Par Brieuc
Le Lokerse est une petite ville qui accueille depuis 37 ans le Lokerse Feesten qui a vu passer des artistes des plus incroyables, à peu près 20 euros pour 4 ou 5 groupes par soirée et les festivités durent 10 jours. De ce qui nous intéresse Soulfly, Dream Theater ou Robert Plant dans cette programmation des plus variées possible. Et cette malheureusement seule soirée du 2 Août à laquelle j’ai pu participer surtout pour Kyuss. J’allais oublier, le festival est belge et tout le monde cause flamand et sont plus là pour boire un coup entre potes et manger des frites que la musique donc le public éclectique et intergénérationnel ne sont même pas agglutinés contre la barrière mais très espacés, détendus, posés et à fond dans les concerts. Excellente ambiance pour une unique scène ! Si la programmation prochaine est intéressante je n’hésiterais pas à y passer encore quelques jours…
*Airbourne*
Un pur plaisir que de revoir Airbourne plus longtemps pour la 2e fois dans un cadre pareil! Au hellfest 2010, la bande O'Keeffe nous avait littéralement mis sur le cul et on est rarement déçu du moins sur le point de vue scénique.. parce que sur le point de vue musical certains accusent encore Airbourne d'un plagiat répétitif de leurs maîtres AC/DC et poussant le vice tellement loin qu'il y a deux frères dans le groupe et qu'ils sont australiens. Alors oui faut avoir de la merde dans les oreilles pour ne pas ressentir une ressemblance malsaine mais je trouve franchement plus catchy (ça veut pas dire mieux) la musique des jeunes Aussies que des vieux. J'arrête de broder sur cette histoire de son, si Airbourne est là c'est pour nous mettre une putain de claque rock'nroll dans la tronche pour bien démarrer la soirée! Arrivée en scène sur le thème de Terminator 2 (de Brad Fiedel) et bouffée de bons souvenirs dès qu'ils démarrent Raise the Flag, parfaite pour ouvrir un concert (c'est pas pour rien qu'elle ouvre leur No Guts No Glory). Et lorsqu'on a déjà vu le groupe et qu'on connaît bien, c'est pleins de refrains accrocheurs que l'on répète en boucle que ce soit Blonde, Bad, Beautiful ou l'excellente No Way But The Hard Way tout droit tirés de leur très bon dernier album album en date de 2010 qu'ils se font un plaisir à promouvoir. D'ailleurs au bout de 4 morceaux le drapeau change et le répertoire un peu avec.
Que ce soit David Roads à la guitare rythmique, Justin Street à la basse (au t-shirt qu'il mouille pas mal pour donner un effet d'effort. Il sue pas mal quand même, hein) ou Ryan O'Keeffe à la batterie tout le monde s'en donne à coeur joie avec beaucoup de talent... Quoi? J'en ai oublié un? Mouarf le frère de ce dernier bien sûr, le géniallissime Joel O'Keeffe et ses prestations sur scène toujours inoubliables. Il bouge tout le temps au torse nu avec sa Gibson Explorer blanche, headbang comme un dingue à s’en briser les cervicales, se casse des cannettes de bières sur la tête (j'imagine pas le nombre de neurones qu'il perd à chaque date..), va continuer son morceau en courant entre la foule (grâce au système de barrières dans le public), se tape une bouteille de pinard cul sec sur la scène avant et le clou du spectacle : ira finir son solo en haut de la structure de la scène en escaladant les barres métalliques sur les côtés lors d'un Running Wild bien servi qui terminera ce concert mémorable. Un homme bien en somme. Comme à son habitude Airbourne envoie du gros paté et sont show comme la braise. Au premier rang c'est époustouflant de voir Joel aussi près! Bref à la prochaine les guys et merci bien.
(surement incorrecte)
1. Raise the Flag
2. Born to Kill
3. Diamod in The Rough
4. Blonde, Bad and Beautiful
5. Chewin' the Fat
6. Girls in Black
7. Bottom of the Well
8. Cheap Wine & Cheaper Women
9. Blackjack
10. No Way but the Hard Way
11. Too Much, Too Young, Too Fast
12. Runnin' Wild
*Kyuss Lives*
Tadam! Voilà le parfait Scott Reeder qui rendra un fier service au groupe et assurera les parties basses de Nick Olivieri. Petite piqure de rappel (ou pas), il arrive à Nick Olivieri d'avoir quelques moeurs un peu gênantes comme frapper sa copine (faute qui le fera licencié de Queens of the Stone Age par un Josh Homme outré) ou jouer en tenue d'Adam avec son groupe Mondo Generator. C'est donc le 14 juillet que Nick a fait la fête nationale à son ex-copine qui s'est ramenée chez lui pour récupérer quelques affaires. Une belle dispute des tourteaux tapagera les voisins soucieux des évènements. La police vient calmer ce petit monde et Nick prend en otage son ex et gros bordel puisque les S.W.A.T sont intervenus et ce n'est qu'après quelques heures de négociations que le bassiste s'est rendu. Accusé de violences domestiques (et en plus ils ont trouvé un fusil chargé chez lui), Olivieri a de supposés sévères problèmes à cause de ses conneries. Et je me doutais que ce ne serait pas 100 patates de caution qui suffiraient à satisfaire la justice américaine puisque notre chauve ne peut pas assurer les quatres derniers concerts de leur tournée européenne.
Quel honneur, merde, quel honneur! Même si Nick est le bassiste original de la formation, il ne faut pas oublier que Scott était là pendant trois ans jusqu'au split, présent sur les deux derniers studios. Donc.. Nous avons devant nous ¾ de la formation qui a enregistré le meilleur album de Kyuss à mon goût à savoir Welcome To Sky Valley (1994). Cuberisheep heureux! J'aime beaucoup Olivieri non pas pour son attitude mais pour sa classe sur scène et un certain talent d'écriture. Mais c'est Scott Reeder quand même! Je veux dire, un type sympathique qui a joué dans Tool et Goatsnake... Fin de la parenthèse, tout ça pour dire que ce soir le monde venu à Lokerse va assister à un bel événement, à savoir le premier concert et l'un des rares qu'il y aura où Scott tiendra la basse dans Kyuss Lives.
Ce n'est pas ce choix cornélien au hellfest (avec Opeth qui me les a fait manqué, mais à quel prix...) qui vont m'empêcher de les voir enfin en Belgique ou cette demie-heure d'attente assoiffée de garder le premier rang pour ce groupe qui ferait bien partie de mes 5 préférés. J'observe déjà Scott et Bruno Fevery qui font la balance de leurs instruments respectifs, puis Brant Bjork sous son bandeau bleu testant la batterie, le beau drapeau hissé sur scène. L'heure a sonné lorsque l'organisateur de l'évènement viendra faire son truc habituel en flamand dont je ne bitte pas une syllabe (je ne dois pas assez saisir la beauté de la langue..) conclu par un « make some noise for..! »
Les trois musiciens introduisent ce qui est mon morceau de prédilection du groupe j'ai nommé Gardenia et j'ai toujours eu du mal à réaliser l'état mental dans lequel il allait me mettre lorsque je l'entendrais en live. Grosse claque dans la gueule, John Garcia s'approche près de son pied de micro fidèle à lui-même et il commence à scander les premiers vers de leur chef-d'oeuvre. Comme d'habitude ils commencent leur concert avec des premières pistes toujours aussi efficaces, tout de suite après on a le droit à un Hurricane et un Thumb impeccables, un One Inch Man toujours aussi groovy et des Freedom Run et Asteroid cosmiques où notre chanteur partira dans les coulisses au passages longuement instrumentaux pour revenir clope au bec ou bière à la main. Des morceaux que j'ai tant écouté qui s'enfilent comme des perles sur un magnifique collier, le temps passe vite et j'entends que des airs et des paroles que je connais par coeur. Elle est juste parfaite cette reformation. John Garcia peu à peu se dévoile son caractère un peu ténébreux reproché crâneur, détache ses cheveux, enlève ses lunettes noires et bouge au son de son groupe comme dans les années 90. A moins que la fanitude m'aveugle complètement, il me semble que Garcia ait vu mes tribulations au premier rang et m'ait lancé un regard noir qui ne me laisse pas savoir si c'était moi qu'il regardait, en tout cas des cornes de Dio à sa main droite (chose qu'il fait rarement) au groupe de personnes au premier rang auquelles j'ai répondu (sans calomnier ou me la péter, mais ça m'a frappé). Quant à ses instrumentistes, que dire? Brant Bjork est toujours aussi bon mais ça c'est un fait. Mais le belge Bruno Fevery qui joue dans son Pays la guitare de Kyuss de manière sublime, non une pâle copie de Josh Homme mais des géniales improvisations et un jeu bien à lui qui reste fidèle à l'original. Au point d'en avoir oublié le passé du rouquin dans le groupe.. et le plus beau dans tout ça c'est Scott, plein d'enthousiasme et d'énergie, beaucoup plus intense et directeur que Nick Olivieri. Il se fait plaisir à retourner dans son groupe et on le sent. J'ai d'ailleurs lu quelques blogs expliquant à quel point le personnage est adorable. Ça m'étonnerait à peine que le groupe se fatigue des débilités de son bassiste d'origine et qu'ils finissent par le remplacer par celui-ci. On est loin d'en être là, les deux me plaisent mais Scott Reeder serait très bien dans un poste définitif aussi.
L'incroyable Supa Scoopa and Mighty Scoop poursuit le set, son riff final ultra groovant et son final avec lequel Garcia s'amusera à narguer le public. Pour renforcer l'esprit de leur metal ultra-psychédélique ou plus communément appelé Stoner rock bien évidemment, les 4 gusses vont nous sortir Fatso Forgoto (plutôt rare, une face B que l'on trouve uniquement sur le best-of Muchas Gracias ou sur le split avec QOTSA) ou l'intense Whitewater qui sont des morceaux plutôt longs, subtils, qui mettent en état d'apesanteur.. Joués en intégralité svp! Entre un Odyssey toujours aussi sublime et désertique. Welcome to Sky Valley est bel est bien à l'honneur puisqu'à 3 morceaux près, l'intégralité du disque est joué en cette soirée. Car l'on remarque l'absence des géniales Molten Universe ou Allen's Wrench qu'ils jouent habituellement, puisqu'elles sont tirées du cultissime Blues for the Red Sun (1992) dont Nick officiait à la basse et non Scott. Garcia présente ses acolytes à la foule en insistant bien La fin approche puisqu'on passe au moment qu'apprécie le maximum de gens à savoir l'enchaînement El Rodeo/100° irrésistible, et après un Conan Troutman le public à fond et présent se lance dans un dernier effort sur le classique-incontournable-que-si-vous-connaissez-pas-allez-sur-youtube-tout-de-suite Green Machine que personne ne peut refuser car énormissime en final de concert de Kyuss où tout le monde chante en choeur le refrain dans une ambiance terrible. Le groupe quitte la scène en remerciant chaleureusement le public dans les étoiles, Scott sera le dernier à partir des planches parce qu'il voulait fortement remercier le public qui l'a parfaitement bien accueilli pour son premier de ses 4 concerts. Merci au type de la sécu qui m'a donné une setlist de scène alors que je parlais même pas flamand. Plus de cou et de cordes vocales, un moment inoubliable que j'espère revivre encore et encore lors des prochaines tournées, une setlist perfetto dont on ne compte plus les cultes (même si des morceaux de leur premier disque Wretch qui est excellent ou un 50 Million Year Trip entre autres, réclamé par quelques uns, n'auraient pas été de refus...) : une véritable leçon musicale par les fondateurs d'un style qui est pas loin d'être mon préféré. Et qu'on se dit qu'ils ont un album sur les planches on ne peut que jubiler devant une telle reformation pour le jeune fan que je suis, 15 ans d'attente pour les plus vieux mais ça valait le coup!
1. Gardenia
2. Hurricane
3. Thumb
4. One Inch Man
5. Freedom Run
6. Asteroid
7. Supa Scoopa and Mighty Scoop
8. Fatso Forgoto
9. Odyssey
10. Whitewater
11. El Rodeo
12. 100°
13. Conan Troutman
14. Green Machine