Le Lundi 30 Mai 2011 au Palais Omnisports de Paris/Bercy
Personnel :
Robbie Wyckoff - Vocals
Graham Broad - drums
Snowy White - guitar
Dave Kilminster - guitar
G.E Smith - Guitar
Jon Carin - Keyboards
Harry Waters - Keyboards
Mark Venice - vocals
Kipp Venice - vocals
Michael Lennon - vocals
1 an et demi attente freiné par des embouteillages, travaux et autres merdes à accomplir avant d'arriver dans Bercy. Devant la salle c'est un véritable bordel, 3 personnes au m² vendent ou cherchent des places pour les 4 soirées des interprétations de The Wall par le Dieu du Floyd. Au moins 500 personnes faisaient déjà apparemment la queue à 15h pour se mettre au 1er rang. J'aurais pu en faire partie si je pouvais partir de Nantes la veille, mais non il a fallu que je parte dans l'après-midi pour rentrer dans le pas si gigantesque mais agréable palais omnisport. En fosse, je me dégote de très bonnes places (si si) dans les 10 premiers rangs et plutôt bien centrées afin d'apprécier le show dans toute sa splendeur. Tous les fans du groupe sont là, inter-générationnels et très mixtes (beaucoup d'étrangers y sont venus!) et on attend dans une communion générale que Roger Waters pose ses pieds sur la scène. Pour ma part je n'ai jamais été aussi excité par l'attente d'un concert, ce moment allait être, j'en étais sûr, un des plus beaux de ma courte existence. J'observe déjà les premières briques posées, les marionnettes suspendues dans un sac ou encore le mur des amplis avec les projos impressionnants.
Une demie-heure de retard dû aux gradins qui mettaient du temps à se remplir, mais dès l'annonce vocale et l'extinction des lumières c'est la folie. Sur la petite mélodie qui introduit la première piste de The Wall, arrivent les musiciens de Roger In The Flesh ? Démarre, je ne réponds plus de moi lorsque Roger se ramène coolos et chante les premières paroles de l'oeuvre. Déjà là tout est mis en oeuvre, des feux d'artifices à la fin viennent enflammer la scène et un avion sorti de nulle part s'écrase dans le mur lorsque les bombardiers rugissent. On se calme et on allume les briquets sur The Thin Ice sur laquelle se pose la douce voix un peu foireuse de Robby Wickof sensé imiter les parties lyriques de Gilmour. Ce morceau est un hymne à la paix lorsque l'on voit défiler à titre posthume grâce au sublime concept vidéo sur lequel je reviendrais, des fiches d'identités de soldats morts à la guerre que Waters avait demandé qu'on poste sur son site officiel (à commencer par le papa de celui-ci, Eric). Bonsoir Paris!! Viennent la première partie d'Another Brick in the Wall où l'on observe des enfants en train dans différents milieux et que la troupe nous fait progresser dans la perte de l'identité de Pink. Les classiques projecteurs viennent éclairer d'un vif blanc l'assistance You! Yes, You! Happiest Day of Our Lives ouvre la 2e partie d'Another Brick in the Wall. Bien évidemment, là c'est le tube : tout le monde chante et acclame le morceau. Pour le chœur, Roger a eu la bonne idée de faire venir un groupe plutôt axé sur le melting pot d'enfants pour chanter tous ensemble (J'ai vu les répétions pré-tournée et croyez moi le Roger il hésitait pas à gueuler un coup pour les synchroniser). La marionette du professeur vient terroriser le public avec ses yeux lumineux, mais Roger ordonne aux enfants de l'insulter et de lui cracher dessus sur la droite de la scène. On a le droit à un petit solo de guitare classique, Harry Waters a démarré un truc au clavier mais tout de suite recouvert par la guitare (pas compris..) et tout se termine de manière assez grandiose. Notre bassiste adoré s'approche de la fosse avec sa guitare acoustique et commence à dialoguer avec nous avec beaucoup d'aisance et de sympathie, s'excusant de ne pas entendre ce qu'on dit à cause de ses retours.
Il attend que tout le monde se calme un peu avant d'annoncer sa magnifique Mother où tout le monde reprend son souffle. La marionnette de la mère est animée à son tour sur la gauche de la scène, et la vidéo qui commence à prendre forme sur le mur (qui se construit brique par brique de manière très rapide) nous diffuse des messages contre le gouvernement (en français parfois en plus, genre « Jamais de la vie! » sur Mother Should I trust the Goverment? tout en laissant une caméra de surveillance sur l'écran rotatif nous observer. La petite voix de l'enfant au début de Goodbye Blue Sky est citée par tout le public, les frissons montent encore plus. Des avions pour la vidéo, oui. Mais des avions qui bombardent des symboles et logos : la croix de jésus, la lune de la mecque, l'étoile de David, un Dollar ou encore les marques de Logo et Shell (symbolisant j'imagine la pollution par le pétrole et l'automobile) sur des villes. Parce que oui non seulement d'être renouvelés, les vidéos retracent l'actualité et ne se contentent pas seulement de suivre le message du jeune Roger des 70's sans pour autant le renier.
Cependant lorsqu'on arrive sur ce qui est pour moi, la partie la plus passionnante du show : les éminentissimes Empty Spaces suivie de What Shall We Do Now? On reprend les vieilles images du film réalisé par Alan Parker en 1982. Et franchement on s'en plaint pas, le symbole sexuel entre les deux fleurs qui se cherchent, l'arrivée du capitalisme (immeubles qui se construisent), de sa société de consommation et la répression dictatrice qui détruit les générations. Ces images devenues cultes sont toujours irrésistibles... La cloche sonne en tempo comme à Berlin en 90, c'est le chef-d'oeuvre de Gilmour Young Lust qui envoie tout simplement du paté dans l'assistance. Des jolies femmes nues et autres vices qui perturberaient les plus jeunes occupent la droite et gauche du mur. Un enchaînement époustouflant dont je ne suis pas déçu, comme je l'attendais. Sur One Of My Turns et sa suivante le mur est quasi-terminé, on nous offre en prime des visions couleurs magnifiques, marionnette de l'icône féminine et un Roger qui nous imite les parties batteries après la longue introduction vraiment émouvantes. Cela dit ça fait vraiment plaisir de voir Roger aussi heureux sur un morceau pareil, parce que mine de rien quand on fait le rapprochement avec le film, cette chanson fout bien le cafard. Don't Leave Me Now l'enfonçant encore plus dans son isolement...
La 3e partie d'Another Brick in the Wall se transforme en medley de presque tous les morceaux qu'on a entendu depuis le début du spectacle avec de belles images aux tons rouges sur le mur. Il reste une brique à placer dans le mur, Roger s'y approche et souffle les dures paroles de Goodbye Cruel World, avant de se faire emmurer. INTERMISSION
Après avoir repris son souffle en regardant les projections de fiches d'identités des soldats morts à la guerre , le show repart de son rythme soutenu . Même lorsqu'on observe un mur. Hey You se jouera traditionnellement sans que personne ne voit les musiciens et sans animations particulières sur le mur si ce n'est qu'un motif le rendant plus réaliste. Et le charme a opéré puisque la beauté de ce morceau, sûrement la plus grosse ballade acclamée par le public, suffisait à elle-même pour tenir en haleine ces derniers. Quelques failles se perceront pour Is There Anybody out there afin que l'on puisse observer les guitaristes. Une partie du mur s'ouvre de manière assez impressionnante avec des meubles collés dessus, et Roger s'installant dans un fauteuil devant une télé.. pour bien sûr chanter Nobody Home sur la mélodie de Ezrin : un bel effet qui a laissé bonheur aux types de dernière catégorie gradins à gauche. Tout le monde était encore plus à fond sur Vera, personnellement j'aime cette chanson mais j'ai jamais trop compris ceux qui l'adulaient au point d'être le chef-d'oeuvre de l'album, du moins ça a bien appuyé le côté triste de la guerre. Des filles retrouvent leurs papas partis sur le front, et cela à toutes les guerres illustrées sur la vidéo. Des frissons me remplissent lorsque le joyeux bordel orchestral de Bring the Boys back Home dont la vidéo critique à son tour la pauvreté (hum..), la misère et l'impact chez la jeunesse causé par la guerre. Non pas que ce morceau me transcende à ce point, mais cette fin … Time to go, are you feeling okay? Wrong do it again, Time to gooo, wrong do it again, time to gooo, time to gooo … jusqu'au Is There Anybody Out There qui glace le sang. Comfortably Numb pète, le public est aux anges. Parce qu'un morceau n'a jamais été aussi beau, surtout en live avec un Roger en pleine forme. Je dois avouer que comme tout le monde j'ai retenu ma respiration lorsque le projecteur a éclairé le haut du mur lors du refrain, mais non pas de Gilmour et je m'y attendais bien après le passage à Londres. Ce qui sort des bafles me fait vite oublier la déception surtout lors du solo où le mur éclate visuellement en un amas de couleurs et d'esthétique magnifiques pour enchaîner sur The Show Must Go On pendant laquelle Waters sera un peu à interpréter son truc tout seul car le reste de la régie installe le matériel pour ce qui va suivre.
Non aussi kitsch que la prestation à Berlin en 90 (un peu ridicule), le très beau style du Surrogate Band se pose avec des tons rouge/blanc/noir chauds et réussis sur le mur. Tout le monde se ramène vêtus comme tout bon membre du parti, Waters de son cuir et ses lunettes noires s'énerve sur In the Flesh et interrogera bien sûr la foule pour retrouver les juifs, les gays et les fumeurs de pylax dans la salle grâce aux projecteurs de Bercy chéri. Tout pète jusqu'au tir à la mitraillette du bassiste sur le public. On s'éclate sur Run Like Hell sur laquelle apparaît le super gros cochon tagué trop bien qui plane au dessus de nous pendant que la troupe nous livre un des morceaux les plus performants en live. Sans parler de l'engagement politique vidéo de la fin du morceau, où l'on voit des figures comme Ben laden, Mao ou plein d'autres arborer des écouteurs I Believe puis un flash-back stylisé sur le scandale des américains qui ont bombardé des innocents irakiens en les soupçonnant de porter des armes qui étaient en fait des appareils photos. On se calme sur Waiting for the Worms qui commence à prendre un ton assez grave. Classique, Waters avec son mégaphone, les marteaux qui défilent etc.. mais surtout les vers de terre traversant un couloir de colonnes en pierre, ainsi créant un grand travail de perspective. Stop ! Après cet apocalypse nous sommes plongés dans le jugement dernier de The Trial. On reprendra les sublimes mais glauquissimes images de Gerald Scarfe, tout en travaillant sur une 3e dimension avec le mur qui pivote sur le crazy et donnant la nouvelle figure du schizophrène des temps modernes et insistant un peu plus sur le domaine de l'éducation (les élèves en chair à paté notamment). Un moment très fort terminé par le tear down the wall et le mur s'écroule avec des nuées d'acclamations. Une poussée d'air arrive vers nous lorsque les briques tombent. La troupe de musiciens revient, nous joue et nous rejoue Outside the Wall de manière très soudée et émouvante avant que Roger annonce tous ses compagnons et nous remercie infiniment.
Il est bien dans sa peau, agréable, communicatif et d'une aisance qu'il n'avait pas dans son âme schizo des années 70/80. La vieillesse le réussit grandement, qu'on ne l'accuse pas de play-back en le sous-estimant que ça soit lui ou ses musiciens (Snowy White qui était tout de même un ancien Pink Floyd sur Animals entre autres ou le fils aux dreadlocks du bassiste, Harry aux claviers) : l'interprétation de chef-d'œuvre était parfaite. La reconstitution d'un spectacle de légende qui a pris naissance en 80 et qui maintenant par son actualisation et ses nouveaux moyens, prouve qu'il est éternel et qu'il sait vivre avec son temps. Vraiment rien à reprocher à ce show qui était peut-être cher, mais la valeur de celui-ci est inestimable. Que ce soit sur la mise en scène, le montage du mur, le concept vidéo, les immenses marionnettes, le jeu de lumière incroyable le côté scénographe de Roger Waters mis en oeuvre : pas pour rien qu'il était en école d'archi le zozo. J'enviais déjà ceux qui verront les sold-out du 31 Mai, du 30 Juin et du 1er Juillet. Sans exagération, tout simplement inoubliable et paye ton concert de légende qui sera sûrement un des meilleurs que j'aurais vécu. Un rêve éveillé.
1. In the Flesh ? 2. The Thin Ice 3. Another Brick in the Wall I 3. The Happiest Day of Our lives 4. Another Brick in the Wall II 5. Mother 6. Goodbye Blue Sky 7. Empty Spaces 8. What shall we do now? 9. Young Lust 10. One of my turns 11. Don't leave me now 12. Another Brick in the Wall III 13. Goodbye Cruel World - INTERMISSION - 14. Hey You 15. Is there anybody out there? 16. Nobody Home 17. Vera 18. Bring the Boys back home 19. Comfortably Numb 20. The Show must go on 21. In the Flesh 22. Run Like Hell 23. Waiting for the Worms 24. The Trial 25. Outside the Wall
Je mettrais mes vidéos plus tard.
Des Images du lendemain : Run Like Hell et La Chute
Toutes les photos m'appartiennent
Je mettrais mes vidéos plus tard.
Des Images du lendemain : Run Like Hell et La Chute
Toutes les photos m'appartiennent