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10, 000 Chroniques de Disques, Lives & autres.

Dimanche 12 juillet 2009 à 16:36

http://10000visions.cowblog.fr/images/PinkFloyd/Meddle.jpgPink Floyd - Meddle (1971)
Par Brieuc
Meddle est considéré selon moi, comme le chef-d’œuvre des Pink Floyd. Après un album ambitieux sorti en 1970 (Atom Heart Mother), le groupe délaisse l’orchestre de Ron Geesin pour s’attaquer à un album très personnel du groupe, commencé chez EMI en Janvier 1971, pour sortir le 5 novembre dans la même année avec cette pochette de Storm Thorgerson représentant en gatefold une oreille de vache aux tons bleus, marrons et verts formée sous une rivière coulant doucement, demandée par le groupe via un arrêt à Hong-Kong en s’inspirant de photos de jardins asiatiques de la pur tradition zen. A l’intérieur figure un magnifique portrait Noir et Blanc du groupe
 
Je ne pourrais pas parler de cet album, sans citer Echoes, ce morceau de 23 minutes qui m’a presque fait découvrir le groupe, qui est désormais ma piste préférée de ce dernier mais aussi qui a donné le nom du groupe dans lequel j’officie avec Guillaume. Le point de départ du morceau était un son, une note jouée au clavier et sortant modulée par une vieille enceinte acoustique à effet Leslie (utilisé pour les orgues Hammond, et qui, doté d’une partie rotative, donnait un son particulier). Le son qui accouchait de l’orgue était unique, et les différentes interprétations qui en suivirent contenaient un son un tantinet quelque peu différent. La note de Rick Wright, évoquait un sonar de sous-marin pour le groupe. Selon ce dernier, la musique a toujours été l’espace entre les notes, chose qu’il démontre dans cette intro, et qu’il reprendra pour l’album suivant lorsqu’il participera en majeure partie à Us and Them sur Dark Side. Le son de guitare de David au milieu du morceau, lui, était le fruit des leçons de Ron Geesin qui n’utilise ses instruments jamais conformément aux instructions. Il avait inversé par inadvertance le branchement de sa pédale Wah-Wah. Ce qui est assez magnifique dans ce morceau, c’est que David Gilmour chante avec en back-voice, l’inattendue voix de Rick, magnifique à mon goût.

Après l’extraordinaire solo de David, s’en suit entre le passage dès le passage de la 6e à la 7e partie, une partie complètement différente où la basse de Waters et l’orgue de Wright ressort encore sur un thème répétitif à l’énergie lancinante, jusqu’à qu’elle termine en fondu du son et laissant court à d’interminables expérimentations spaciales aux dissonances sombres et inquiétantes pendant 4 longues minutes. Jusqu’à que revienne l’apaisante note de Rick et les cordes montent en puissance pour finir avec le thème du début presque encore plus élaboré avec ses moments forts et reposants. In fact, le morceau est une sorte de voyage, le plus intéressant de tous les voyages que les Pink Floyd ont crée. Je n’ai pas assez de mots dans mon vocabulaire pour décrire à quel point j’adore ce morceau, plus que tout. Il est le symbole du Rock Progressif car les transitions réalisées sur les différentes parties et elles-mêmes sont les plus recherchées qui soit.
 
Après de longues improvisations, d’expérimentations et moults tâtements, le groupe finalise Echoes dans une énorme version. Mais avec les restrictions de la maison de disque, le morceau ne fera que 23 minutes et 31 secondes plus précisément, et occupera la seconde face.
 Ce n’était pourtant pas tellement le but du groupe, car après ce premier morceau composé pour démarrer l’album, ils ont dû ensuite combler le vide de la 1ere face. Et pourquoi ne pas mettre le morceau qui intéresserait le plus les radios pour ouvrir l’album ? (comme ils avaient fait pour leur album précédent sur la chanson titre de 24 minutes…). Ils ont réussi le défi.
 
Le premier morceau de cet album est donc One of These Days, meilleure performance live depuis le départ de Syd Barett, construit autour d’un son de basse que Roger avait crée en branchant son instrument sur une chambre d’écho Binson (qui avait caractérisé la période Barrett). En utilisant lui aussi un tambour roatatif en acier entouré de têtes de lectures et avec différentes têtes, on obtenait une gamme d’effets répétitifs selons les signaux envoyés. La basse était jouée à l’unisson avec David Gilmour. Cette dernière ayant besoin de nouvelles cordes, un technicien fut envoyé pour en acheter des nouvelles mais il s’absenta trois heures (d’après Nick Mason, il était accusé d’avoir rendu visite à sa petite amie qui tenait une boutique de vêtements et s’est trahi en revenant avec un pantalon neuf). A cause de cette attente, le morceau fut enregistré avec les vieilles cordes pour rendre une expérience réussie. La basse a été enregistrée à double vitesse avec une voix de fausset puis la bande a été repassée à vitesse lente. Le morceau contient aussi l’une des rares performances vocales de Nick, déclamant d’une voix modifiée One of these Days I’m Gonna cut You into little pieces !
 
Le reste des chansons de l’album se rapportent la plupart du temps à la vie du groupe. Comme Fearless, où Roger accompagne à son tour David à la guitare électrique. Le morceau appartenait à l’univers des supporters de Liverpool, le titre est l’équivalent du mot Génial utilisé dans le monde du Football. D’ailleurs le morceau termine avec l’hymne de l’équipe de football You’ll never walk alone again. Celle qui suit la 1ere piste, A Pillow of Wind(un oreiller de vent) est le nom d’une des combinaisons d’un jeu chinois appelé le Mah-Jong auquel jouaient régulièrement Roger, Nick et leurs femmes respectives Judy et Lundy lors de leur colocation à San Tropez.
 
David s’occupait d’un chien appelé Seamus, qui appartenait à Steve Mariott (du groupe Small Faces), et cet animal à quatres pattes avait l’agréable éducation d’aboyer lorsqu’il entendait de la musique. Ainsi naquit le morceau Seamus, une sorte de blues à guitares construit autour des hurlments du chien. Pour le réinterpréter dans les vestiges de Pompéï, ils ont dû prendre avec eux un autre clébard appelé Mademoiselle Nobs. Enfin il y a cette ballade sympathique non très Floydienne écrite par Roger : San Tropez, clin d’œil aux vacances qu’ont passées le groupe dans le Sud de la France le dernier Eté et à la maison qu’ils ont loué sur la côte d’Azur.
 
Meddle est la premier album enregistré en studio en tant que groupe si l’on prend les précédents albums, leurs solos et leurs écarts. Mais aussi le plus planant du groupe, le plus abouti et les membres du Floyd sont encore très fiers non seulement d’avoir lié les attentes du public à leurs ambitions musicales mais aussi d’avoir signé cette magistrale œuvre, qui résistera sûrement à l’épreuve du temps, aujourd'hui en étant déjà l'exemple.

http://10000visions.cowblog.fr/images/PinkFloyd/Meddle.jpg
http://10000visions.cowblog.fr/images/PinkFloyd/pinkfloydmeddleinsidegatefold.jpg
FACE A
1. One of These Days (David Gilmour, Nick Mason, Roger Waters, Richard Wright) – 5:57

2. A Pillow of Winds (David Gilmour, Roger Waters) – 5:13
3. Fearless (David Gilmour, Roger Waters) – 6:08
4. San Tropez (Roger Waters) – 3:43
5.Seamus (David Gilmour, Nick Mason, Roger Waters, Richard Wright) – 2:15
FACE B
6. Echoes (David Gilmour, Nick Mason, Roger Waters, Richard Wright) – 23:28
 
1971, 33t anglais : Harvest SHVL 795
1971, 33t français : Harvest SHVL 795
1971, 33t américain : Harvest SMAS 832
1983, CD américain : Capitol CDP 7 46034 2
1984, 33t américain (MFSL UltraDisk) : MFSL 1-190
1989, CD américain (MFSL UltraDisk) : MFSL UDCD 518
1992, CD américain (remasterisé) : Capitol CDP 0777 7 46034 2 3
1993, CD américain (MFSL Ultradisk II) : MFSL UDCD 518


One Of These Days

Fearless

Echoes



Dimanche 12 juillet 2009 à 16:12

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/MadeinJapan.jpgDeep Purple - Made In Japan (1972)
Par Brieuc
Le plus grand talent du groupe Deep Purple, doit être surement la prestation sur scène, "Made In Japan" datant de 1972, est la démontre ce que je viens de vous dire. C'est donc un recueil de nombreuses sessions enregsitrées à plusieurs concerts (vous l'aurez deviné) au Japon. Ce qui donne une magnifique synthèse des deux meilleurs albums de Deep Purple, c'est à dire Machine Head et In Rock qui déchirent leur mère le pinguoin.

    Ian Paice nous livre une prestation hors du commun, avec de monstrueux solos de batterie présents éternellement tout au long de l'album. Dont "Lazy", qui est au sommum de son excellence avec un solo de batterie vachement long. "Smoke On the Water" devait forcèment figurer sur ce monument, même si ce n'est pas un morceau de Deep Purple que j'aime particulièrement, elle est vachement bien interprétée. En gros, sur cet album, Ian Gillian nous fait part de sa voix rocambolesque et Ritchie Blackmore de sa guitare qui n'a rien à envier à Jimmy Page. Il réunit tous les tubes de Deep Purple, "Child in time", "Black Night"... J'aime surtout "Space Truck'in qui est magnifiquement bien jouée et chantée. Un des morceaux monstres de Deep Purple "Higwhay Star" est également jouée. Cet album est donc la preuve que Deep Purple dépote sur scène.

  Cette année, ils vont passer au zénith de ma ville natale, Nantes. Mais je pense qu'ils sont tout de même trop vieux et qu'il en aura forcèment un qui fera un infractus sur scène ou qui tuera quelqu'un avec un déambulateur. Ils ont même pas tous les droits pour jouer tous les morceaux! Plein d'idiots affirment que Deep Purple au zénith de Nantes, c'est l'événement dus siècle. Que des conneries, Deep Purple est passé il ya deux ans a Nantes... Serait ce donc l'événement du siècle tous les deux ans? Je vous pose la question. En tout cas pour me consoler de boycotter ce live, je passe pas mal de mon temps à écouter "Made In Japan", peut-être que "Made In Europe" est encore mieux, mais j'en doute fort. Il faudrait quand même que je jette un coup d'oreilles la dessus. Excellent live à écouter encore et encore sans limites et sans modération!!!

Playlist de Made in Japan


Deep Purple - Highway Star


Deep Purple - Child in Time


Deep Purple - Lazy


Deep Purple - Space Truck'in

Dimanche 12 juillet 2009 à 15:50

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/harvest.jpg
Neil Young - Harvest (1972)
Par Brieuc
J'ai commencé par connaitre Neil Young avec le film Dead Man (1995) de Jim Jarmusch, qui mettait en scène Johnny Depp dans le rôle de William Blake, fabuleusement accompagné avec les Solos Psychédéliques de Neil. Voulant m'y interesser beaucoup plus, j'ai voulu emprunter deux CD présents dans la médiathèque du petit patelin de mes grands-parents. J'ai trouvé After The Gold Rush, qui est très bon, mais qui se penche beaucoup plus vers la country. Et j'ai trouvé "Harvest", un ovni venant de nul part, un bohneur, un pur bohneur musical.

  Je l'ai écouté maintes et maintes fois. En particulier "Heart Of Gold", le morceau, tombé en lecture aléatoire sur mon ordi. J'ai découvert à quel point l'artiste qui jouait avait un réel talent à l'harmonica, et il avait une voix, cette voix que l'on oublie jamais. Je regarde l'artiste et tombe sur Neil Young. Je me rue directement vers l'album, et commence à l'écouter sans relache, du début jusqu'a la fin. En commançant par "Out On The Week-end" qui prouve dès le début à quel point Neil arrive à manier harmonica et guitare. Ce bohneur continue avec le morceau du titre éponyme de l'album et aussi "A Man Needs A Main", très bonne chanson où les paroles sont plus approfondies que la musique. En 4eme, on trouve donc la fameuse "Heart Of Gold".

Sur "Are You Ready For the Country" Neil s'amuse en jouant du piano, et nous fait découvrir son côté Festif/Country, morceau qui provoque une cassure dans l'intimisme de l'album, mais toujours agréable à écouter et à savourer.

Puis après "Old Man", une des meilleures, qui est un morceau tout simplement... Extraordinaire où Neil Young noys fait ressentir son côté Folk. "Alabama" et "The Needle and the damage done" marquent comme la presque fin de cette oeuvre absolue, tel un sablier. Puis tout finit avec "Words (Between The Lines of Age)", qui est une longue chanson qui dure plus de 7 min. Qui termine cet album avec brio. J'ai tellement écouté cet album, tellement apprécié autant de fois, tellement vénéré. Que cet album est devenu mon préféré de tout les temps.

  Je me suis de plus en plus interessé à Neil Young, aux fins fonds de son immense carrière qui n'a contenu que quelques petits bas. Cet homme à eu le courage, de continuer à sortir des albums. Son dernier "Forks In Road", lui a permis de faire une tournée dans le zénith de Nantes, et celui de Paris. Moi, Nantais (et fier de l'être),  pensait aller le voir mais personne pour m'accompagner. J'ai eu les boules, car mon ami Louis m'a dit que c'était génial malgré ses 65 piges. Je regrette donc vraiment de ne pas y être allé. Reste plus qu'a prier pour qu'il sorte un album dans les prochaines années pour qu'il puisse passer encore une fois en France. Mais bon voilà, cet album est mon préféré et je l'ai tellement écouté, que je ressens des frissons à chaque écoute d'une issue de cet album.




Playlist "Harvest"

Neil Young - Out On the Week-End [4:35]

Neil Young - Heart Of Gold [3:07]

Neil Young - Old Man [3:25]

Neil Young - Words (Beetween the Lines of Age) [6:40]



Dimanche 12 juillet 2009 à 15:33

http://10000visions.cowblog.fr/images/Pochettes/kingcrimsoninthecourtofthecrimsonking.jpg
King Crimson - In the Court of the Crimson King (1969)
Par Brieuc
Pour Commencer ce blog, j'aimerais mettre le CD 'ou plutôt vinyle, que j'ai le plus écouté depuis le début de l'année 2008/2009, ça avait commencé par la pochette de l'album, assez familière et pour moi culte. Qui fut dessinée par
Barry Gobder, meilleure pochette d'album de rock à mon goût, qui aurait pu lui ouvrir les portes de la célébrité, mais il est mort un an plus tard.
 
Puis par la première chanson "21st Century Schizoid Man" qui doit être la meilleure des 5 chansons. Une lente intro de 30 sec où l'on peut perçevoir des bruits de locomotives, puis les guitares arrivent, et on passe avec cette chanson de 7 min 30 un excellent moment "Progressif", des cuivres faisant penser à Madness lors de certains moments, l'accompagnent pour notre plus grand bonheur.

On retiendra surtout dans ce Premier album des King Crimson, "Epitaph" et "The Court of the Crimson King" qui figure dans le superbe "Les Fils de l'homme" (2006) de Alfonso Cuaròn. "I Talk To The Wind" est un morceau monstre que j'adore,du moins maintenant, car je me suis réconcilié avec lui y pas longtemps, car son solo de flûte traversière me faisait pleurer et j'avais envie de danser à chaque fois que je l'entendais.

"Moonchild and the dream and the illusion" est également une bonne chanson mais qui n'arrivent pas à la hauteur de ce que Robert Fripp, signalé comme le leader, fondateur et membre permanent des King Crimson, à pu faire dans l'ensemble de cet album.

Le Saxophone, flûte traversière et autres instruments à vent ainsi que Mellotron sont joués par le très bon Ian Mc Donald, que l'on ne reverra que dans l'album "Red" qui qualifiera la fin du Crimson des années 1970. Mais surtout, c'est la voix de Greg Lake qui rayonne dans ce disque, et sa basse imposante. Mais il rencontrera par la suite le clavieriste Keith Emerson dans un concert duo entre King Crimson et Family, et ils créeront emsemble "Emerson, Lake & Palmer" avec Robert Palmer, qui obligera Lake à quitter King Crimson.
Et enfin, on a le très bon batteur/percussioniste Michael Giles, qui a un son de batterie particulier rappelant méchamment la fin des années 1960 avec nostalgie.
La richesse des textes est dûe à l'écrivain, Peter Sinfield, qui reviendra pour In the Wake of Poseidon
 

Cet album s'avére être un des meilleurs disques de Rock Progressif que j'ai écouté dans ma vie. Chaque fois que j'ai le vinyle en main, je l'écoute en boucle sans me lasser.



Playlist "In the Court of The Crimson King"

King Crimson - 21st Century Schizoid Man [7:27]

King Crimson - I Talk To The Wind [6:07]

King Crimson - Epitaph [8:47]

King Crimson - In the court of the Crimson King [9:28]




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