PRIMUS (1ère partie : Hot Head Show)
Mercredi 22 Juin 2011
La Cigale - Paris
Événement assez exceptionnel qui m'a valu entre autres ce petit passage à Paris, la bande à Les Claypool lors de sa tournée mondiale 2011 qui nous offre ce petit passage dans la capitale, chose qui n'est pas arrivée depuis 1998. Azkena Rock Fest en Espagne? Ancienne Belgique à Bruxelles? Non pour faire au plus simple j'opte pour voir un de mes groupes favoris jusqu'au bout des ongles dans la salle mythique, La Cigale. Après une petite heure d'attente en compagnie de fans mûrs internationaux, je devais être sans plaisanter le plus jeune de la salle (peut être parce que les bacheliers étaient un peu freinés). Et quelle salle! Je n'ai jamais vu une salle aussi intimiste et datée, si bien que lorsque le public pogotait, le sol bougeait. Hot Head Show ouvre le concert des semi-dieux sur toute la tournée, je me cale au 2e rang malgré le fait que leur prestation m'a juste insupportée pour la bonne et simple raison que ces petits jeunes très talentueux (je ne dis pas le contraire) se prenaient pour leur tête d'affiche. Et c'est quoi se prendre pour Primus? Jouer très vite de manière désorganisée, parler très vite et dire de la merde et avoir des moeurs bizarres comme les vêtements spéciaux. A cela je réponds que leur musique était juste inaudible et sans utilité, que le guitariste Jordan Bennett ne savait pas parler d'un flow comme Les Claypool et que leurs casquettes de Golf étaient justes ridicules. Primus c'est un bordel ultra-organisé au service d'une musique totalement inclassifiable et unique. C'est sûrement en mode intolérant de ma part, d'habitude j'aime bien les premières parties et celle-là me tentait bien mais vu mon impatience pour le groupe de la soirée et le dégoût que provoquait en moi la musique de ces jeunots qui donnaient un sous-primus peut-être original mais chiant et poussif et j'aurais préféré The Melvins comme à leurs premières dates. Et sincèrement j'ai ré-écouté en studio et c'était encore plus insoutenable. Comme quoi, qui n'est pas Primus qui veut.
Pour m'aider à attendre, je regarde les beaux cosmonautes gonflables qui nous tend la main sur chaque côté de la scène. Je ne m'attendais pas à ce que les visières des casques spatiaux serviront de support de projection en boucle d'un concept vidéo à la Pierrick Sorin et au dvd Hallucino-Genetics, ce n'était pas du Roger Waters mais c'était dans l'esprit du groupe et insolite. On sait de qui ça vient... Tout le monde acclame le groupe, et c'est alors que Les Claypool, Larry Lalonde et Jay Lane Le leader souffle les premières paroles de Those Damned Blue-Collar Tweekers à laquelle je ne m'attendais pas, et quand on passe à l'instrumental, le public pète un câble et tout le monde se met à sauter en même temps au rythme de la basse ultra imposante sous le concept affichant un petit bonhomme paranoïaque et inquiétant tiré de la web-série qui tue tout Salad Fingers. Je suis juste un peu inquiet du volume du double micro du chanteur un peu faible et pourtant si indispensable dans leur musique. Les choses avaient l'air d'aller de vers l'avant au fur et mesure. Primus a choisi de faire une setlist plutôt méconnue et audacieuse, et nous fait écouter un nouveau morceau tiré de leur nouvel album pas encore sorti Hennepin Crawler C'est à partir de Duchess and the Proverbial Mind Spread tiré de leur album marron de et c'est à partir de ce moment là que ça commence sérieusement à groover surtout quand on retourne sur le premier album Frizzle Fry (1990) avec le titre éponyme. On se met à parler de poissons en vidéos lorsqu'on passe à Last Salmon Man tiré encore une fois de l'album pas encore dans les bacs (quel honneur!), Les Claypool nous offre constamment sa petite danse extra à 360° . A chaque début de morceau il nous fait part aussi de quelques rapides expérimentations nous montrant à quel point ce type est sûrement le meilleur bassiste que je puisse connaître. Il a maintenant 47 ans (ça se tient, on va encore manger du primus!) mais habillé comme un grand-père, ce n'est plus celui qu'on connaît dans le clip de Jerry was a Race Car Driver Aussi l'album marron qu'il a tant critiqué est plutôt vanté ce soir, puisqu'Over the Falls sera joué par la suite... Je me suis pris une claque sur l'inconnue Tragedy's A Comin est le 3e morceau avant-première de la soirée.
Après un court passage dans les backstages, le bassiste revient coiffé d'un masque de cochon, ou devrait-je dire le contrebassiste puisque Les décide de nous montrer son autre pratique. Tout le monde demande un Mr Kinkle prévisible, mais qui ne sera pas joué..! A la place, encore un privilège d'écouter deux nouveaux morceaux encore du dernier album : Green Ranger et Jilly's on Smack. Un solo brillant du batteur d'origine du groupe (Jay Lane) qui assure particulièrement bien les parties de nos regrettés Herb et Brain, après s'être lancés dans une sublime cover de Tom Waits (Big In Japan) qui ne l'oublions pas, est un des meilleurs amis de Les et du groupe en général. On ne compte plus les collaborations entre le génie au visionnaire varié et le dieu de Primus. La contrebasse est posée, le public commence à acclamer le guitariste Larry! Larry! Larry!. Vexé volontairement, le frontman se moque de l'accent du public avec beaucoup de second degré et dit qu'il y en a pas que pour lui, et il se lance dans un marmonnement d'une histoire de fermier je sais pas quoi que plus personne n'écoutait dans un brouahah total, c'était à mourir de rire : du primus pure souche, du Claypool pure souche.
Après, les tubes sortent. C'est lorsque Claypool sort sa Fretless 6 cordes que je vais péter un câble, puisqu'on devine l'énormissime stochianomaniaquement géniallissime chanson qui m'a fait découvrir le groupe par son clip My Name is Mud. Ce sera pas en espagnol qu'elle sera chantée mais avec un profond message anti-Georges W. Bush dans la vidéo qui diffusait en boucle ses gourdes à la maison blanche (le coup de il ouvre une porte qui n'en est pas une etc.. My name is Bush quoi, la chanson d'origine traitant tout de même d'un serial killer) et je ne réponds plus de moi du début jusqu'à la fin en passant par le final à la double pédale d'antologie. Tant d'émotions suivies du psychédélisme interminable de Over the Electric Grapevine qui nous fait rentrer dans un voyage hallucinant soutenu par le concept vidéo en mode Animation Lecteur Windows Media mais en 10000 fois mieux (en même temps c'est difficile de faire pire). On termine le trip en se prenant une vieille claque « It was aaaaa.. weekends eve, I had sex on my breath... » inutile de vous citer la géniale Harold of the Rocks qui groove sévère et qui s'étend dans des vieilles parties infinies avant de terminer le concert et de quitter la scène après quelques remerciements. Le public demandera pendant plus de 5 minutes, moi y compris un rappel qu'il méritait bien vu l'enthousiasme de celui-ci. Ils se dépêchent alors de revenir sur scène pour nous donner le meilleur rappel que Primus puisse faire. A savoir Tommy the Cat avec le clip diffusé sur le concept bien évidemment. En revanche, le groupe tellement pressé nous coupera la fin Said Baby pour l'abréger d'un seul coup. C'est le geste qui compte même si le groupe a l'air de tellement insister sur le second degré qu'ils n'obéiront jamais au public. Un peu foutage de gueule sur ce coup vu le temps qu'ils ont mis à revenir dans le Pays, mais Primus nous a offert un concert totalement inestimable, déjanté, une bonne setlist inattendue (différente à chaque concert) à base de nouveaux titres et n'insistant pas trop sur les classiques (un peu dommage par contre...) exécutée sans relâche et avec le groove et la technique parfaite dû à un trio d'excellence. J'attends avec impatience Green Naugahyde leur dernier studio pour pouvoir reprendre mon pied de manière renouvelée sur leur musique parce que les 5 titres joués étaient franchement attirants. Un retour en France tant attendu qui en a malheureusement déçu plus d'un par son manque de classiques. Je peux pas bouder ça, c'était comme je me l'imaginais : absurde et époustouflant.
1. Those Damned Blue-Collar Tweekers
2. Hennepin Crawler
3. Duchess and the Proverbial Mind Spread
4. Frizzle Fry
5. The Last Salmon Man
6. Over the Falls
7. Tragedy's A Comin'
8. Jilly's on Smack
9. The Green Ranger
10. Big in Japan (Tom Waits Cover)
11. My Name Is Mud
12. Over the Electric Grapevine
13. Harold of the Rocks
Encore :
14. Tommy The Cat