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10, 000 Chroniques de Disques, Lives & autres.

Vendredi 20 avril 2012 à 1:35

http://10000visions.cowblog.fr/images/Roadburn2012ArtworkbyMichelAwayLangevin2.jpg http://10000visions.cowblog.fr/images/Afterburner2012.jpg

Par Brieuc
Même si elle est unique, cette journée au Roadburn à l'occasion de l'Afterburner reste pour moi un pur moment de légende. Pour rappel, ce festival se tient dans le complexe du 013 à Tilburg en Hollande et tend à faire les choses différemment. Quatre jours pour voir en live des dizaines d'artistes Doom/Stoner/Sludge/Drone/Psyché/Black/Thrash et avant gardistes en général. L'occasion d'admirer dans un format salle les groupes les plus rares et de voir des performances légendaires que sont des disques joués dans leur intégralité ou des sets ne finissant plus. Légèrement moins riche que l'édition 2011 (parrainée par Sunn O))), c'est dire), c'est Voivod qui incarnait l'artiste associé, donnant une programmation encore plus éclectique que d'habitude avec leur journée Au delà du Réel. Cependant les classiques n'en étaient pas moins négligés, avec les shows de Sleep, Om, Church of Misery, Dopethrone... tout au long, et j'en passe. Et ce line-up du dimanche était juste parfait.
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Enfin bref, ici ça sent le bière, l'herbe et le burger, un côté festival Metöl dominant mais une ambiance qui l'est moins. Ça déconne moins et c'est un peu plus sérieux et relax que le Hellfest (en gros). Mais en tout cas la population est cool (et écoute de la bonne musique, ça va de soit) et on sait pourquoi le festival fait un sold-out en 7 min pour 2500 places au prix assez coûteux. Le Roadburn est un événement de luxe mais qu'on peut pas regretter, on en voit des rarement des aussi faciles d'accès et agréables. On a donc deux salles (La Het Patronaat, l'église constituant une autre salle, est fermée), et on navigue entre les deux tranquillement pour être sûr d'avoir une excellente place alors que le concert vient de commencer, même si la Green Room est plus étroite.

http://10000visions.cowblog.fr/images/MFDJC.jpgOn commence en beauté (Attention cet article contient de nombreux éléments épidictiques, à vous de savoir quelle valeur est prônée !) avec The Mount Fuji Doomjazz Corporation. L'alter-ego très réent (ou la suite, j'en sais rien) de The Kilimandjaro Darkjazz Ensemble, qui était présent l'année précédente. Outre les noms à rallonge, la formation Hollandaise va vers le Drone Doom et le Jazz pour livrer un truc au final très dérangeant mais ô combien planant. Une oeuvre ambient/noise d'une heure sans interruption du nom d'Antrhopomorphic enregistrée en 2011(référence à Lewis Caroll ?) sera développée devant les festivaliers. S'ils ne se font pas chier, ils peuvent être sensible à la bruitiste fusion entre le bourdonnement et la finesse respectifs aux genres qu'ils allient. L'oppressante ambiance appuyée par le sequencer de Jason Kohnen qui donne le Beat, tandis que le son pachydermique sort du trombone d'Hilary Jeffrey, étiré vers l'aigü par le strident frottement des cordes du violoncelle de Nina Hitz. La stéréo fait son effet sur certains moments pour nous déstabiliser complètement.
 
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Encore plus convaincant que la musique à mon goût, on a le droit à un concept vidéo d'exception animé en noir et blanc. Tout simplement indescriptible, complètement barré et absurde. Un mélange entre les animations de Bob Orilee (le culte Doo Doo Caca) et les fondateurs du cinéma surréaliste des années 1920 comme Fernand Léger (Ballet Mécanique) ou Marcel Duchamp (Anemic Cinema). Ces derniers pouvant être vraiment des références pour ces gens-là, puisque le guitariste Eelco Bosman et le bassiste Jason Kohnen ont démarré par faire des bandes originales pour des vieux films muets. Après quelques recherches, ce travail semblerait se rapprocher de l'oeuvre de Jan Svanjmaker On peut y déceler les inventions d'un petit bonhomme génie vêtu façon XIXe et qui expérimente des choses foutraques avec des visages connus, des femmes et machines en tout genre. Ce concept original qui se développe pendant l'intégralité du concert, fait un parallèle avec le groupe, c'est à dire tendre à la fois vers le pur délire de défoncé et l'intelligence expérimentale, subtile et avant-gardiste. Totalement emporté...

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http://10000visions.cowblog.fr/images/ElectricOrange4-copie-1.jpgOn passe à la détente devant Electric Orange, ce combo allemand est en train de jouer un set hallucinant d'une heure et demie pur psychédélique/Krautrock bordélique comme on l'aime qui fait honneur à Can ou Amon Düll II, afin de fêter leur 20e anniversaire sur les planches. Formation trop peu connue, comme ses collèges Vibravoid ou Electric Moon, elle écume pourtant les soirées Psyché de Belgique et d'Allemagne avec un bagage discographique très conséquent, comportant de longues compos, jams et impros aériens qui partent dans le cosmos lointain sans jamais redescendre. Elles sont souvent terminées par une touche de chant un peu foiré à cause de problème de son durant le concert. Celui-ci ne se dispense pas pour autant d'expérimentation totalement réussies, de curiosités scéniques (une mini-télé surveillance avec des guirlandes, une poupée, un mannequin avec un collant sur le crâne etc..) et d'un concept vidéo un peu déconcertant puisqu'on passe d'hippocampes à des images d'archives de vieux évènements hippies. Les musiciens sont à fond, en particulier le chanteur/guitariste Dirck Bittner (et tapoteur de congas à mi-temps) ainsi que Georg Munheim qui tape comme un dingue sur sa batterie comme tout bon psych drummer. Sans omettre le matériel vintage de Dirk Jan Müller (Hammond, Mellotron, Minimoog et consorts). Tout ces éléments parviennent à donner une classe très vintage au son et au visuel de leur show, bien que marginal, en tout cas il conquit totalement le public, qui n'a pas hésité à sortir en lousedé leurs pipes durant le show. On se croirait perdus à la fin des 60's, trop bon !

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On saute un peu d'époque et on lorgne plus vers un bon vieux Sabbath jusqu'aux fondateurs du Doom/Heavy traditionnel des 80's. Formé dans les mêmes années qu'un Saint Vitus ou Cathedral, Internal Void n'a pourtant pas connu la même notoriété que ses influences. Pourtant c'est propre en live (avec un chanteur à part entière, J.D Williams, qui n'était pas sur scène à 50% du set pour aller boire derrière les amplis). En fait, Internal Void a toutes les qualités requises pour faire un bon groupe de Doom, la seule chose qui manquait était peut-être une ambiance développée par leur musique une heure durant, pas assez sombre pour être convaincante sur certains moments. Au final la balance de la crédibilité a penché vers les passages Heavy/Hard plus entraînants que les grandes phrases déclamées par un chanteur au tambourin entre le sérieux et l'instable. C'est ce qui, en tout cas, a mis d'accord un public qui ne comportait pas de « gros » fans (que  les Doomeux n'y voient pas de la provocation) pour un groupe un peu oublié, qui avait sorti en 1992 Standing on the Sun vraiment savoureux enregistré par la formation originale qui est en train de jouer devant nous.
 
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On comprend peut-être mieux la dure tâche d'Internal Void pour chauffer la Mainstage lorsqu'on voit arriver les quatre jeunots de Bongripper qui s'apprêtent à livrer leur deuxième set du festival. Après un concert au Het Patronaat, ce n'est ni plus ni moins que l'intégralité du géniaaaaallissime Satan Worshipping Doom de 2010 qui sera joué devant nous par les types de Chicago. Sa pochette dépliée en deux dorant la magnifique scène. Une prouesse jouissive, une œuvre instrumentale qui mêle habilement Stoner/Doom/Sludge dans un délire Noise/Drone qui donne un magnifique massacre passionné et ininterrompu d'une heure entière séparé en quatre parties. Hail démarre la performance dans son introduction infernale où les guitaristes nous balancent leur instruments vers le mur d'amplis. Car non content d'avoir une œuvre de 53 minute, le groupe ne va pas hésiter à pourfendre le carnage en étirant les transitions expérimentales pour en arriver à une heure de set.

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La meilleure partie de cette prestation envoûtante sera de loin le fameux Satan qui reste LE morceau qui m'a conquis sur ce dense recueil bruitiste, partant du Black dans les trois premières minutes vers le Stoner cradingue et consonances mais malheureusement touché par le pazuzu sur la 4e minute puisqu'un mini-problème de pédale d'un des guitaristes va perturber une superbe transition. Possédés par leur déluge de décibels, le groupe enchaîne riffs répétés sur riffs incroyables saupoudrés des pires larsens de votre existence sans oublier de nous laisser prendre notre pied sur des moments qu'on avait déjà maintes fois apprécié en studio. C'est là époustouflant d'entendre en live un tel bordel joué à la note près et comme m'a avoué un sympathique suédois posté à côté de bibi au premier rang, il faut vraiment apprécier ce groupe pour pouvoir rester tout le concert. Et c'est clair que si on ne rentre pas dans le truc, ça peut être le pire des supplices pour un spectateur. J'en reste pas moins subjugué, une véritable claque qui s'achèvera sur un Doom de toute beauté, après un Worship dont le solo final foutait des frissons parmis cette nappe de bruit. Il va falloir attendre que les lumières se rallument pour que les amplis soient coupés de leurs interminables boucles noise incessantes, et quelques années pour se remettre d'une performance intense aussi géniale qu'apocalyptique

Setlist :
Hail
Doom
Worship
Satan

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« We're gonna perform the record Catharsis, it's the first time since about... three years » tout est dit par Mike Scheidt après avoir introduit par le début d'Aeons, la prestation que j'attends le plus quand bien même je ne pensais pas y assister. Avant-hier c'était The Unreal Never Lived mais Catharsis est pour moi le meilleur disque de YOB. En déplaise certains, c'est un des skeuds que j'ai le plus écouté dernièrement et l'afterburner sera une rareté (voire même une occasion unique) d'écouter en live cette oeuvre. Inutile de présenter les morceaux, j'ai chroniqué le disque ici. Le trio d'Eugene n'ennuie absolument personne alors que cette première piste est vraiment répétitive, elle prend toute sa puissance lorsque Mike bascule vers la distorsion qui transperce le public et nous permet de voir que les deux membres qui accompagnent le leader permanent de YOB sont vraiment excellents. Je parle de Travis Foster et Aaron Reiseberg à la fois concentrés, enthousiastes et subtils. Mike est un homme d'exception, à la fois méditant sa musique, énergique et buvant son pinard en remerciant le public entre chaque morceau de manière très sincère.

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La pièce phare de 23 minutes va faire voyager l'intégralité du public, tout le monde sans exception semble saisi par leur musique en devenant ainsi eux-mêmes les spectateurs de la catastrophe scénique que Aristote avait inventé. Catharsis laissera des séquelles notamment vers la fin qui part dans tous les sens. Entre temps on a eu le droit à l'interlude Ether, mon morceau de prédilection du combo, jamais joué en live. Première performance époustouflante de ce morceau, donc, qui fait un grand effet sur le public qui a voté Sleep et YOB comme les meilleurs concerts du week end. Il reste naturellement du temps de jeu, le groupe sort donc la superbe rentre-dedans Upon the Sight of the Other Shore extrait de leur dernier album en date Atma (2011)malheureusement pas aussi profonde que le précédent morceau. J'aurais largement préféré entendre Adrift in the Ocean, du même album, qui a clôturé leur premier set, deux jours avant. Mais de quoi se plaint-on, cette prestation, unique, a propulsé le trio comme un de mes groupes favoris. Parce que plus qu'un show, je trouve qu'il y a une sincère communication spirituelle entre le public et le groupe, de quoi méditer ce son cosmique. Il me tarde de reprendre ma claque sous un autre set à Clisson !
Setlist
1. Aeons
2. Ether
3. Catharsis
4. Upon the Sight of the Other

Voir des Vidéos du Set
 

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Que sait-on vraiment de Dragged Into Sunlight ? Un sludge blackeux des plus violents que je connaisse, les Anal Nathrakh du Sludge formés à Liverpool en 2006. En fait je saurais pas poser d'étiquette sur musique de ces cinq hooligans cagoulés, à part si un style se nommait Violence Metal, je sais pas. Artwork malsain (signé par le controversé Mike Diana) et amour de l'humain (Hatred For Mankind, premier album sorti en 2011) sont leurs qualités. La Green Room est bondée, si bien que je pourrais pas rester voir leur prestation plus de 10 minutes, le temps d'un de leurs morceaux hurlé, suffocants et emprunts d'une folie indescriptible. Ça me laissera quand même le temps de voir … j'ai dis voir? Ah bah non désolé, le groupe joue de dos dans une salle noire, avec des légers effets stroboscopiques toutes les trente secondes. On pourrait dire que c'est débile, mais honnêtement, visuellement parlant ça en jette. Le show en devient encore plus malsain et fatiguant. Niveau musical, son effet rouleau-compresseur et ses aïgus qui dérange et perce les tympans, marche encore mieux en live. Un espèce de vomissement d'épais décibels métalliques prônant la haine et les choses extrêmes, bref des valeurs ancrées dans le programme de Christine Boutin (voilà voilà)

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Ron Royce (Chant, Basse), Tommy T. Baron (Gratte) et Marky Edelmann arrivent sur une mainstage bien chauffée avec pour fond un dialogue cinématographique enfumé avant de lancer juste le début de Golden Cashmere Sleeper. Accompagnés par un intermittent très concentré qui en plus de faire les chœurs, va saupoudrer de samples sur leur musique afin de lui donner encore plus de charme. On ne présente les seigneurs Suisses du Thrash 80's Coroner qui ont parfaitement leur place sur la programmation tant la classe incarnée de leur trio a réussi à traverser les années malgré 15 ans d'absence. Un certain choix cornélien m'avait amené à manquer leur prestation remarquable au hellfest dernier au profit d'un autre légendaire combo nommé Bad Brains. Le set d'une heure et demie que je m'apprête à reçevoir aurait peut-être changé la donne à l'époque vu l'intensité de leurs prestations comparé à un H.R endormi par le joint et le jah. Enfin bon, une douzaine de titres balancés sans relâche, et sans perdre le rythme et l'attention du public. A la fois technique, classieux et plein de jazz, prog et groove quasi-dansant lorsque la basse/guitare insiste bien sur l'espace entre les notes pendant que la batterie continue (rappelant presque le meilleur de Carcass ou un bon Primus pour faire large). Des titres comme Serpent Moves ou Semtex Revolution, de leur bon Mental Vortex (1991) m'ont tué. Et puis cette guitare qui prend aux tripes lorsqu'elle s'y met sérieusement... Coroner fait justice aux trois instruments, jusqu'à les faire galérer au plus haut point (Ron semblait un peu dans le mal sur certains moments et l'assumait complètement).

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Le set s'enfile tous les albums de leur courte carrière sans exception. En partant de la fin par un petit Internal Conflitcs tiré de leur dernier disque Grin (1993) en terminant par le culte Reborn Through Hate au rappel, extrait de leur premier, R.I.P de 1987.Autant profiter de leur superbe discographie puisque cette reformation sera uniquement sur les planches et non en studio ! La vidéo change d'image à chaque morceau pour mieux illustrer le concept sobre (mais pas morbidomaniaque !) des gars vêtus de t-shirt noirs uniformes, que l'artwork a toujours réussi à exprimer. Elle arrivera même à donner une certaine forme planante grâce à des effets hypnotiques à un petit break expérimental que la formation s'est faite vers la fin. Impossible de reculer devant ce bon vieux son old-school et unique (qui n'est pourtant pas la qualité principale du thrash en général !) qui résonne encore mieux en live, on prend assurément son pied.

intro - Golden Cashmere Sleeper http://10000visions.cowblog.fr/images/Coroner.jpg
1. Internal Conflitcs
2. Serpent Moves
3. Masked Jackal
4. Still Thinking
5. Metamorphosis
6. Die by My Hand
7. The Lethargic Age
8. Semtex Revolution
9. Gliding Above
10. Divine Step
11. Grin
Encore:
12. The Invicible
13. Reborn Through Hate

Voir les Vidéos du Set


 
 
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Unique (?) choix douloureux mais luxueux qui se présentera à moi pour cette journée, à savoir les ragga-droneux illuminés de Bong, et le duo guitare/batterie Black Cobra qui va me botter le cul dans une vingtaine de minutes. Hé oui, je n'aurais que 20 petites minutes pour apprécier le sombre et dépressif psychédélisme des longues expérimentations de Bong. Non seulement d'être celui qui s'est attribué le nom propre du didjeridoo sans pré/suffixes, alors qu'il est émergent parmis tous les groupes qui se sont formés ces derniers temps dans le milieu des ondes psychés (Bongripper, Bongmoth, Belzebong, Space Bong, King Bong ou les cultes Bongzilla... et j'en passe), c'est aussi cinq jeunes chevelus perchés qui ont sorti quelques superbes galettes sur si peu d'années. (Merci Sonerobixxx !) Notamment leur s/t (2009) ou leurs premiers essais sur Bethmoora (2008) qui compte une étonnante reprise de Set the controls for the heart of the sun des Pink Floyd. La quinzaine de minutes est le strict minimum pour installer une ambiance désespérée à base de deux guitares et basse vibrantes et une sitar électrique accompagnées d'une batterie des plus lentes et un chant d'un lama agonisant. Serrés comme des sardines sur la scène de cette Green Room (qui est bien verte en effet), le groupe va gratter 10 minutes de plus sur son set : à peine ils ont règlent leurs amplis, ils commencent déjà à jammer hypnotiquement. Il faut dire que le volume audio était tentaculaire et presque intenable. Moment en tout cas très plaisant malgré son nihilisme triste à en mourir (si ils ne sont pas boudhistes du moins), en espérant les revoir plus longtemps... mais le Roadburn reste l'un des seuls événements adéquats ou plutôt cette mine d'or pour ce genre de groupes secrets.
 
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Encore un grand plaisir avant de laisser ses acouphènes en paix. Black Cobra, est au Sludgecore ce que les Black Keys sont au Blues et Pneu au Math-Rock. C'est le jeune duo incontournable qui défonce tout, formé par Jason Landrian à la guitare et Rafael Martinez à la batterie. Un tel challenge est impressionnant voire épuisant, les deux gars se comprennent complètement et torturent leurs compositions en live en défendant leur nouvel album Invernal (2011) qui dore le fond de la scène. Justement, c'est ce disque presque joué dans son intégralité, ainsi que Chronomega (2009) et une mini-présence d'un Feather and Stone (2007) avec Five Daggers qui vont dominer ce set enflammé. Malheureusement pas de trace de leur premier génial Bestial (2006), mais ce n'est pas ça qui va changer la brutalité de leur prestation. Rafael ne semble pas connaître ni le frisé, le moulin ou quoique ce soit, son truc c'est taper. Les notes sont uniformes, la grosse caisse continue, bref il a un jeu très particulier qui relève du pur bucheron qui martèle le crâne de l'auditeur. De son côté, Jason monte le son de sa gratte pour tout niquer. Le seul bémol comparé à ce que peuvent faire ces maîtres en studio, c'est peut-être le chant qui devient moins fort naturellement en live, jusqu'à être basique. Mais la puissance de leur musique couvre ce problème. Des riffs bestiaux qui tronçonnent le cerveau, un semblant de rythme « normal » qui apparaît en de très rares occasions pour ressembler à un Eyehategod bien lêché, et on note un interlude plus posé nommé Abyss, vraiment excellent. Mike Scheidt et sa copine (Stevie Floyd de Dark Castle!) sont sont à côté et apprécient bien mais Black Cobra achève de la manière la plus barbare des festivaliers burinés, ne tenant plus debout parce qu'ils ont entendu trop de bonne musique quatre jours durant. Et c'est bien ça le meilleur, encore un putain de concert qui termine cette journée parfaite.
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Setlist (Correcte ?)
1. Avalanche
2. Somnae Tenebrae
3. Chronosphere
4. Five Daggers
5. Corrosion Fields
6. The Crimson Blade
7. Beyond
8. Erebus Dawn
9. Abyss
10. Negative Reversal
11. Obliteration



Sinon l'année prochaine y a ça :
 
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Le Leader d'Electric Wizard qui propose une journée d'orgie de Stoner/Doom à base de de lumières qui grillent le cerveau, de projections vidéos et de séries B diffusées dans un cinéma ? Bon bah va falloir économiser...

Dimanche 8 avril 2012 à 21:50

http://10000visions.cowblog.fr/images/Affiche.jpgPar Brieuc

Éclectique à souhait, la musique progressive et instrumentale du jeune groupe Abysse nous venant de Cholet est saisissante. En ouverture de la Valley du Hellfest lors de la troisième journée (avec Sunn O))) quelques noms plus haut, c'est dire) le groupe monte carrément en notoriété même si le public n'est pas encore tassé devant la scène. Le Bassiste Jérémy (à qui on doit toutes les bonnes dates hypes au ferrailleur !) et son accolyte Sébastien derrière les fûts (qui s'occupe des visuels de ces concerts) sont les organisateurs de cette Release-Party visant à promouvoir leur nouvel album En(d)Grave qui va bientôt sortir après 3 EP. L'Ayant découvert dans son intégralité pour la première fois, autant dire que je suis carrément conquis par ce skeud, entre Entombed et Russian Circles, comme le définit lui-même le groupe. Des Riffs implacables, un groove omni-présent et une prestation scénique qui nous fait très vite oublier l'absence du chant et redonne au Metal son sens même. Pas besoin d'étiquette ni de noms de genres à rallonge (même si je m'y soumets lorsque j'écris …), en gros Abysse fait du bon son qui fait zizir aux oreilles en recyclant toute leurs excellentes influences diverses et variées pour mettre sur table quelque chose de super sans trop donner l'impression de déjà-vu. On y trouve forcément son compte lorsqu'on aime le Metal de qualité. Je salue le geste et le niveau des musiciens, que je reverrais avec plaisir !

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La soirée ne s'arrête pas là, car son argument de qualité restait quand même le guest Hypno5e que je n'écoute depuis pas si longtemps que ça. Au moment même où j'écris ces lignes je suis encore subjugué par la subtilité de leur musique et de leur concept. Avant que le show commence, on interviewe Gredin et Emmanuel Jessua respectivement bassiste et chanteur/guitariste du groupe. Des gars tellement sympas, déconneurs et ouverts d'esprits que je vous laisse apprécier l'entretien qu'on a eu avec eux, en collaboration avec l'émission YCKM sur Prun' (Radio Nantaise)



« Pas technique et pas intellectuel » leur « Metal Cinématographique » reste pourtant un des trucs les plus génies qui soient composés en France, les gars nous venant du Sud où un label Metal de qualité exquise y réside (Psykup, Manimal et puis Gojira si on lorgne un peu vers l'Ouest, soyons fou). Hormis le bassiste qui écoute du Anal Cunt, le groupe n'écoute pas de Metal mais trouve son compte dans le Cinéma, (avec pour référence Malick, l'expressionnisme Allemand ou encore la Nouvelle Vague) la littérature et le voyage intérieur et extérieur. Chaque morceau est un scénario, avec un climax, du suspense, une scène d'exposition et tous les attributs possibles qui font qu'on suit l'histoire d'un personnage. Autant dire que les riffs sont époustouflants, pas loin du meilleur de Gojira, et pourtant l'argument n'est pas posé là dessus. La projection Vidéo malheureusement absente, ce sont les dizaines de samples qui saupoudront leur incroyable show. A commencer par leur reprise du thème cultissime de Bernard Hermann sur Psychose d'Hitchcock qui nous botte le cul. Ensuite on aura le droit à des extraits de leur nouvel album Acid Mist Tommorow dont ils sont très fiers comparé à leur pourtant excellent Des Deux L'une est l'autre (2007) qui verra notamment la présence des deux parties inestimables de Maintained Revelance of Destruction. Une bonne heure de spectacle, sincèrement émouvant, quasi-magique et qui prouve que Hypno5e est un habitué des tournées étrangères (Australie, Japon etc..) pas assez reconnu en France. Le groupe était ultra-présent (Manu descendra de la scène pour se plonger dans les pogos lors des derniers riffs du concert), musique incroyable (et je pèse mes mots) et concepts qui emmènent loin au point d'en modifier la vision qu'on peut avoir de la musique et du cinéma. Que demander de mieux ? Un prodige qui constituera une troisième soirée de folie au ferrailleur en l'espace d'une simple semaine.

Jeudi 5 avril 2012 à 11:02

Janvier – Avril 2012, les claques !

Par César
Il est vrai que l'on a très peu publié en ce début et presque milieu d'année 2012, j'aimerais donc sans faire d'article entier dessus, présenter les grosses claques de ce début d'année riche en chef d'oeuvre et originalité!


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1 – Ancestors / In Dreams And Time : Le groupe « made in LA » de rock/stoner psychédélique progressif reviens nous assommer avec ce nouvel opus tout simplement génial et bien inspiré (notamment par un petit groupe britannique du nom de Pink Floyd...). Seulement 6 titres pour un album d'1h 10 min ! A se procurer immédiatement.

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2 – Corrosion of Conformity / Corrosion of Conformity : Le groupe Américain de metal sludge revient après 7 ans d'absence pour nous livrer un superbe album, cette fois-ci séparés du chanteur guitariste Pepper Keenan (qui officie dans Down). Un CD qui reste très similaire aux autres albums du groupe mais cette fois ci avec un son bien meilleur et une bonne production!

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3 – Eths / III : Le groupe français de metalcore a sorti ce nouvel album il y a peu, cette fois ci signé avec season of mist le groupe fait très gros avec un album violent et ce côté schizophrène qui revient grâce à cette chanteuse plus qu'exceptionnelle !

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4 – Gorod / A Perfect Absolution : Encore un groupe français, cette fois de death metal technique dont on a parlé très récemment dans la chronique du concert au ferrailleur de cette même formation. On retrouve sur cet album tous les éléments dont Gorod nous avait habitué avec une touche plus jazzy et technique que d'habitude avec quelques guest tel que Christian Muenzner, guitariste d'Obscura!

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5 – Hypno5e / Acid Mist Tomorrow : On reste en France avec un groupe un peu différent et moins brutal, Hypno5e nous livre sont deuxième « concept album » une fois de plus inspiré par le cinéma et la littérature (Française principalement), on y retrouve donc de nombreuses citations d'Albert Camus dans « L'étranger » un album riche en émotions et qui part très très loin seul les plus courageux s'aventurerons dans ce voyage sombre et flou.

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6 – Killing Joke / MMXII : Le groupe de rock qui a inspiré les plus grands tubes de Nirvana et qui a croisé le succès dans les 80's et emmené par Jaz Coleman revient avec cet album plus « industriel » mais toujours aussi sombre (La chanson Fema Camp par exemple). J'avais un peu peur d'éouter Killing Joke vu la réputation qu'ils avaient avec Nirvana pourtant, rien a voir!

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7 – Lamb of God / Resolution : Plus besoins de présenter Lamb of God, groupe majeur de la scène Metalcore/Thrash. Les américains nous offrent un album assez similaire au précédent « Wrath » mais ici avec quelques touches de renouveau comme le chant clair très bien utilisé par le chanteur Randy Blythe! Dans la ligné de tous les bons albums que Lamb of God nous livre depuis bien des années.


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8 – Meshuggah / Koloss : Les fous suèdois reviennent avec un album colossal justement plus « organique » comme le décrit le guitariste compositeur Marten Hagsrtom. Encore plus lourd que les autres, Meshuggah repousse encore ses limites le plus loin possible. Précisons d'ailleurs que le groupe déteste que l'on le qualifie de Djent (courant musical utilisant la polyrythmie et les grattes a 8 corde dont la plupart des groupes s'inspire de Meshuggah).


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9 – Napalm Death / Utilitarian : Les rois et pionniers du Grind sont de retour avec un album très classique avec une production plus appliquée tout de même pendant que Scum fête ses 25 ans. Rien de surprenant mais toujours aussi énorme a écouter une vrai claque !


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10 – Spawn of Possession / Incurso : Pour finir, comment ne pas parler du groupe de death progressif qui nous livre ici le meilleur album de sa discographie en compagnie du guitariste Christian Muenzner (et oui il est partout celui la!). Voilà 4 ans que le groupe bossait dessus et bien on est pas déçu du résultat bien au contraire un album juste extrêmement technique et complexe.

Voilà une infime partie des excellents albums qui sont sortie en ce début d'année (si l'on comptait seulement les miens on en serait déjà à une bonne soixantaine de claques), mais gardons les pour le best of final si la fin du monde ne nous en aura pas empêché!




 

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