojira a réussi à créer le death metal parfait et unique, au visuel et au concept sombre, sensible et torturé. Techniquement parlant c'est irréprochable, qui s'échappe du droit chemin du style et qui impose de manière arrogante et osée le son unique tout droit sorti de leur travail acharné. Tant sur le niveau musical que les compositions. Elles sont paradoxales : sans cesses confrontées entre les mélodies parfaites constituant le raffinement et les lourdes rythmiques donnant la brutalité, ou alors les textes exprimant une grande souffrance et la dimension glauque (nourrie par une spiritualité importante au sein du groupe) qui s'opposent à la beauté générale de l'album. Et le plus gros paradoxe, c'est que tout le monde peut aimer. On va sûrement me reprocher d'en dire trop, mais un premier essai avec aussi peu de défauts (voire pas du tout) est quand même assez fort, et on sait quelle suite aura la formation! Déjà 10 ans d'âge pour ce disque unique.

Gojira - Clone [4:59]

Gojira - Lizard Skin [4:30]

Gojira - In the Forest (+ Terra Inc.) [12:14]




Jeudi 26 mai 2011 à 23:24

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Pour les fans du meilleur groupe français métal (hin hin), un nouveau titre extrait de leur prochain EP dont les fonds seront destinés à l'association Sea Sheperd. On pensait que la collaboration sublime de Joe Duplantier et Devin Townsend sur l'album de ce dernier Deconstruction (petite chronique à venir en avant-première, album simplement inestimable) allait prendre fin rien qu'avec ce titre incroyable qu'est
Sumeria. Mais non, ils récidivent en peu de temps et les voilà de nouveaux ensemble cette fois-ci avec Gojira en entier et Fredrik Thordental de Meshuggah. Vous voyez le topo ? Juste la fusion interdite, entre mon groupe français/métal préféré (et pour césar presque aussi), un des plus grands visionnaires du genre et le chanteur/guitariste d'un groupe de Métal Expérimental Prog d'excellence. Nous vous laissons savourer.

Gojira - Of Blood and Salt
(Feat. Devin Townsend and Fredrik Thordental) [6:26]


Le résultat est tout bonnement parfait, une introduction digne des lourds passages de The Link qui peut inquiéter certains mais qui ressemble surtout à un titre de Townsend comme Addicted (signe qu'il l'a composée beaucoup en partie, en plus de la chanter). La structure est simple et classique mais vraiment efficace, si bien qu'à 2:10 c'est jubilatoire comme pas permis et encore plus lorsque Joe reprend le chant. Petites échappées de guitare foutraque à partir de 2:40 à la Meshuggah (donc la touche de Fredrik). Une ambiance à la From Mars To Sirius qui règne sur le final après un court passage posé. Bref on va pas épiloguer, le résultat est digne de l'association et le pur son de Gojira est de retour et il n'a pas changé, si ce n'est qu'il est meilleur. On attend bien sûr la suite avec impatience, car la sortie de l'EP est pour bientôt et qu'on a eu le droit qu'à un seul morceau pour l'instant, simple oui mais tellement bon. S'en suivra leur projet de DVD sur leur dernière tournée, un nouvel album qui se promet révolutionnaire et les dates qui s'y associeront.

Jeudi 23 décembre 2010 à 16:16

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/TheWayofAllFlesh-copie-1.jpgGojira - The Way of All Flesh (2008)
Par Brieuc (et César)
Restons en 2008. Tout comme Kyuss (rien à voir, mais qui cependant planche sur un nouvel album avec la nouvelle formation !), autant commencer par le dernier album de Gojira, même si il ne sera bientôt plus très récent vu qu’il date de 2008. Mais The Way of All Flesh est bel et bien le chef-d’œuvre du groupe, la confirmation de leur death metal progressif technique particulier et de leur style unique qui ne se retrouve nulle part ailleurs. Qui est justement mon groupe métal de prédilection. Alors, autant en parler maintenant.
 
L'animosité se présente sur ce premier titre Oroborus (amalgame de fluidité et de brutalité). Une ouverture comme celle-ci ne se retrouve selon moi qu’en 2001, avec Clone ouvrant Terra Incognita qui possède une structure semblable. Le chant riche et désespéré est emporté par notamment les formidables parties Tapping de Joe Duplantier et la batterie de son Dieu frère Mario. Toute la splendeur de la musique du groupe se retrouve dans ces 5 minutes qui introduit l’heure Gojiresque que l’on vit. Le morceau se termine sur un petit moment clavier assez beau, s’en suit Toxic Garbage Island ayant pour thème la pollution (d’où le Plastic Bag in the Sea ! gueulé par Joseph en fin de morceau pour bien nous rappeler l’engagement du groupe quant au sauvetage de notre belle planète Terre) avec des passages très différents où l’on distingue la pure mélodie, le répétitif et le bordélique tenu par les contretemps à la Meshuggah s’alternant tour à tour et laissant les paroles s’incruster dans ce magnifique morceau où se retrouve par petites touches la ligne de clavier qu’on avait entendue sur Oroborus.
 
A Sight to Behold reste pour sûr le morceau que j’ai le plus écouté sur cet album, pourtant non apprécié par tout le monde. Ses mesures au Micro-Korg (remplacées par la basse de Jean-Michel Labadie en concert) et sa voix modifiée au Vocoder pour souffler des paroles incroyablement bien écrites. Mais je me tue à répéter que les paroles de Gojira sont incroyables, donc je vais arrêter de prendre le critère lyrique de leur musique. Mais ce morceau est purement génial.
Sur la violente Adoration For None arrive une voix qui nous est familière sans pour autant être celle de notre Joe adoré mais celle abominable du chanteur du Lamb of God: Randy Blythe, dont l’invitation n’est que additive au génial Thrash de ce morceau (ce caractère est visible grâce au jeu de guitare semblable a celui du duo Mark Morton – Willie Adler : guitaristes de Lamb Of God).
 
The Silver Chord renoue avec la tradition commune aux opus précèdents des 4 français, c'est-à-dire de se calmer un peu, de se poser pour rendre un instrumental répétitif ambiance toujours émouvant et jamais ennuyant (cf : Unicorn sur From Mars to Sirius, 04, 1990 quatrillions de tonnes ou le Ghost Track de Terra Incognita).
 
Yama’s Messengers, porte son message au Dieu Hindou sur la double pédale et la mélancolie d’une répétition très inquiétante. Mélancolique, comme deux autres très bons morceaux de l’album, à savoir Vacuity (qui devient maintenant le morceau le plus facile d’accès de Gojira) avec son rythme très saccadé, inspire presque au suicide jusqu’au refrain Borrow this body for a lifetime !. Tout comme All the Tears, qui donne presque des frissons par son agressivité tant par la batterie à la double/cymbales à foison et Blasbeat. Deux beaux morceaux, qui méritent bien leurs clips officiels, qui ne le sont pas moins.
 
The Art Dying est juste divine, 10 minutes époustouflantes - introduites par des petites percussions tribales rappelant le début du morceau éponyme de The Link (on remarque un énorme progrès depuis cet album, parfois apathique) – soutenues par un niveau de progression dans la musique à couper le souffle. Et pour ce qui est de Esoteric Surgery et de son You have the power to heal Yourself ! placé sur une mélodie répétitive particulièrement accrocheuse puis passant à un rythme au groove que j’adore carrément.
Sans trop m’étendre, l’album termine sur le morceau titre The Way of all Flesh (après être passé sur Wolf Down the Earth ) qui démarre en trombe avec la basse de Jean Michel et la batterie véloce de Mario pour nous laisser baver sur un morceau très cinglant terminant au bout de 6 bonnes minutes, afin de laisser l’album s’éclipser sur une note larsenifiée puis après 10 minutes de long silence sur des improvisations ambient à la guitare faisant office de Ghost Track.
 
C’est sur ce climat que se termine ce recueil de 12 morceaux parfaits dans tous les recoins de Gojira, clôturant ainsi leur 4e album au service de leur Death Metal Ecolo unique et magnifique. Un album fascinant – tout comme l’artwork réalisé par les frères Duplantier - que je ne me lasse d’écouter, tant par sa richesse dans les paroles traitant de la vie et de la mort qui ne méritent juste que d’être publiées dans un livret de poèmes, et de leur musique technique qualifiant le niveau musical exceptionnel de 4 musiciens extraordinaires.

Gojira - Oroborus [5:21]

Gojira - A Sight to Behold [5:09]

Gojira - Esoteric Surgery [5:44]





 

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