Buzzov.En - To A Frown (1993)
Par BrieucQue ce soit Weedeater, Bongzilla ou Buzzov-en (dans lequel il participe depuis une douzaine d'années) : se délecter de l'intégralité d'un disque dans lequel officie Dave Collins allias Dixie (pour mettre quelqu'un en commun) est toujours une expérience stoner/sludge vomitive qui défonce tout. On connaît le bonhomme (au visage qui terroriserait n'importe quel enfant) boulimique de Weed, anti-nationaliste (même si il aime bien jouer avec son arme préférée, comme le témoigne la disparition de son gros orteil en Janvier 2010) et surtout qui s'en fout pas mal si vous allez aimer le disque. On étire le nihilisme jusqu'au maximum. Mais là où Bongzilla et Weedeater traitent de la légalisation et comment être déchiré comme un cochon malade, Buzzov-en a sa part « réfléchie » (mais bon, le contenu musical est toujours aussi « savoureux », selon les goûts)
A l'époque où Dixie n'était pas encore acteur du projet, le power-trio de Buzzov-En se composait d'Igor à son poste, Ash Williamson derrière les fûts et le fameux Kirk Fisher chanteur/guitariste survivant de cette nausée musicale. To A Frown, premier studio, qui réussit à être produit malgré la réputation du groupe, mais qui suit un foetus/EP qui annonçait la couleur sous le nom de Wound. Tout aussi bon que les excellents Score (1994) ou surtout ...At A Loss (1998) qui verra l'arrivée de Dixie, mais là ça date de 1993, mine de rien ! Maintenant disparu des ventes, réédité sous le nom de la compile Welcome To Violence. Sous les traits d'une pochette (conçue par Harvey Stafford) dans laquelle on peut reconnaître « Un artiste du jeûne » de Franz Kafka qui illustre parfaitement le propos, s'immisce une folie pas possible venant de ces gars. « Ladies & gentlemans, welcome to violence ! » introduit le disque avant de lancer la machine. Parce que Buzzov-en a l'habitude attirante, à l'instar d'Electric Wizard, d'entrecouper leurs pistes avec des extraits de films violents et les étirer sur le démarrage de l'instru avant que le dialogue ciné laisse la place à la voix de Kirk après quelques notes de basse.. On peut notamment remarquer la réplique de Baleine avant de tuer son capitaine dans ce classique qu'est Full Metal Jacket de Kubrick sur Drained, histoire d'installer l'ambiance bien froide et claquante qui s'était déjà posée dans ces toilettes et maintenant dans ce morceau à la lenteur et au malsain proche du doom. La basse mène le truc sur To A Frown, on sent déjà la capacité du trio à s'attacher à une espèce d'univers de folie mentale, un espèce de monologue à la 1ère personne étendu sur 10 titres frappant en plein coeur.
Parce que le son qu'ils ont conçu avec Billy Anderson est dégueulasse, pas crasseux mais un isolement qui dérange chez chaque instrument avec la guitare qui vient gratter la moisissure sur les notes rondes de groove basse. On y pense un peu moins lorsque le groupe accélère le tempo sur leur must Forget It, la géniale Frayed qui sonne comme une cavalerie d'un film de John Ford, ou dès Shove avec Pat Grimple au back-vocals. Idem : Le format télévisé revient lors de Splinter in my Eye qui nous laisse souffler à peine dix secondes vers la fin. J'ai cru un instant que ces mecs étaient crevés de jouer les schizophrènes et de chercher tous les riffs et crachats possibles pour faire un bon sludge, et veulent juste nous faire péter un dernier câble sur Wound. Pourtant ils perfusent, l'expérimentation et le jam semblent être poussés encore plus loin au fil du disque, jusqu'au point culminant que j'ai nommé Weeding (le jeu de mot qui traduira déjà leur passion..) qui dure concrètement 8 minutes. Parallèlement la folie finit son envol par un vétéran sur Toe Fry qui envoie du paté (vomi épique de Kirk à 2:00), et une sorte de jugement de cour d'assise s'en suit Aching Improv 9#.
Parce que le son qu'ils ont conçu avec Billy Anderson est dégueulasse, pas crasseux mais un isolement qui dérange chez chaque instrument avec la guitare qui vient gratter la moisissure sur les notes rondes de groove basse. On y pense un peu moins lorsque le groupe accélère le tempo sur leur must Forget It, la géniale Frayed qui sonne comme une cavalerie d'un film de John Ford, ou dès Shove avec Pat Grimple au back-vocals. Idem : Le format télévisé revient lors de Splinter in my Eye qui nous laisse souffler à peine dix secondes vers la fin. J'ai cru un instant que ces mecs étaient crevés de jouer les schizophrènes et de chercher tous les riffs et crachats possibles pour faire un bon sludge, et veulent juste nous faire péter un dernier câble sur Wound. Pourtant ils perfusent, l'expérimentation et le jam semblent être poussés encore plus loin au fil du disque, jusqu'au point culminant que j'ai nommé Weeding (le jeu de mot qui traduira déjà leur passion..) qui dure concrètement 8 minutes. Parallèlement la folie finit son envol par un vétéran sur Toe Fry qui envoie du paté (vomi épique de Kirk à 2:00), et une sorte de jugement de cour d'assise s'en suit Aching Improv 9#.
Procès de mes voisins pour tapage nocturne ? Fort possible parce que ça fait un bout de temps que le disque tourne pour trouver des mots pour qualifier une oeuvre de rare violence. Une haine qui ne vient pas forcément de la musique, mais de la mentalité, pire que des paroles de Kickback. Impossible de ne pas saturer, c'est pour ça qu'il y a des moments où on est pas d'humeur à écouter un Buzzov.en ! Mais j'adore ces phrases tirées de films cultes ou oubliés, cette envie de faire simplement de la musique avec pour seul objectif de tout défoncer et mieux que tout ce genre d'ambiance qu'arrive à créer ces disques là.
Buzzov.En - To A Frown [3:28]
Buzzov.En - Drained [5:22]
Buzzov.En - Toe Fry [2:39]